La petite histoire du Mondial... 1982 : Boniek fait des étincelles
Pour leur troisième Mondial consécutif, les Polonais débarquent en Espagne avec un groupe remanié par rapport à celui qui est monté sur le podium en 1974. Seuls Zmuda, Szarmach et Lato sont encore là. Mais une nouvelle génération dorée va confirmer les espoirs placés en elle. Elle est menée par un rouquin frisé et moustachu : Zbigniew Boniek. A 26 ans, le buteur vient de quitter Lodz pour la Juventus de Michel Platini. Dans une époque où ce type de transfert est une rareté, la Pologne n’autorisant pas ses joueurs à quitter le pays avant 30 ans. Mais Boniek est un buffle et un fin technicien. Il est un cas à part. Dans le groupe 1, les Aigles Blancs démarrent par deux (0-0) contre l’Italie et le Cameroun. Face au Pérou, la Pologne est encore accrochée à la pause (0-0) avant qu’un feu d’artifice ne lance Boniek (5-1). Au Camp Nou, le Juventino marche ensuite sur les Belges avec un triplé en cinquante minutes (3-0). Puis il prend un jaune face à l’URSS qui le prive de la demie contre l’Italie. Battus par un doublé de Rossi (2-0), les Polonais jouent la petite finale face aux Bleus, remaniés et encore marqués par leur défaite à Séville contre la RFA. Ils s’imposent (3-2) et montent sur le podium. Dans une équipe qui honnit l’individualisme, Boniek sort du lot.
« Signer à la Juve l’a libéré », dira Szarmarch sur le bel été de ‘‘Zibi’’. Après trois saisons à Turin, l’émergence d’un certain Michael Laudrup le pousse au départ. Il rejoint l’AS Roma et quitte son ami Platini, avec lequel il a notamment gagné le Scudetto (1984) et la Ligue des champions (1985). « Le prochain meilleur buteur du championnat évoluera dans la future équipe de Boniek », prédit le Français. Il voit juste. Le Romain Pruzzo finit capocannoniere avec 19 buts.