Quand François Missen parle d’amour au Beausset
Colauréat du prix Pulitzer 1973 et lauréat du Prix Albert Londres 1974, François Missen, journaliste et écrivain mondialement renommé, vient de sortir un captivant roman d’amour, intitulé La Valise, paru aux éditions Les Presses du midi.
« Inspiré d’une histoire vraie qui m’a été racontée en 1970 par Jean Perroti, patron du restaurant marseillais l’Escalette... », confie l’intéressé, qui fut reporter chez nos confrères de La Provence et dont l’immersion dans les méandres interlopes du « milieu » marseillais a débouché sur deux romans noirs qui ont défrayé la chronique : La Planète Blanche, écrit avec Marcel Morin, et Américain Connection. Mais aujourd’hui, au fil des 200 pages d’un ouvrage passionnant, c’est une tout autre histoire que relate François. Une histoire d’amour comme on en connaît peu. Jugez plutôt : juin 1945, l’Ascanius, transport de troupes anglais, pénètre dans le port de Marseille. Il accoste près du quai de la Joliette. À bord, un millier de rescapés des camps de déportation rejoignent leur pays d’origine.
Parmi eux, Jean Perotti, enfant de Marseille. Une jeune femme l’accompagne, une Polonaise du nom de Kotechka. Elle avait recueilli Jean, après son évasion de la citadelle de Lwow, en
Pologne. Ils s’aiment. Les accords de Yalta ont érigé un rideau de fer entre l’URSS et l’Occident. Les Soviétiques interdisent l’expatriation des jeunes Hongroises, Tchèques, Roumaines, Polonaises, « fiancées » de rescapés des camps de la mort. Jean Perotti a réussi à ramener Kotechka dans une valise, au nez et à la barbe des nouveaux maîtres de la Pologne. « C’est la plus belle histoire d’amour que je connaisse ! » lance l’auteur, qui présentera son livre ce vendredi, à 10 h, à la Petite presse.