Emmanuel Macron rattrapé par le « sparadrap » McKinsey
En déplacement hier à Dijon, le président de la République a réagi à l’annonce des deux enquêtes menées par le parquet national financier sur les campagnes électorales de 2017 et 2022.
J «e ne crains rien », assure Emmanuel Macron. Après avoir parasité sa campagne présidentielle, le nom du célèbre cabinet de conseil McKinsey vient, par la voie judiciaire, rattraper le chef de l'État déjà fragilisé par une configuration politique complexe. Le parquet national financier (PNF) a annoncé jeudi avoir confié à des juges d'instruction, fin octobre, deux enquêtes sur l'intervention des cabinets de conseil dans les campagnes électorales de 2017 et 2022.
L'une porte sur des soupçons de « tenue non conforme de comptes de campagne et minoration d’éléments comptables dans un compte de campagne », l’autre vise « des chefs de favoritisme et recel de favoritisme ».
De juteux contrats publics en retour ?
En clair, la justice cherche à savoir si des cabinets de conseil n'auraient pas indûment participé au financement des campagnes du candidat Macron, avant de bénéficier en retour de juteux contrats publics.
Le chef de l'État est protégé par
Le président, en déplacement à Longvic, hier, en banlieue de Dijon, est protégé par son immunité pénale.
son immunité pénale, prévue à l'article 67 de la Constitution. Son nom ne figure pas dans le communiqué très technique du PNF sur ce point. Mais c'est bien l'affaire du printemps qui ressurgit. D'autant que le PNF réagissait aux révélations du Parisien, qui venait de faire état de ces investigations pour financement illégal de sa campagne. «Je ne crains rien (...), je crois que le coeur de l’enquête n’est pas votre serviteur », a réagi Emmanuel Macron hier devant des journalistes, en marge d'un déplacement officiel à Dijon.
« Normal que la justice fasse son travail »
« J’ai appris comme vous par la presse qu’il y avait des associations et des élus qui avaient décidé de saisir la justice. C'est normal qu’elle fasse son travail, elle le fait librement, elle va faire justement la lumière sur ce sujet », a-t-il ajouté. Ces cabinets privés dont certains employés ont oeuvré bénévolement pendant ses campagnes, ontils fait l'objet de favoritisme par la suite dans l'attribution de marchés publics ?
« Alors moi je vous dis que non » ,a tranché le chef de l'État qui assure s’en « être déjà expliqué des centaines de fois » face aux accusations de l’opposition pendant la dernière campagne présidentielle. « Personne ne m’a écrit, personne ne m'a appelé. Moi en l’espèce, je peux vous dire ce que fait un président de la République et ce que ne fait pas un président de la République : il ne va pas s'amuser à attribuer tel ou tel marché », a-t-il ajouté. Emmanuel Macron a, en outre, observé que « dans une campagne présidentielle, il y a des femmes et des hommes, il y en a qui sont journalistes, il y en a qui sont magistrats, il y en a qui sont dans des cabinets de conseils, il y en a qui sont fonctionnaires, qui s'engagent et qui
Les banques alimentaires lancent leur collecte
Les Banques alimentaires ont lancé hier leur collecte nationale en espérant que la générosité sera au rendez-vous malgré la donnent sur leur temps libre du temps, ça a toujours été comme ça ».
Connivence malsaine
« Cette affaire passe pour l’instant complètement au-dessus des Français, obnubilés par les questions économiques, énergétiques et sociales », a relevé Frédéric Dabi, directeur de l’institut Ifop. « Reste à savoir si elle peut devenir un poison lent pour la Macronie si les rebondissements judiciaires se multiplient. »
Le camp présidentiel réagissait peu pour le moment. « Arrêtons de penser, parce qu'il y a une ouverture d'enquête, que c’est infamant » ,a indiqué hier sur Europe 1 le président par intérim du groupe Renaissance à l'Assemblée, Sylvain Maillard.
Le président du Rassemblement national, Jordan Bardella, n'a pas manqué d’accuser Emmanuel Macron d’avoir « confié la France à des liquidateurs ». Les cabinets de conseils mis en cause « ne travaillent pas dans l’intérêt de la nation française et du peuple français », a-t-il lancé, regrettant une politique de « renvoi d’ascenseur ».