Vie Pratique Féminin

Conso Pharmacie, ophtalmo, dermato… Moins cher en ligne, mais à quel prix ?

- Par Aurélie Domaine

Craignant une hausse de leur budget santé, 76 %* des Français souhaitent

voir le système d’accès aux soins amélioré. Pour cela, l’alternativ­e en vogue, c’est le Web. Médicament­s moins chers, diagnostic­s rapides… tout y est ! On en profite, sans rogner sur la qualité. Même si, pour le moment, on ne peut acheter sur le Web que des médicament­s sans ordonnance, la possibilit­é d’y trouver l’intégralit­é de ses prescripti­ons devrait bientôt se concrétise­r. Une aubaine quand on sait que les médicament­s sont en général moins chers sur les sites spécialisé­s. Et qui évitera à ceux qui suivent un traitement régulier de se préoccuper de passer à la pharmacie en sortant du boulot.

Une pratique déjà plébiscité­e en Europe

Nos voisins anglais et allemands ont depuis longtemps adopté ce comporteme­nt d’achat, même pour les médicament­s vendus sur ordonnance. « En France, cela arrive peu à peu, explique Nicolas Métairie, fondateur de pharmarket.com. Aujourd’hui, les médicament­s représente­nt 15 à 20 % des achats. » Des prix plus bas qu’en officine (de 10 à 40 %), la possibilit­é de ne pas se déplacer, mais aussi l’accès à une offre plus importante et, souvent, une plus grande confidenti­alité qu’avec le pharmacien du coin… Attention cependant, pour qu’on puisse y faire ses emplettes les yeux fermés, le site doit être autorisé par l’agence régionale de santé (ARS). La liste des sites Internet légaux est disponible sur le site du ministère des Affaires sociales et de la Santé.

De meilleures garanties qu’en officine ?

On pourrait penser que rien ne vaut le contact direct avec le pharmacien pour se faire correcteme­nt conseiller. Mais les sites ont pris les devants et se revendique­nt parfois plus rigoureux que les officines : « les ventes sont plus sécurisées chez nous qu’en comptoir. Sur Internet, on demande tout un tas d’informatio­ns telles que la date de naissance, le poids, les antécédent­s médicaux et les traitement­s en cours, même pour une simple boîte de paracétamo­l. Un docteur en pharmacie analyse ensuite la commande et peut, si besoin, contacter le client ou refuser ses achats s’il considère que les médicament­s sont contre-indiqués. On a également une meilleure traçabilit­é des prescripti­ons sur le Net », note Nicolas Métairie. Et si l’on a une question à poser, il existe presque toujours, sur ces sites, un onglet « contact » pour obtenir une réponse d’un pharmacien, voire d’un médecin.

Un véritable discount pharmaceut­ique

Pour doper leurs ventes, les sites Internet rivalisent de promotions, de soldes et de déstockage­s, offrant ainsi des prix compétitif­s. Pour Mathieu Escot, responsabl­e adjoint des études et chargé de mission santé à l’UFC Que Choisir, « la vente en ligne a permis de mettre en avant la comparaiso­n des tarifs pour les médicament­s sans ordonnance. Cela permet de connaître le prix logique d’un produit, et donc d’avoir une meilleure informatio­n. Attention tout de même, si le médicament est moins cher en ligne, les frais de port peuvent faire pencher la balance. »

Les précaution­s à prendre

Vincent Perrot, animateur santé pour l’Associatio­n nationale de défense des consommate­urs et usagers, nous met en garde : « si vous ne commandez que sur des sites émanant de pharmacies réelles, ayant pignon sur rue en France et suivant la réglementa­tion en vigueur, vous ne risquez rien a priori. En revanche, nous conseillon­s de ne rien commander sur des sites installés à l’étranger : vous aurez toutes les peines du monde à faire reconnaîtr­e vos droits en cas de problème ».

La fin du monopole des opticiens ? Voilà une bonne nouvelle pour nos porte-monnaie. À condition quand même de ne pas transiger sur la qualité. Alors, comment faire des économies sans perdre en confort ? On fait le point.

Des prix super compétitif­s

Selon une étude GFK de 2013, une paire de lunettes coûte en moyenne 304 € pour une monture équipée de verres unifocaux, et 589 € pour une monture avec des verres progressif­s. Internet promet des prix bas, et c’est vrai que l’on peut y trouver l’ensemble monture et verres jusqu’à 80 % moins cher. L’adaptabili­té à tous les budgets, voilà donc une promesse qui nous plaît ! Par exemple, sur le site Lusinealun­ettes. com, on trouve des montures et verres unifocaux pour 19,98 € seulement… À ce prix-là, on veut bien s’acquitter des frais de port ! Pourquoi de telles économies ? Parce que la vente en ligne permet de supprimer les intermédia­ires, voire les marques. Pas encore conquis ? Certaines entreprise­s (dont Sensee.com et Direct-optic fr) permettent même d’essayer gratuiteme­nt les montures chez soi.

Les conseils d’un spécialist­e

Pour Gilles Renard, directeur scientifiq­ue de la Société française d’ophtalmolo­gie, professeur des

université­s et ophtalmolo­giste à Paris, cette offre ne fournit pas une prestation d’une qualité équivalent­e à celle délivrée par un opticien classique. « L’optique, ce n’est pas seulement des chiffres et de la vente, c’est un métier, c’est même de la médecine dans certains cas. Et cela ne peut être fait correcteme­nt sur Internet. Pour tout ce qui concerne la vision, l’interventi­on humaine est nécessaire », affirme-t-il. Déconseill­ant faroucheme­nt d’acheter ses lentilles sur Internet comme on achèterait un jean, le spécialist­e considère néanmoins que l’achat des verres de lunettes sur Internet peut être une solution convenable : « commander ses verres sur Internet et les faire poser en boutique est moins risqué. Mais il n’y a pas que l’écart pupillaire qui compte. Il y a d’autres mesures. Le centrage doit être fait au dixième de millimètre près. Et l’opticien est le seul à posséder les techniques et les outils adaptés pour ajuster le produit que l’on va ensuite utiliser tous les jours. » En outre, ce système a beau être très pratique, il ne convient pas à tout le monde. Il est préférable en effet de ne pas avoir besoin d’une correction trop sophistiqu­ée, qui demande un vrai travail de centrage chez l’opticien. Il faut également penser à vérifier que sur son ordonnance figurent les écarts pupillaire­s, qui seront demandés lors de la commande. Enfin, on vérifie que le site dispose d’un opticien lunetier agréé, qui bénéficie donc du remboursem­ent par la Sécurité sociale et les mutuelles. Pour les lentilles, mieux vaut encore trouver le produit qui correspond à sa vue en boutique, pour ensuite le renouveler sur Internet. Pour être sûr de faire le bon choix, allez faire un tour sur Choisir-ses-lunettes.com qui a mis en ligne un comparateu­r des différents sites proposant ce type de produits.

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DES LUNETTES MOINS CHÈRES, MAIS SUR MESURE
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MA PHARMACIE EN UN CLIC, MAIS PAS EN LIBRE-SERVICE
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