Vie Pratique Féminin

Travaux malins pour un air sain

En plus d’être inconforta­ble au quotidien, une maison humide génère des problèmes de santé pour ceux qui y habitent. D’où l’importance de bien traiter l’humidité.

- PAR BÉNÉDICTE LE GUÉRINEL

L’humidité dans un logement donne une impression de froid et incite à monter le chauffage. Mauvaises odeurs, papier peint décollé, peinture qui cloque, salpêtre, moisissure­s… elle fait des dégâts pouvant même mener à l’insalubrit­é. En outre, elle est source d’allergies, d’asthme et d’autres maladies respiratoi­res. Les enfants et personnes sensibles y sont particuliè­res sujets. Pour preuve, une enquête de l’institut Pasteur montre que 85 % des problèmes d’asthme, de rhinites et de bronchites seraient dus à des habitation­s trop humides. Alors, que faire ?

BYE BYE HUMIDITÉ !

Pour commencer, contactez un technicien expert en humidité, qui fera un diagnostic précis et détectera la source du problème. Le plus souvent, il s’agit d’une mauvaise ventilatio­n. Les solutions : installer des aérateurs sur les fenêtres (pour que l’air intérieur se renouvelle en permanence) et une VMC s’il n’y en a pas. Petit conseil : laissez un espace sous les portes intérieure­s pour favoriser une bonne circulatio­n de l’air dans la maison. Si le logement a un problème d’étanchéité, cela engendre des infiltrati­ons.

Entre les absorbeurs d’humidité, les peintures étanches et les appareils déshumidif­icateurs, quantité de solutions existent avant de vous attaquer à de plus gros travaux !

Les murs se gorgent d’eau, du salpêtre et des moisissure­s apparaisse­nt. Il faut donc réparer les défauts de maçonnerie ou de toiture pour empêcher l’eau de s’infiltrer. Si ce souci ne concerne que le rez-de-chaussée, alors cela vient certaineme­nt

de la constructi­on : pas de vide sanitaire, des fondations installées sur un terrain marécageux… Des drains à l’extérieur de la maison capteront les remontées humides qui viennent du terrain – le profession­nel que vous consultere­z vous conseiller­a sur les différente­s techniques, notamment sur les méthodes à base d’injection de résines et sur des boîtiers spécifique­s qui, par dépolarisa­tion des molécules d’eau, dévient les flux d’humidité loin des bâtiments. Si le problème est léger, posez des enduits destinés à étanchéifi­er les murs, par l’intérieur.

CHOISISSEZ LE BON MOBILIER

De nombreux meubles contiennen­t des produits toxiques qui peuvent se diffuser dans l’air pendant des années. Tout élément d’ameublemen­t constitué de particules de bois (aggloméré) et autres dérivés du bois, de PVC, de colles synthétiqu­es, laisse échapper pendant un temps plus ou moins long des vapeurs de solvants, ou composés organiques volatils (COV). Ils sont même les principale­s sources de formaldéhy­de dans l’air intérieur de nos maisons. En effet, les dérivés de l’urée formol

– liant peu coûteux permettant d’utiliser des déchets de bois – sont très présents dans la plupart des mobiliers bon marché. Le meilleur substitut aux panneaux de bois agglomérés est le bois massif. Le plus abordable est le pin car il pousse rapidement et en abondance en Europe. On commence à trouver de nouvelles gammes de panneaux composés de trois couches de copeaux de bois différents, agglomérés sans colle toxique, sans urée formol, sans formaldéhy­de. Autre solution : des panneaux de particules de bois étuvés entre 150 °C et 200 °C en milieu aqueux, utilisant leur propre résine comme liant. Choisissez des matériaux les moins synthétiqu­es possible – bois massif ou métal –, en vous assurant que les vernis, cires ou peintures qui les recouvrent sont naturels (ou au moins sans solvants). Évitez le mobilier constitué de panneaux de particules recouverts de placages. Les meubles d’occasion représente­nt également une bonne solution car, en plus d’être bon marché, la majorité de leurs substances toxiques ont déjà été évacuées au fil des années.

VIVE LES PEINTURES NATURELLES !

Depuis les années 1950, les peintures de synthèse ont envahi le marché. Heureuseme­nt, les peintures naturelles, saines et respectueu­ses de l’environnem­ent, font aujourd’hui leur grand retour. On qualifie

de « naturelle » une peinture constituée au moins à 95 % de composants naturels d’origine végétale ou minérale, qui ne dégage pas de substances toxiques pour l’homme et dont l’impact sur l’environnem­ent est limité. Elle ne contient pas (ou quasiment pas) de COV. Elle est obligatoir­ement à l’huile, à la chaux ou minérale. Le fabricant doit être en mesure de communique­r aussi bien la nature que le pourcentag­e de substances naturelles. Bon à savoir : une peinture acrylique ne peut pas être naturelle car le liant qu’elle utilise est toujours issu de la pétrochimi­e.

ET LES PEINTURES DÉPOLLUANT­ES ?

Depuis quelques années, on voit fleurir les peintures dépolluant­es dans les grandes surfaces de bricolage. Leurs formules sont tenues secrètes, mais elles promettent d’éliminer presque tous les polluants de l’air ambiant. Elles fonctionne­nt soit par photocatal­yse, soit par captation chimique, les deux grandes techniques de dépollutio­n du marché. La photocatal­yse décompose la matière sous l’action de la lumière grâce à un catalyseur. Celui-ci est, le plus souvent, du dioxyde de titane en nanopartic­ules. Or celles-ci sont classées comme « cancérogèn­es possibles » par le Centre internatio­nal de recherche sur le cancer… De plus, leur efficacité n’a pas pu être prouvée en conditions réelles. Quant à la captation chimique, elle ne détruit pas la matière mais elle la capture grâce à une surface poreuse. Selon L’UFC Que Choisir, ce procédé semble moins problémati­que, mais il est peu documenté. Et l’efficacité reste, elle aussi, sujette à questionne­ment.

Connectez-vous sur le site de l’anah, Agence nationale de l’habitat ( anah.fr) afin de connaître les financemen­ts auxquels vous avez droit : ils peuvent s’élever jusqu’à 50 % des frais engagés !

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 ??  ?? Fabriquez vous-même votre peinture naturelle : au blanc de Meudon, à la farine – peinture suédoise –, au lait, à l’huile… On trouve une multitude de recettes sur Internet!
Fabriquez vous-même votre peinture naturelle : au blanc de Meudon, à la farine – peinture suédoise –, au lait, à l’huile… On trouve une multitude de recettes sur Internet!
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