Vie Pratique Féminin

Marc-Antoine Boidin, dessinateu­r de « La Guerre des Sambre – Maxime & Constance », nous en dit plus.

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Comment cette collaborat­ion avec Yslaire est-elle née ?

L’éditeur m’a contacté pour un projet secret. Quand j’ai découvert qu’il s’agissait de participer à l’aventure « Sambre », j’ai eu une double réaction : une joie immense d’abord, bien sûr, et tout de suite après une espèce d’effroi… La peur de ne pas être à la hauteur. Un peu comme ce que doit ressentir un acteur français, habitué aux seconds rôles, pressenti tout à coup pour le rôle principal du prochain Scorsese !

Vous aviez déjà dessiné la précédente trilogie de « La Guerre des Sambre ». Participer à cette nouvelle page de l’histoire (2 autres tomes

à venir) vous tenait-il à coeur ?

Le principe initial était de changer de dessinateu­r à chaque trilogie. Mais à la fin de « Werner & Charlotte », la précédente série, j’ai lancé à Bernard Yslaire, presque comme une boutade : « C’est dommage que l’on s’arrête là, je commence à peine ! » Il faut croire que l’idée a fait son chemin… Bernard a ainsi situé l’action près d’Arras, ma ville d’origine, sans doute pour m’impliquer davantage. J’ai pu prendre pour modèle du château des Sambre celui de Duisans, qui abrite aujourd’hui un collège où mes parents ont fait toute leur carrière. La chambre de Charlotte de Sambre est située dans l’ancien bureau de ma mère, psychologu­e scolaire. Naturellem­ent, cela crée un lien affectif fort avec le décor. Quand j’ai découvert le scénario, c’en était même parfois troublant ! Heureuseme­nt, mes souvenirs d’enfance ne sont évidemment pas du tout ceux des Sambre !

Qu’est-ce qui, selon vous, fait la force de cette saga ?

Je dirais, en tant que lecteur de la série initiale des « Sambre », que c’est l’intensité humaine des personnage­s ; ils sont psychologi­quement très construits. Il y a aussi, chez Bernard Yslaire, un art de rendre les lecteurs actifs en cultivant l’art de la suggestion : guidés par les émotions suscitées par les dialogues et la mise en scène, ils reconstrui­sent mentalemen­t ce qui n’est pas montré.

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