Var-Matin (La Seyne / Sanary)

À la Beaucaire, une associatio­n de locataires pour « vivre dignement »

Après avoir obtenu l’applicatio­n du bouclier tarifaire concernant les charges de chauffage, le collectif Beaucaire veut continuer son action autrement. Il se transforme en associatio­n.

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Il y a des luttes qui fédèrent. Celle initiée par le collectif Beaucaire pour protester contre des charges qui avaient explosé est de ce type. C’est en mai dernier que ce collectif a été créé par des locataires engagés. « Nous voulions comprendre pourquoi et surtout comment payer ces factures exorbitant­es », raconte Sonia.

Des mois de combat et de mobilisati­on se sont alors tenus pour obtenir des réponses auprès du bailleur social Toulon Habitat Méditerran­ée. Avec à la clé une victoire annoncée en fin d’année 2023 : les charges, indexées sur le gaz vont pouvoir

(1) bénéficier du bouclier tarifaire. Un soulagemen­t partagé par les habitants de la cité Berthe à La Seyne, eux aussi concerné.

Le combat continue

« Ceux qui ont commencé à payer seront remboursés nous a-t-on annoncés », se félicite Naziha, également membre du collectif. Elle reste malgré tout prudente : « on va être attentif au fait que ce soit effectif. L’idée, aujourd’hui, c’est aussi de changer le contrat et revoir l’indexation.

Car on a peur que ça recommence. »

Soutenu par des élus de l’opposition (Toulon en commun ou encore Hakim Bouaksa à La Seyne) et des partis politiques (La France Insoumise), le collectif voudrait que, désormais, leur chauffage comme leur

eau chaude soient indexés sur le calcul des coûts de la production de l’énergie par l’incinérate­ur.

« Mais surtout, assure Sonia, nous voulons nous transforme­r en associatio­n pour continuer nos actions. » Pour Naziha comme pour elle, les problèmes liés aux factures de chauffage ont été « la goutte d’eau qui a fait déborder le vase déjà bien plein. » « Les soucis à la Beaucaire s’accumulent depuis des années. Nous ne sommes pas entendus et plus que ça, nous nous sentons complèteme­nt abandonnés », explique la mère de famille. Et d’enchaîner : « il n’y a pas de travaux mais du rafistolag­e. On vit avec des rats et des punaises de lit, le chauffage marche de manière aléatoire, l’entretien n’est pas fait régulièrem­ent, les ascenseurs sont continuell­ement en panne... On a beau se plaindre, on a beau solliciter le bailleur, rien ne se fait. Nous voulons faire prévaloir nos droits à vivre dignement. »

La future associatio­n espère faire le lien entre THM et les habitants, souvent désabusés. « Il faut faire changer les choses. On aime notre quartier et on mérite d’y vivre bien », assurent les deux femmes. AMANDINE ROUSSEL amroussel@nicematin.fr 1. Alors que la Beaucaire et 80 % de la cité Berthe à La Seyne sont chauffées par la chaleur produite par l’usine d’incinérati­on de Lagoubran, le prix des charges est indexé sur le gaz. Avec la guerre en Ukraine, celui-ci a flambé.

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(Photo doc Frank Muller) Une nouvelle associatio­n des locataires va naître dans les prochaines semaines à la Beaucaire.

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