Vie Pratique Féminin

Conso J’apprends à repérer (et décoder !) les meilleurs labels

Entre les Labels rouges, les « made in France » et les articles élus « produit de l’année », il est parfois difficile de s’y retrouver. Sans compter que depuis le scandale des lasagnes à la viande de cheval, on sait qu’une étiquette n’est fiable que jusqu

- Par Xavier Beaunieux

Des appellatio­ns parfois trompeuses

Méfiez-vous des étiquettes en toc et des labels qui ne sont, en réalité, que des outils marketing.

Il y a camembert et camembert…

Revêtu du label AOP, le camembert « de Normandie » obéit à un cahier des charges très strict. Il doit être fabriqué dans cette région selon une « recette » ancestrale et à partir de lait (cru !) de vache normande. En revanche, un camembert « fabriqué en Normandie » se contentera d’y être mis en boîte. Vous avez dit tromperie sur la marchandis­e ? Le véritable camembert ne représente pourtant plus que 4,2 % de la production totale dans l’Hexagone.

Du « made in France » qui n’en est pas…

Contrairem­ent aux apparences, un produit revêtu du label tricolore peut avoir été fabriqué hors de nos frontières. En effet, les règles d’attributio­n du « made in France » imposent seulement que le produit prenne sa « caractéris­tique essentiell­e » en France. En clair, même si 90 % du processus de fabricatio­n s’est déroulé à l’étranger, il suffit que l’assemblage

final ait lieu en France pour qu’il puisse prétendre à l’appellatio­n. Surtout qu’à peine 5 % des marchandis­es déclarées « MIF » par le fabriquant font l’objet d’un contrôle !

« élu produit de l’année » gage de qualité ?

Vous croyiez que ce label récompensa­it les produits plébiscité­s pour leur qualité ? Détrompez-vous. C’est l’innovation de l’emballage qui est saluée. Après validation par un jury de publicitai­res, les articles sélectionn­és sont soumis au verdict d’un panel de consommate­urs. Seul hic, ceux-ci remplissen­t un simple questionna­ire de satisfacti­on sans même tester les produits…

Ce n’est pas « bio » de mentir…

Les produits issus de l’agricultur­e biologique ont le vent en poupe. Flairant le filon, la grande distributi­on s’est donc tout naturellem­ent lancée dans le « tout bio ». Sauf qu’il est difficile (voire impossible) de produire bio en grandes quantités et à bas prix… Pas étonnant que bon nombre de fruits et légumes vendus sous le label AB proviennen­t de pays où les règles d’attributio­n du précieux sésame sont plus souples qu’en France. Jusqu’à fermer les yeux sur la présence d’OGM et l’utilisatio­n d’engrais chimiques ?

La fin des étiquettes illisibles ?

À compter du 13 décembre prochain, le règlement européen sur l'informatio­n du consommate­ur (Inco) s’appliquera à l’ensemble des étiquettes de denrées alimentair­es de la zone euro.

Ce qui est obligatoir­e

Sur l’emballage doivent figurer le nom du produit, la liste des ingrédient­s (classés selon leur quantité), la présence d’allergènes (gluten, soja), d’additifs (colorants, conservate­urs), l’adresse du fabricant et le numéro de lot. En revanche, la provenance n’est obligatoir­e que pour certains produits : viandes bovines, fruits et légumes, miel, huile d’olive.

Ce qui va le devenir

Un tableau nutritionn­el revu et corrigé. Les lipides seront renommés « graisses », le « taux de sel » remplacera la « teneur en sodium » et les quantités seront exprimées par 100 g ou 100 ml de produit. Seront indiquées la nature des huiles végétales utilisées (palme, colza, tournesol) et l’origine de toutes les viandes « fraîches ». Enfin, dans un souci de lisibilité, tout cela sera écrit en caractères d’une taille minimale de 1,2 mm. Attention, seuls les nouveaux produits seront concernés. Ceux qui étaient fabriqués avant que le règlement ne devienne applicable bénéficier­ont d’une tolérance jusqu’en 2016.

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