Culture Un film, un bouquin, un spectacle… à ne pas rater
Un film, un bouquin, une expo, un people à suivre, un spectacle à ne pas rater… Découvrez nos coups de coeur pour passer un bon moment, apprendre un peu et s’évader beaucoup.
L’artiste livre un nouvel opus majestueux, entre tradition de la grande chanson française et harmonies contemporaines, le tout servi par des textes brillants et poétiques. C’est sans conteste notre coup de foudre musical de 2017 !
Quelle place occupe « La science du coeur » dans ta discographie ?
J’aime la grande tradition de la chanson française tout en étant quelqu’un de très ancré dans mon époque, m’intéressant au design, à la mode, à l’architecture, à la musique classique contemporaine... Je suis obsédé par les époques et les choses qui ne vieillissent pas. En ce sens, cet album est l’objet le plus maîtrisé, le plus abouti. C’est un clin d’oeil au passé tout en regardant vers l’avenir.
Tu cites de nombreuses références (mode,cinéma,musique)…
En art contemporain, c’est une pratique très fréquente, notamment dans le hip-hop, le réalisme street. C’était une façon de donner des clés directes pour amuser les gens curieux, de prolonger leur écoute.
Tu es un artiste polymorphe...
La chanson est pour moi un prétexte pour profiter d’un laboratoire à ciel ouvert : être directeur artistique, designer, metteur en scène, etc. J’apprends beaucoup. Car si je suis bon dans tout, je ne suis spécialiste de rien !
Comment être moderne ?
Léo Ferré a une forte influence sur mon écriture mais écrire comme lui aujourd’hui n’a pas d’intérêt. J’ai volé l’énergie de Ferré, sa lucidité, mais je décris le monde d’aujourd’hui avec réalisme. Le défi, c’est d’utiliser la chanson pour créer un objet raffiné qui a autant de valeur artistique que la littérature, le cinéma d’auteur ou le théâtre.
Quel rapport as-tu à la notoriété et aux réseaux sociaux ?
J’ai l’habitude d’échanger avec mon public à la fin de chaque concert car je veux casser le mythe du chanteur inaccessible. Mais je me livre peu sur ma vie perso, je brouille les pistes. L’anonymat est précieux et ma vie intime, un refuge.
La création est-elle pour toi le prolongement d’un travail sur toi-même ?
Aller sur scène, créer et t’exposer au risque de te casser la gueule malgré tes efforts t’oblige à prendre la vie comme elle vient. Si je n’avais pas fait de musique, je serais certainement devenu un être insupportable ! (Rires.) J’ai trouvé mon équilibre dans le tourbillon de ce métier, dans un saut dans le vide permanent ! J’ai appris à être moins dans le contrôle, plutôt dans un perfectionnisme de spontanéité que dans une perfection de résultat.