À Kiev, l’UE affiche son soutien à l’adhésion de l’Ukraine
Un sommet européen s’est tenu dans la capitale ukrainienne, lors duquel les efforts du pays ont été soulignés. De nouvelles livraisons d’armes sont aussi annoncées.
Les plus hauts responsables de l’Union européenne se sont réunis hier à Kiev pour afficher leur soutien au processus d’adhésion de l’Ukraine, au moment où les assauts russes redoublent d’intensité dans l’est du pays. Ce sommet rassemblait notamment la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, celui du Conseil européen Charles Michel et le Président ukrainien Volodymyr Zelensky. « Nous vous soutiendrons [...] à chaque étape de votre voyage vers l’UE », a promis M. Michel en arrivant hier dans la capitale ukrainienne – où des sirènes anti-aériennnes ont retenti dans la matinée, rappelant le risque permanent d’une nouvelle volée de missiles russes. Avant de conclure à l’issue du sommet : « L’Ukraine c'est l'UE, l'UE c'est l'Ukraine. »
La question délicate des avoirs russes gelés
Le pays est officiellement candidat à l’adhésion depuis juin 2022, un processus ardu nécessitant de nombreuses réformes qui pourrait prendre des années, mais que Kiev espère accélérer. M. Zelensky a ainsi estimé la veille que son pays méritait de commencer dès « cette année » les pourparlers sur son entrée dans l’Union européenne. « Chaque pas en direction d’une plus grande intégration de l’Ukraine à l’UE est une source
d’inspiration pour notre peuple », a-til plaidé. En début de soirée, il a assuré qu’« il y a une entente sur le fait qu’il est possible de commencer cette année les négociations ».
Kiev réclame en outre l’utilisation d’avoirs russes gelés pour financer la reconstruction de l’Ukraine, une mesure âprement débattue qui poserait plusieurs problèmes d’ordre légal. Dans l’autre camp, la Russie a annoncé hier avoir « nationalisé » quelque 500 biens et actifs appartenant notamment à des oligarques ukrainiens en Crimée.
La journée a par ailleurs été riche en
promesses de livraison d’armes. Une nouvelle aide militaire américaine, d’un montant de 2,2 milliards de dollars, a ainsi été annoncée, qui inclut des roquettes qui pourraient quasiment doubler la portée de la force de frappe ukrainienne. Il s’agit en particulier d’engins tirés du sol pouvant atteindre une cible située à 150 kilomètres de distance, et donc menacer des positions russes derrière les lignes de front.
Un système antimissiles franco-italien promis
De leur côté, la France et l’Italie vont livrer au printemps un système de défense sol-air de moyenne portée « Mamba », équivalent européen du Patriot américain. Sébastien Lecornu, ministre français des Armées, et Guido Crosetto, ministre italien de la Défense, ont en effet abouti à un accord hier, lors d’un entretien par téléphone pour finaliser cette livraison qui était en discussion depuis plusieurs semaines. « Il s’agit du premier système antimissiles européen de longue portée de conception franco-italienne », ont-ils indiqué. Il comprend un radar et plusieurs lanceurs armés de huit missiles Aster d’une portée d’environ 100 km, permettant de cibler aussi bien des missiles balistiques de courte portée, que des avions de chasse, hélicoptères, ou drones, ou encore des salves de missiles de croisière avec des tirs multiples.
Enfin, l’Allemagne a autorisé ses industriels à livrer à l’Ukraine des chars de combat Leopard 1 qu’ils possèdent en réserve, a indiqué Berlin hier. Selon nos confrères du Spiegel, 29 de ces blindés pourraient ainsi prendre la direction du front ukrainien. Et la Norvège a annoncé qu’elle allait acheter 54 chars Leopard de nouvelle génération, le modèle 2A7, avec une option sur 18 autres, pour remplacer les 36 modèles 2A4 dont elle dispose actuellement. Une partie de ces derniers pourraient donc aussi être fournis à Kiev.