Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Enfin une maison de santé mandréenne, oui mais...

Si les profession­nels de santé qui portent le projet ont franchi toutes les démarches administra­tives nécessaire­s au lancement du projet, la question du local reste toujours à trancher.

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Bonne nouvelle, votre maison de santé ouvre à Saint-Mandrier ». Sur l’invitation qui conviait les habitants à participer à la réunion publique, organisée mercredi soir à la salle Marc-Baron, le message était clair. Accrocheur même. Résultat : les Mandréens sont venus très nombreux pour en savoir plus.

Oui mais voilà, si administra­tivement le projet de maison de santé est sur les rails, dans la pratique, il reste encore des écueils à surmonter. À commencer par la question du site sur lequel prendra corps la structure.

Divergence­s avec la municipali­té

Dans un premier temps, les deux associatio­ns à l’origine du projet (l’une présidée par le docteur Pierre Guida, associant les profession­nels de santé, l’autre composée de citoyens) ont retracé son historique. Ils ont ainsi rappelé qu’après deux ans de démarches administra­tives, l’Agence régionale de santé (ARS) a validé le projet. Après quoi les profession­nels de santé ont constitué une société interprofe­ssionnelle de soins ambulatoir­es (SISA), laquelle leur a permis de signer, avec la Caisse primaire d’assurance maladie, les accords convention­nels interprofe­ssionnels – étape nécessaire pour concrétise­r le dossier.

Dans la foulée, il fut donc question du lieu d’implantati­on. C’est à ce moment-là que l’auditoire fut... divisé… voire perdu. Divisé entre les positions opposées de Pierre Guida, reprochant à la municipali­té de ne pas apporter le soutien escompté – comme le font pourtant d’autres communes du secteur –, et le maire Gilles Vincent qui rejette ces accusation­s.

Ce dernier explique en effet avoir, à maintes reprises, travaillé sur le dossier avec ses adjoints, et plusieurs fois proposé des locaux, même si ces derniers ne convenaien­t pas aux profession­nels de santé.

Une alternativ­e mais un coût élevé

La dernière propositio­n en date a été longuement débattue. Il s’agit d’un local qui serait situé au rez-dechaussée de la future résidence sénioriale, avenue Marc-Baron, dont le permis de construire a été déposé par un opérateur privé. Le maire a en effet demandé au promoteur de réserver un espace de 205 m2, de plain-pied avec entrée directe, accès pour personnes à mobilité réduite et cinq places de parking, pour le projet médical. Le loyer (charges non comprises) serait d’environ 5000  par mois, ce qui – selon la surface et le nombre de profession­nels de santé installés – amènerait pour chacun à payer un loyer compris entre 375  à 515  par mois. Problème : la SISA ne veut pas s’engager dans la signature d’un pré-bail, ne sachant pas à l’avance combien de jeunes profession­nels viendront les rejoindre d’ici à la livraison du bâtiment, dans deux ans au mieux. Mais comment attirer de jeunes médecins à Saint-Mandrier, sans ces locaux de santé pluriprofe­ssionnels ? Un vrai cassetête !

Pierre Guida évoque toutefois une alternativ­e : «Ilya bien un local privé dans le quartier des Russes qui ferait l’affaire. La propriétai­re est d’accord pour un bail de 10 ans, mais il faut compter 70 000  de travaux. Elle est prête à prendre à sa charge 20 000 . Mais nous, nous ne pourrions pas apporter les 50 000  restants. »

Un appel aux dons ?

Raison pour laquelle il est envisagé de faire un appel aux dons auprès des habitants, ainsi que des demandes de subvention­s auprès de la municipali­té, du Départemen­t et de la Région, car les collectivi­tés – contrairem­ent aux médecins – ne peuvent prétendre à l’aide de l’Etat de 600 000 quand il s’agit d’aménager un local privé pour faire une maison de santé. Après plus de deux heures de réunion, les habitants – dont beaucoup visiblemen­t

dépités – ont commencé à quitter la salle. Chacun devra-t-il mettre la main à la poche pour être sûr d’avoir encore un médecin sur la commune dans quelques années ? Le cadre de vie privilégié de la presqu’île et un loyer modéré suffiront-ils à attirer de nouveaux profession­nels de santé à SaintMandr­ier ?

Des gardes seront-elles assurées le week-end, et quid de la prise en charge des habitants des quartiers PinRolland et Marégau ?, interroge notamment le maire. Bref, autant de questionne­ments qui restent en suspens. Ce qui laisse donc présager... l’organisati­on d’autres réunions afin de (tenter) de boucler le projet.

 ?? (Photo Ly. F.) ?? Devant une salle comble, mais divisée, les porteurs du projet ont présenté l’avancement du dossier et les écueils qui restent à surmonter.
(Photo Ly. F.) Devant une salle comble, mais divisée, les porteurs du projet ont présenté l’avancement du dossier et les écueils qui restent à surmonter.

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