Animaux – Je le protège contre les plantes toxiques
On aime les ficus, les yuccas et les lauriers-roses. Oui, mais nos animaux peuvent en être victimes. Gilbert Gault, vétérinaire spécialisé en toxicologie végétale, nous aide à les protéger.
« Les plantes, on ne s’en méfie pas ! Mais elles peuvent être dangereuses pour les animaux, explique Gilbert Gault, vétérinaire spécialiste en toxicologie végétale à l’école nationale vétérinaire de Lyon. Certaines possèdent des principes actifs qui s’avèrent toxiques, voire mortels pour les chiens et les chats. » En effet, celles-ci représentent la quatrième cause d’intoxication en 2017 chez le chien après l’ingestion de médicaments réservés aux humains (40 % des cas), de pesticides comme les antilimaces et les insecticides (19 %) ou de polluants telles la peinture ou l’huile de vidange (14 %). Elles sont aussi la deuxième cause d’intoxication chez le chat (25 %) après les médicaments humains (35 %).
QUI MÂCHOUILLE QUOI ?
« On comptabilise plus de cas de chiens intoxiqués que de chats, résume Gilbert Gault, surtout les chiots de moins de 1 an, qui ont tendance à goûter tout ce qu’ils trouvent. » Chiens et chats peuvent mâchouiller des végétaux pour se purger.
Mais les chats peuvent aussi boire l’eau des bouquets de fleurs toxiques (lys, muguet...) et les chiens consommer des restes culinaires avec de l’ail, de l’oignon ou du raisin, classés parmi les plantes dangereuses. Seule différence : ces deux animaux ne sont pas toujours concernés par les mêmes plantes. Ainsi l’intoxication d’origine végétale la plus fréquente chez le chien est due à l’ingestion de feuilles de plantes d’appartement (Spathiphyllum), tandis que les chats sont plus souvent victimes des feuilles de lys.
ON CONSULTE QUAND ?
D’une plante à l’autre, l’intoxication ne se traduit pas toujours par les mêmes symptômes – traces de sang dans les vomissements, convulsions, troubles cardiaques... – et n’a pas non plus le même caractère de gravité. La pire est l’intoxication du chien au laurier-rose. Foncez chez le vétérinaire si l’animal est abattu ou agité, qu’il tremble, qu’il a les muqueuses pâles, qu’il vomit... Le praticien lui injectera un anti-émétique pour stopper les vomissements, un diurétique pour éliminer les substances toxiques, un myorelaxant pour prévenir les troubles neurologiques et un antiarythmique pour les troubles cardiaques. Mais dans tous les cas, des vomissements associés à un état d’abattement et une hypersalivation doivent amener à consulter.
ON LES PROTÈGE COMMENT ?
En appartement, offrez un pot d’herbe-aux-chats (en animaleries) à votre matou, qui lui permettra de se purger sans danger, pour éliminer les poils qu’il avale en faisant sa toilette. Enfin, toute plante ou bouquet de fleurs potentiellement dangereux doit être installé hors de portée de l’animal.