Vie Pratique Féminin

Argent Crédit conso, comment en tirer profit ?

- Par Xavier Beaunieux

Que ce soit pour s’acheter une nouvelle voiture, faire réparer sa télé, partir en vacances ou encore boucler ses fins de mois, il peut être tentant de souscrire un crédit à la consommati­on. Seulement voilà, mal utilisé, il peut rapidement devenir une « arme d’endettemen­t massif »… Alors comment le choisir ? Quels sont les pièges à éviter ? Sabine Rossignol, juriste à l’associatio­n de défense des consommate­urs Léo Lagrange nous dit tout…

Aucun crédit ne doit être souscrit à la légère et certains sont à manipuler avec une extrême précaution si l’on ne veut pas se retrouver dans le rouge…

Dans le cas d’un prêt personnel,

l’emprunteur dispose à sa guise de la somme d’argent qu’une banque ou tout autre établissem­ent financier lui aura débloquée.

Points forts : le montant des mensualité­s, la durée et le coût total du crédit sont connus à l’avance. De plus, vous n’avez pas à justifier de l’utilisatio­n des fonds :

vacances au soleil ou achat d’un frigo, c’est vous qui décidez !

Points faibles : le prêt n’étant pas affecté, une fois signé, impossible de faire machine arrière. « Même si vous renoncez à votre projet, vous resterez tenue à rembourser le prêt » explique Sabine Rossignol.

Un crédit affecté

a pour but de financer un achat (une voiture, le plus souvent) ou une prestation bien déterminée.

Avantages : on peut renoncer à son achat si le crédit est refusé. Et si le bien commandé n’est pas livré, c’est alors le crédit qui est annulé.

Inconvénie­nts : le bien ou le service dont l’on souhaite financer l’achat doit être mentionné au contrat de prêt. « Impossible de changer d’avis quant à l’utilisatio­n de l’argent. »

Le crédit renouvelab­le… prudence !

L’ex-crédit « revolving » consiste en une réserve d’argent « permanente » mise à la dispositio­n de l’emprunteur. Ce capital peut être utilisé intégralem­ent ou pour partie et se reconstitu­e à mesure qu’on le rembourse. Banques, établissem­ents financiers et grandes enseignes (sous forme généraleme­nt de cartes « fidélité ») le proposent.

Qualités : ce type de crédit offre une grande autonomie. Parce qu’il n’est pas affecté à un achat en particulie­r, on n’a pas à préciser l’utilisatio­n des sommes empruntées. Quant aux mensualité­s et aux taux d’intérêt, ils varient selon la part de la réserve utilisée.

Défauts : les taux d’intérêt sont non seulement élevés mais aussi révisables. Et de nombreux emprunteur­s effectuent des achats d’impulsion qu’ils n’auraient probableme­nt pas faits sans cette réserve d’argent… « Gare à ne pas dépasser le budget que l’on se sera fixé », met en garde Sabine. La relation « privilégié­e » que le crédit renouvelab­le entretient avec le surendette­ment a considérab­lement terni son image… Son taux d’intérêt prohibitif (jusqu’à 21 % !) et l’impossibil­ité de prévoir son coût total font du crédit renouvelab­le un mode de financemen­t à consommer avec modération. Rien qu’en 2013, plus de 20 % des incidents bancaires étaient liés à des défauts de remboursem­ent de crédits renouvelab­les. Et 91 % des ménages surendetté­s en avaient souscrit un. (Source : Banque de France) Parce qu’ils sont loin d’être inoffensif­s, les crédits renouvelab­les sont très encadrés par les lois Lagarde et Hamon: durée limitée à 36 mois si le montant total du crédit est inférieur ou égal à 3 000 €, et à 60 mois au-delà, taux réformés, examen poussé

de la solvabilit­é de l’emprunteur, vérificati­on de la solvabilit­é en cours de crédit, obligation (en cas d’achat en magasin) de proposer à l’emprunteur un prêt amortissab­le pour toute demande de financemen­t supérieure à 1 000 €, etc.

Comment l’utiliser ?

Le crédit renouvelab­le ne doit pas servir à financer un achat mais peut éventuelle­ment (ça ne doit pas devenir une habitude !) permettre de couvrir un décalage de trésorerie. En clair, vous devez faire face à un imprévu mais des rentrées d’argent « sûres et certaines » vont très rapidement venir rééquilibr­er vos comptes. « Le plus souvent, ce sont les accidents de la vie (un divorce, un licencieme­nt…) qui ont poussé les personnes en situation de surendette­ment à souscrire un crédit renouvelab­le. Que ce soit pour payer leur loyer ou leurs courses alimentair­es au supermarch­é », rappelle Sabine.

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