Mes enfants
Mais comment faire le bon choix ?
Ils rêvent d’un animal de compagnie… Mais comment faire le bon choix ?
Envie de faire rentrer une petite boule de poils dans la famille ? Mais comment la choisir ? Que vous soyez plutôt toutou ou matou, voici tous les critères à prendre en considération avant l’adoption.
Un animal de compagnie est une grande source d’enrichissement pour l’enfant. Claude Béata, vétérinaire comportementaliste, évoque même une véritable rencontre. Le chat et le chien s’avèrent être deux incroyables compagnons, mais chacun à leur manière. « Le chien est forcément beaucoup plus en relation avec l’enfant, explique-t-il. Il joue le rôle de compagnon et lui apprend à avoir des responsabilités. » Le chat, lui, est moins social et il aura plus tendance à être autonome. Mais « c’est super à regarder vivre un chaton, c’est tellement drôle, même s’il n’y aura pas les mêmes qualités relationnelles qu’avec le chien », poursuit-il. À tel point que certains chats se « moquent » de nous ! « Ce peut être une déception pour les gens. Cela dit, quand ils viennent ensuite nous faire un câlin, ça a beaucoup de valeur. Quand il était petit, mon père avait un chat qui venait s’endormir avec lui. Puis il se levait et venait lui faire une petite bise avec son museau. Si mon père essayait de le retenir, il le griffait ! Quand c’était fini, c’était fini », confie le vétérinaire. Bien sûr, certains sont aussi de véritables amours, voire des pots de colle. C’est comme chez nous, les êtres humains, à chaque individu son tempérament.
Stop au race-isme !
On lit souvent que telle race de chat est plus câline ou que telle race de chien est plus adaptée aux enfants. « Cela me désespère, réagit le docteur Claude Béata. Régulièrement, je reçois en consultation des gens déçus, car ils avaient lu dans leur guide que telle race avait tel comportement. Mais non ! » En réalité, au sein de chaque race, on retrouve des individus aux personnalités totalement différentes : active, joueuse, nonchalante… « J’ai eu cinq fox-terriers et pas un n’a eu le même caractère, déclare-t-il. Parmi les deux que j’ai en ce moment, l’un aime chasser les mouches, l’autre passe son temps à dormir sur le canapé. » Face à une même situation, leur réaction ne sera pas automatiquement la même, comme le raconte le vétérinaire : « Il y a une pizza sur la table : l’un ne pense qu’à la voler, l’autre est rivé sur sa balle. C’est une question d’individu ! » Le choix de la race se révèle simple : c’est avant tout une histoire de goût. Certains préféreront un gros chien très poilu, d’autres un minitoutou au poil ras.
Comportement, pedigree : les bons critères
Il existe de vrais critères à prendre en compte au moment de l’adoption. « Ce qui est important, c’est d’aller voir l’animal dans le lieu où il est pour voir comment il réagit en présence de l’enfant, explique le spécialiste. On va pouvoir vérifier qu’il a l’air calme et qu’il est équilibré. » Trois points à considérer quand l’enfant s’approche de lui : l’animal ne le menace pas (grognements), il sait se contrôler (il ne lui saute pas dessus) et il ne semble pas inquiet (il ne se lèche pas le bout de la truffe, détourne la tête…). « Un chien mal à l’aise peut avoir une phobie sociale, car il n’a pas été habitué aux enfants. Ça, on sait que c’est un générateur de danger important », indique Claude Béata. Par ailleurs, si on est très attaché à l’apparence physique de son animal, on le choisit avec un pedigree : « Si les deux parents ont été confirmés et que la saillie a été déclarée, il y aura vraiment peu de risques pour que l’animal sorte des normes physiquement et ne ressemble pas à nos attentes. » Attention à ne pas se laisser avoir par certaines indications comme « pure race », qui ne veulent pas dire grand-chose. Enfin, il peut être utile de jeter un oeil à l’espérance de vie de la race : certains
grands chiens, comme les dogues de Bordeaux, sont par exemple très sujets aux cancers. « Quand on offre un animal domestique à de jeunes enfants, on leur offre en même temps l’apprentissage de la mort. Cela peut paraître terrible, mais c’est important. »
Où l’adopter ?
On peut bien sûr faire une bonne action et se rendre dans un refuge, « mais à condition de vérifier comment le chien se comporte en présence de l’enfant », préconise le spécialiste. Il ne faut pas oublier qu’un grand nombre de ces animaux ont été placés ici en raison de troubles du comportement. « Après, attention : trouble ne rime pas forcément avec agressivité ! Mon premier chien venait d’un refuge et c’était un amour de chien. On a ensuite compris pourquoi il avait été placé là : il faisait des tas de dégâts ! » On peut aussi se rapprocher d’un éleveur. « La plupart travaillent bien et respectent des normes », note le docteur. Le gros avantage est de pouvoir voir dans quelles conditions les animaux sont nés et ont été élevés. D’ailleurs, pour être autorisé à les vendre, une visite chez le vétérinaire est obligatoire. « On vérifie notamment qu’un chiot ne mordille pas en laissant des traces, qu’il ne paraît pas gêné ou inquiet quand il voit un enfant », poursuit-il. On peut aussi se rendre dans une animalerie, à condition de bien se renseigner sur la provenance de l’animal, histoire de ne pas participer, malgré soi, à un trafic d’animaux.
Une fois de retour à la maison…
Le mieux, pour que tout se passe bien dès le début, c’est de lui consacrer du temps, comme le recommande Claude Béata : « Prendre quelques jours pour l’accueillir n’est pas du tout ridicule, au contraire ! On va pouvoir mettre les choses en place, lui donner un environnement rassurant. C’est d’autant plus vrai pour un chiot que pour un chaton. » On lui montrera où est son dodo et sa gamelle. D’ailleurs, si notre nouveau compagnon fait ses besoins dans la maison, il faut à tout prix éviter de le punir bêtement pour lui apprendre à être propre. Règle numéro 1 : on ne leur met pas le nez dans le pipi ! « Ce n’est pas une punition pour eux. Les chiens le font par exemple très bien eux-mêmes quand ils en ont la possibilité ! » On évite aussi de les secouer par la peau du cou. Très sévère, cette punition ne doit être donnée, dans le pire des cas, qu’une ou deux fois pendant tout le développement et surtout en cas de menace. Mais alors, que faire ? « Ce qui est important, c’est la simultanéité : au moment où on le voit faire, on dit “non” fermement, on le met à l’extérieur et on le récompense. Si c’est trop tard, on fait semblant de ne pas avoir vu et on ne ramasse pas devant lui. On attendra de le prendre sur le vif », préconise Claude Béata.