Phyto – La sauge, la reine des simples
Magie blanche ou sorcellerie, la sauge officinale était la plante sacrée des guérisseuses et des magiciennes d’autrefois. Et aujourd’hui, la pharmacopée moderne a bien raison de s’en inspirer…
LA PLANTE QUI SAUVE
Le nom de la sauge officinale, ou Salvia officinalis, vient du latin salvare – « qui sauve ». Et la sauge porte bien son nom. Elle possède des vertus antiseptiques, antiinfectieuses, antispasmodiques et astringentes. Son secret ? Sa richesse en flavonoïdes. Parfois appelées polyphénols, ces molécules antioxydantes protègent les cellules des agressions, des inflammations, de la pollution et du vieillissement. La sauge possède aussi des effets antidyspeptiques – elle favorise la digestion, combat la nausée, les maux d’estomac et les ballonnements. Quant à ses propriétés cicatrisantes, elles sont souveraines contre les aphtes ou toute ulcération de la muqueuse buccale.
Depuis des millénaires, la sauge est utilisée en gynécologie : elle stabilise les cycles irréguliers et lutte contre la transpiration excessive et les bouffées de chaleur liées à la ménopause. La sauge doit ses propriétés antisudorales à un alcaloïde, la pilocarpine, qui agit sur les terminaisons nerveuses des glandes sudoripares pour les inhiber ou les réguler. Attention, la sauge est aussi un antigalactogène (elle diminue la sécrétion de lait) : femmes allaitantes s’abstenir !
TOUT-TERRAIN !
La sauge est une plante rustique, qui nécessite peu d’entretien – elle se transforme vite en buisson au feuillage semi-persistant. Originaire du pourtour méditerranéen, elle n’aime pas les froids polaires, mais s’adapte à tous les climats tempérés. Ses feuilles sont allongées et chagrinées – un joli terme botanique qui décrit une surface grenue, légèrement rugueuse. Vous trouverez de la sauge officinale fraîche sur les étals des marchés, et des feuilles sèches en herboristeries et en magasins bio. Vous l’achèterez sous forme de gélules ou de teinture mère en pharmacies ou en parapharmacies.
COMMENT JE L’UTILISE ?
Consommez la sauge en infusion, à raison de 3 à 5 feuilles fraîches ou séchées dans 20 cl d’eau bouillante, deux fois par jour. Ne prenez de la sauge qu’en cas de besoin, car sa concentration en substances neurotoxiques n’est pas négligeable – évitez formellement son huile essentielle en dehors de la supervision stricte d’un phytothérapeute. Sous forme de complément alimentaire, suivez les indications fournies par le laboratoire. En application locale, utilisez une décoction cicatrisante sur les aphtes et les coupures légères (voir ci-dessus).