Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Deux morts dans un crash d’hélicoptèr­e à Villefranc­he-sur-Mer Causes inconnues

- GRÉGORY LECLERC ET STÉPHANIE GASIGLIA

L’hélicoptèr­e gît sur le flanc gauche, dans une zone escarpée. Des témoins l’ont entendu, peu avant, voler « très bas ». Hier, vers 14 heures, un EC 135 bleu en provenance de Lausanne (Suisse) et volant en direction de la principaut­é de Monaco s’est crashé à la limite d’Èze et de Villefranc­he, au-dessus de l’avenue de la Condamine (Grande Corniche), à deux encablures du plateau de la Justice. Un site avec vue paradisiaq­ue. Deux personnes – le pilote de 35 ans, et un passager russe – y ont trouvé la mort. Beaucoup ont entendu le vrombissem­ent de l’appareil, surpris de le voir évoluer dans cette zone. Et surtout à si basse altitude. L’hélicoptèr­e « Dragon 06 » de la Sécurité civile a été dépêché pour retrouver l’épave. C’est son équipage qui l’a localisée.

Un terrible spectacle

Au sol, un spectacle terrible, beaucoup de débris. L’essentiel de l’appareil se trouvait au même endroit, notamment la poutre principale de l’engin, le fenestron (rotor de queue). Le rotor principal, lui, s’est retrouvé écrasé, pales pliées. Les hommes et femmes dépêchés sur place, avec force sirènes et engins de secours, ont découvert les deux corps. Le lieutenant-colonel Olivier Pauletti des sapeurspom­piers commandait les opérations de secours. Une équipe médicale du Samu était présente.

Il a fallu engager des équipes spécialisé­es dans le secours en milieu périlleux. Des recherches ont été entreprise­s sur un troisième passager. C’était son jour de chance, il n’avait finalement pas embarqué…

Hier soir, à l’heure où nous écrivions ces lignes, on ne connaissai­t pas leur identité. La préfecture indiquait simplement que le pilote avait effectué « toute sa formation dans la zone », et que le passager était un « homme d’affaires russe avec un passeport maltais ».

Les causes de l’accident, elles n’ont plus, n’ont pas encore été établies. Le procureur de la République de Nice, Xavier Bonhomme, indiquait hier soir à Nice-Matin avoir saisi la brigade de gendarmeri­e des transports aériens basée à Nice, ainsi que l’antenne de Fréjus de la section de recherche de Marseille (lire cidessous).

La météo semblait bonne en ce début d’après-midi. Il est impossible, toutefois, d’écarter l’hypothèse d’une brume isolée s’accrochant aux hauteurs et limitant localement la visibilité. « J’ai levé la tête et j’ai vu l’hélico. [...] Il est passé très bas au-dessus de moi [...] tellement bas que le shiba [shiba inu, une race de chien, Ndlr] a eu très peur », confirme un témoin à NiceMatin, qui se trouvait sur le plateau de la Justice. L’appareil n’a pas brûlé. Les pompiers se sont toutefois assurés que tout risque de propagatio­n à la végétation était écarté.

La compagnie Monacair a « évoqué de douloureux instants », et présenté toutes ses condoléanc­es « et notre plus grand soutien aux familles des victimes. » Le gouverneme­nt princier exprimait également « sa plus vive émotion » et la « solidarité » de la population monégasque, ainsi que son soutien aux familles des victimes, mais aussi au personnel de Monacair.

Place désormais à l’enquête. Et au deuil.

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(Photo Cyril Dodergny) L’hélicoptèr­e Dragon 06, qui a découvert l’épave, a hélitreuil­lé des sauveteurs sur place.

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