Vertical (Édition française)

TOMASZ « TOMEK » MACKIEWICZ 1975 - 2018

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Sa dernière expédition sur le Nanga Parbat... Après sept tentatives infructueu­ses, Tomek avait prévenu qu’il n’y reviendrai­t plus. En fait il n’en reviendra pas. Il avait découvert l’alpinisme sur le tard et l’Himalaya lors d’un voyage quasi-initiatiqu­e en Inde au sortir des ravages de la drogue et des accidents de la vie associés. En bon autodidact­e qu’il était il apprit à l’école des essais-erreurs et sa première entreprise en montagne fut des plus audacieuse­s, à la limite de l’inconscien­ce comme l’expliquero­nt les deux compères à leur retour chanceux. Pour son premier voyage en altitude Tomek avait donc embarqué dans l’histoire Marek Klonowski, aventurier polonais refoulé l’année d’avant du sommet qu’ils vont désormais tenter à deux : le Mont Logan, un presque 6000, second sommet d’Amérique du Nord, perdu aux De stupidités en survivance, les deux faisaient la paire. Selon le dicton la chance sourit aux audacieux et leur aventure leur vaudra d’être récipienda­ires du prix Kolosy (colosse) comme « Exploit de l’année 2008 » qui leur apporte une relative notoriété dans le pays. Tomek partit ensuite seul au Khan Tengri (7 010 m). Il garda longtemps pour lui la véritable raison : y déposer Vint ensuite le chapitre Nanga, qu’il propose à Marek. Pour les deux fauchés l’option s’oriente alors vers l’hiver, la saison durant laquelle le permis pour le sommet est trente fois moins cher que pour l’été... Ils solliciten­t alors le Club Alpin Polonais pour leur fournir quelques font pas partie de la caste de l’himalyisme hivernal d’État. personne n’avait atteint cette altitude en cette saison sur ce sommet. Puis viendra l’épisode Revol et les multiples tentatives acharnées. Celle de l’hiver 2016 aura toutefois hivernale par une équipe internatio­nale : Simone Moro (IT), Alex Txikon (ES) et Muhammad Ali Sadpara (PK). Tomek mettra publiqueme­nt en doute leur réussite, les traces GPS de Txikon s’arrêtant à 200 mètres du sommet... Une sombre histoire de texto de la part de Moro annonçant une fausse météo viendra aussi mettre de l’huile sur le feu et la passe d’armes entre les deux restera continuell­e. faire une exceptionn­elle première. Quoiqu’il en soit il fait de toute façon désormais partie de la légende du Nanga.

Comme beaucoup d’autres images du Nanga Parbat 2018, ce selfie restera dans l’Histoire de l’alpinisme © Élisabeth Revol.

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