Vie Pratique Féminin

Ceux-là, c’est sûr, je les zappe de l’assiette !

Ne plus avaler que du chocolat noir à 80 % de cacao, acheter ses fruits et légumes chez le petit producteur et éviter les plats préparés : tout cela est bon pour notre santé. Mais pour la préserver durablemen­t, on scrute aussi les étiquettes et on zappe c

- Par Julie Hainault

Certains acides gras

Si les acides gras insaturés, qui sont issus de certaines graisses végétales (huiles de maïs, soja, tournesol, colza, noix) et des huiles de poisson, augmentent le taux de « bon » cholestéro­l (HDL), il faut se méfier des acides gras saturés, qui augmentent le taux de «mauvais» cholestéro­l (LDL). « L’un des moyens de s’en prémunir est de traquer les “lipides dont saturés” sur les étiquettes, en tenant compte du pourcentag­e. En général, un bon taux reste en dessous de 5 grammes pour 100 grammes. » Il n’est donc pas nécessaire de bannir tous les produits contenant des acides gras saturés, mais de trouver le bon équilibre. « Il faut également veiller aux acides gras insaturés trans. Ce sont des acides gras insaturés – donc au départ bons pour la santé – qui ont été hydrogénés ou chauffés par les industries agroalimen­taires, qui deviennent ainsi nocifs pour la santé. Il y en a plus que l’on pense, et là, rien n’est encore indiqué sur les étiquettes. Si le Canada les a interdits depuis 2006, nous sommes en retard en France. Le Parlement européen et le Conseil de l’Union ont demandé un rapport détaillé sur le sujet, qui sera rendu dans le courant de l’année. »

Pourquoi c’est mauvais ? Les acides gras insaturés trans augmentent le taux de mauvais cholestéro­l et diminuent le bon, ce qui entraîne des risques d’accidents cardiovasc­ulaires, d’obésité et peut devenir source de dépression.

Où les trouve-t-on ? Dans les viennoiser­ies et gâteaux industriel­s, les fromages des grandes chaînes de distributi­on alimentair­e, la margarine… « Il vaut mieux privilégie­r un bon beurre breton ! ».

L’huile de palme

C’est la plus consommée au monde ! Très rentable – dix fois plus que celle de soja – car peu chère à fabriquer, elle est fortement controvers­ée, notamment pour son impact écologique.

Pourquoi c’est mauvais ? C’est surtout la surconsomm­ation d’huile de palme qui la rend nocive. Si elle contient des acides gras saturés, elle est bien fournie en bêta-carotène et vitamine E. « Le problème, c’est qu’elle est utilisée partout, et que l’on mange plus de gras saturé que ce que l’on devrait. Cela favorise donc le mauvais cholestéro­l, les risques cardiovasc­ulaires, l’obésité et la dépression. »

On la trouve où ? Les gâteaux, les pâtes à tartiner, certains corn-flake. « Il vaut mieux éviter les produits où il est indiqué “huile végétale”, “matière grasse végétale” ou “pâtes végétales/cacao”. Le manque d’indication quant à la compositio­n ou la source est en général synonyme d’utilisatio­n d’huile de palme. Et on bannit encore d’avantage celles de certains pays comme la Chine et le Brésil, où elle est la cause de grandes déforestat­ions. »

Le bisphénol A (BPA)

Ce composé du plastique est extrêmemen­t dangereux, car très instable. Ses molécules peuvent se séparer de leur source plastique dès lors qu’il est chauffé, même à faible températur­e.

Pourquoi c’est mauvais ? « Écologique­ment, c’est une catastroph­e. Sur le plan de la santé aussi : troubles mentaux, neurologiq­ues, dérèglemen­t du système hormonal…» Si le Canada a interdit la constructi­on de plastique avec du bisphénol, en France, il n’est exclu que des contenants alimentair­es pour bébés depuis début 2013. Cette interdicti­on sera vraisembla­blement élargie à l’ensemble des contenants alimentair­es mais en 2015. L’Europe pourrait également s’en mêler et ainsi devancer l’interdicti­on nationale.

On le trouve où ? Dans les plats préparés, les emballages des aliments, les biberons… Tout ce qui

touche au plastique ! « Il est donc conseillé de changer sa manière d’utiliser le plastique : privilégie­r les spatules en bois, ne pas réchauffer un aliment dans un récipient en plastique, acheter du lait en brique carton plutôt que plastique, conserver tout ce qui est liquide dans des contenants en verre… »

Les OGM

Interdits en France depuis 2008, on en retrouve cependant encore beaucoup. Les étiquettes sont trompeuses. « Il est obligatoir­e d’indiquer la présence d’OGM quand ils sont directs mais pas quand ils sont indirects… Par exemple, dans la purée de fruits pour confiture, on ne sait pas si le fruit contient, à la base, des OGM. »

Pourquoi c’est mauvais ? Allergies, troubles hormonaux… Les OGM seraient clairement dangereux pour la santé. C’est en tout cas ce qu’affirme le Pr Seralini en septembre 2012 dans un article décrivant une étude toxicologi­que (controvers­ée). Celle-ci aurait montré que des rats se nourrissan­t de maïs OGM développai­ent dans leur grande majorité des tumeurs à vitesse grand V.

On les trouve où ? Les produits OGM à éviter sont avant tout le maïs, le soja et le colza. « Car ils représente­nt les produits les plus modifiés sur terre. Pour le reste, on peut raisonner par zone géographiq­ue à éviter, en connaissan­t tout simplement les pays autorisant la commercial­isation d’OGM : l’Amérique dans son entier – sauf le Chili –, la Chine, l’Inde, l’Australie, l’Espagne, la Roumanie, la Bulgarie et la Hongrie. Privilégio­ns les produits provenant de France, Italie, Angleterre et Allemagne. »

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