L’aromathérapie, alliée assainissante
Les huiles essentielles, aux propriétés multiples, peuvent être utilisées à de nombreuses occasions, et notamment en aromathérapie, pour assainir sa maison de façon 100 % naturelle.
D’OÙ VIENNENT-ELLES ? Dès 4500 av. J-C., les huiles essentielles étaient populaires en Égypte : en pommades, en baumes ou en tisanes, elles soignaient les petits maux ; c’étaient de vrais atouts séduction grâce à leurs parfums, et elles apaisaient les maux de la vieillesse. Elles avaient leur importance même dans la mort : les bandelettes des momies égyptiennes étaient imbibées d’huiles essentielles, pour conserver le corps mais aussi car ces « plantes de vie » étaient
considérées comme sacrées. Au Moyen Âge, les médecins mirent au point l’alambic, qui permet d’extraire l’huile essentielle pure. Elles devinrent le médicament numéro 1 des officines. On les utilisa jusqu’au début du XXE siècle, notamment à des fins antiseptiques.
Les progrès de la médecine moderne éclipseront ensuite les huiles essentielles, qui connaissent, depuis quelques années, un retour en grâce… D’un point de vue scientifique, les huiles essentielles sont indispensables à la vie sur terre. Les COV – composés organiques volatiles (voir p. 53) – naturels provenant des plantes aromatiques se retrouvent dans l’atmosphère notamment aux abords de certaines forêts, et l’on sait aujourd’hui que ces COV contribuent à la formation de nuages bénéfiques pour maintenir l’équilibre au sein des écosystèmes. Bien sûr, dans ce contexte, ce sont des COV naturels non modifiés : on est bien loin des COV décriés un peu partout, irritants et responsables de certaines allergies…
LA FRANCE, CHAMPIONNE DE L’HUILE ESSENTIELLE DE LAVANDE
En France, la production d’huiles essentielles appartient à la filière de l’industrie du parfum, de la cosmétique et de l’aromathérapie. Toute huile essentielle est généralement obtenue par distillation à la vapeur d’eau, à partir de plantes endémiques ou de plantes importées. Mais en général, la production de certaines huiles essentielles ne se fait que dans le pays où pousse la plante en question : par exemple la France – et plus précisément la Provence, pour sa richesse en plantes exceptionnelles – produit 60 % de l’huile essentielle de lavande en Europe. Le rendement, au regard de la quantité de plantes nécessaire, est faible : il faut 100 kg de lavande pour extraire 1 litre d’huile essentielle, ou
encore près de 2 tonnes de pétales de rose pour obtenir la même quantité ! Le plus gros volume d’huile essentielle produit dans le monde est celui de L’HE d’orange – que l’on retrouve dans quantité de produits d’entretien –, avec 50 000 tonnes par an, principalement issues de fruits produits au Brésil et en Floride.
COMMENT LES CHOISIR ?
L’emballage doit mentionner le nom complet de l’huile essentielle en français et sous son nom scientifique, l’organe qui l’a produite (feuille, fleur, pépin…), le chémotype
(les molécules chimiques qui la composent) et la qualité (bio ou non). On préfère les acheter en pharmacies, où leur qualité est toujours contrôlée, et les choisir biologiques : les pesticides utilisés lors de la croissance des arbres ou des plantes se retrouvent très souvent intacts dans les huiles, et ce, fatalement, en plus concentrés ! En France, privilégiez les labels AB et Ecocert, qui garantissent l’absence de pesticides dans les huiles essentielles qui en bénéficient.
COMMENT LES UTILISER ?
