Argent Crédit conso, comment en tirer profit ?
Que ce soit pour s’acheter une nouvelle voiture, faire réparer sa télé, partir en vacances ou encore boucler ses fins de mois, il peut être tentant de souscrire un crédit à la consommation. Seulement voilà, mal utilisé, il peut rapidement devenir une « arme d’endettement massif »… Alors comment le choisir ? Quels sont les pièges à éviter ? Sabine Rossignol, juriste à l’association de défense des consommateurs Léo Lagrange nous dit tout…
Aucun crédit ne doit être souscrit à la légère et certains sont à manipuler avec une extrême précaution si l’on ne veut pas se retrouver dans le rouge…
Dans le cas d’un prêt personnel,
l’emprunteur dispose à sa guise de la somme d’argent qu’une banque ou tout autre établissement financier lui aura débloquée.
Points forts : le montant des mensualités, la durée et le coût total du crédit sont connus à l’avance. De plus, vous n’avez pas à justifier de l’utilisation des fonds :
vacances au soleil ou achat d’un frigo, c’est vous qui décidez !
Points faibles : le prêt n’étant pas affecté, une fois signé, impossible de faire machine arrière. « Même si vous renoncez à votre projet, vous resterez tenue à rembourser le prêt » explique Sabine Rossignol.
Un crédit affecté
a pour but de financer un achat (une voiture, le plus souvent) ou une prestation bien déterminée.
Avantages : on peut renoncer à son achat si le crédit est refusé. Et si le bien commandé n’est pas livré, c’est alors le crédit qui est annulé.
Inconvénients : le bien ou le service dont l’on souhaite financer l’achat doit être mentionné au contrat de prêt. « Impossible de changer d’avis quant à l’utilisation de l’argent. »
Le crédit renouvelable… prudence !
L’ex-crédit « revolving » consiste en une réserve d’argent « permanente » mise à la disposition de l’emprunteur. Ce capital peut être utilisé intégralement ou pour partie et se reconstitue à mesure qu’on le rembourse. Banques, établissements financiers et grandes enseignes (sous forme généralement de cartes « fidélité ») le proposent.
Qualités : ce type de crédit offre une grande autonomie. Parce qu’il n’est pas affecté à un achat en particulier, on n’a pas à préciser l’utilisation des sommes empruntées. Quant aux mensualités et aux taux d’intérêt, ils varient selon la part de la réserve utilisée.
Défauts : les taux d’intérêt sont non seulement élevés mais aussi révisables. Et de nombreux emprunteurs effectuent des achats d’impulsion qu’ils n’auraient probablement pas faits sans cette réserve d’argent… « Gare à ne pas dépasser le budget que l’on se sera fixé », met en garde Sabine. La relation « privilégiée » que le crédit renouvelable entretient avec le surendettement a considérablement terni son image… Son taux d’intérêt prohibitif (jusqu’à 21 % !) et l’impossibilité de prévoir son coût total font du crédit renouvelable un mode de financement à consommer avec modération. Rien qu’en 2013, plus de 20 % des incidents bancaires étaient liés à des défauts de remboursement de crédits renouvelables. Et 91 % des ménages surendettés en avaient souscrit un. (Source : Banque de France) Parce qu’ils sont loin d’être inoffensifs, les crédits renouvelables sont très encadrés par les lois Lagarde et Hamon: durée limitée à 36 mois si le montant total du crédit est inférieur ou égal à 3 000 €, et à 60 mois au-delà, taux réformés, examen poussé
de la solvabilité de l’emprunteur, vérification de la solvabilité en cours de crédit, obligation (en cas d’achat en magasin) de proposer à l’emprunteur un prêt amortissable pour toute demande de financement supérieure à 1 000 €, etc.
Comment l’utiliser ?
Le crédit renouvelable ne doit pas servir à financer un achat mais peut éventuellement (ça ne doit pas devenir une habitude !) permettre de couvrir un décalage de trésorerie. En clair, vous devez faire face à un imprévu mais des rentrées d’argent « sûres et certaines » vont très rapidement venir rééquilibrer vos comptes. « Le plus souvent, ce sont les accidents de la vie (un divorce, un licenciement…) qui ont poussé les personnes en situation de surendettement à souscrire un crédit renouvelable. Que ce soit pour payer leur loyer ou leurs courses alimentaires au supermarché », rappelle Sabine.