Les huiles essentielles peuvent être employées de plusieurs façons, selon les bénéfices recherchés. On peut les prendre par voie orale, à condition de les diluer dans 1 cuillère à café d’huile végétale alimentaire, de miel ou de sirop d’agave. Elles sont aussi vendues en pharmacies sous la forme de comprimés déjà dosés. Leur utilisation est intéressante en massage sur la peau, toujours diluées dans une huile neutre. On privilégie les poignets,
L’aromathérapie, quésaco ? Du latin (odeur agréable) et du grec (le soin), ce terme signifie « se soigner par les odeurs », mais désigne, par extension, l’utilisation des huiles essentielles sous toutes leurs formes.
le plexus solaire, les tempes, la nuque et la plante des pieds. Les huiles essentielles peuvent être inhalées. Dans un inhalateur, ajoutez 5 gouttes à de l’eau frémissante et respirez la vapeur pendant
5 à 10 minutes. Diffusées dans l’atmosphère, elles ont une action désinfectante, assainissante ou relaxante… Après un épisode infectieux dans votre famille, quelques gouttes d’huile essentielle de tea tree dans un diffuseur et adieu tous les germes pathogènes en suspension dans l’air !
TOUTES LES HUILES NE SE DIFFUSENT PAS !
Certaines huiles essentielles ne sont pas adaptées à une diffusion dans l’air – celles de girofle, de cannelle feuille, de romarin camphré, de lavande aspic et de menthe poivrée, par exemple, ne peuvent pas être diffusées. Elles contiennent des phénols, des composés chimiques aromatiques parfois toxiques, ou encore des esters asséchants pour les voies respiratoires – par exemple les HE d’estragon, de basilic tropical, de fenouil, de noix muscade, de persil et de ravintsara anisé, qui ne doivent pas être inhalées ou diffusés dans l’air. Il ne faut pas non plus respirer les huiles essentielles qui contiennent du citronellol, comme l’eucalyptus citronné.
QUELLE DIFFUSION CHOISIR ?
Il existe quatre types de diffusion d’huiles essentielles : les diffuseurs par nébulisation, par brumisation, par chaleur douce et par ventilation. Leur principe doit répondre à une seule contrainte : propulser des particules d’huiles essentielles dans l’atmosphère sans les
chauffer. La nébulisation est la méthode la plus efficace, c’est la seule qui permette une diffusion jusqu’à 100 m² – son inconvénient est son léger bruit. Plus silencieuse, la brumisation est adaptée à un espace de
30 à 40 m², tout comme les diffuseurs à chaleur douce. Ces derniers seront utilisés dans une petite pièce – 20 m2 maximum –, se branchent sur une prise et n’émettent aucun son – ce sont les diffuseurs idéals pour une chambre à coucher. Quelle que soit la pièce où vous diffuserez vos huiles essentielles, la modération s’impose – ne laissez jamais un diffuseur tourner en continu chez vous. Vingt minutes de fonctionnement suffisent, pour parfumer l’atmosphère. QUELQUES RÈGLES IMPORTANTES…
Les huiles essentielles peuvent faire des miracles, à condition d’être bien utilisées. Jamais consommées ou appliquées pures, elles ne doivent en aucun cas être utilisées sur des petits de moins de 2 ans et ne pas être laissées à la portée des enfants. On se méfiera du soleil avec certaines HE, photosensibilisantes, particulièrement la bergamote et les agrumes. Quand vous utilisez une huile essentielle, il est important de vérifier qu’elle ne présente aucune contre-indication. En effet, si vous suivez un traitement médical, certaines interactions sont à éviter – l’huile essentielle
de millepertuis, par exemple, interagit avec la pilule contraceptive et en diminue l’efficacité. Enfin, si vous souffrez d’épilepsie, d’asthme, si vous avez des antécédents de cancers hormonodépendants, c’est-à-dire un cancer du sein, de l’utérus, de la prostate ou des ovaires, d’hypoou d’hyperthyroïdie, d’aigreurs d’estomac, d’ulcère, ou que vous prenez des anticoagulants, il est indispensable de vous adresser à un professionnel de santé avant d’utiliser des huiles essentielles. Ce dernier aura souvent recours à une posologie D’HE agissant en synergie les unes avec les autres – il y a peu de contre-indications à associer différentes huiles essentielles entre elles, pour des actions qui se soutiennent les unes les autres.
Et si j’ai un terrain allergique ? Les huiles essentielles peuvent provoquer des allergies, notamment cutanées. Déposez 2 gouttes d’huile essentielle dans le pli du coude, attendez 20 minutes et observez la réaction de votre épiderme.