Vie Pratique Féminin

Changement de vie – Agnès, une flamme singulière

Après avoir vécu de la musique et de la scène entre Londres et Paris, Agnès Villani abandonne la ville pour la campagne et troque les micros contre la cire d’abeille pour ouvrir sa boutique de bougies parfumées. Récit d’un changement de vie inspirant.

- PAR LISE LAFAURIE

Boutique artisanale, salon de thé et atelier, La Maison de Mathilde & Zoé à Champeix, en Auvergne, semble tout droit sortie d’un conte pour enfants. Sa devanture aux couleurs acidulées et sa terrasse sous les frondaison­s, au bord d’une rivière, permettent aux clients de savourer thés bio et pâtisserie­s maison dans une atmosphère poétique. À l’origine, Agnès avait ouvert une boutique de bougies parfumées naturelles, mais son envie de nouveaux horizons l’a encouragée à se diversifie­r. Aujourd’hui, La Maison de Mathilde & Zoé ne désemplit pas : Agnès peut regarder derrière elle sereinemen­t et sans regrets.

UN VIRAGE À 180°

C’est pourtant un virage à 180° qu’a entrepris cette Toulousain­e à la voix de velours, musicienne dans l’âme. À 10 ans, elle enregistre son premier 45 tours et à 16 ans, elle intègre son premier

orchestre de variétés. Elle part ensuite pour Londres pendant cinq ans puis elle revient à Paris, où elle commence une carrière médiatisée suite à sa participat­ion à une émission télévisée très populaire. Mais Agnès Villani ressent le besoin urgent de mettre de côté sa passion pour le chant, « justement pour que le chant reste une passion » et de ralentir. Quitter Paris est son premier objectif, mais ses projets sont encore flous.

TOUS LES SIGNAUX SONT PASSÉS AU VERT

Sa soeur change de vie pour devenir sommelière et lui propose alors de s’installer en Auvergne avec elle. « J’ai pris ça pour un signe », se souvient Agnès, qui quitte la capitale sans aucune hésitation. Dans leur grande maison auvergnate, Agnès commence à organiser un atelier dans lequel elle renoue avec ses premières amours : les parfums et les bougies…

DES BOUGIES, OUI, MAIS NATURELLES

Agnès passe une année à travailler sur ses bougies, animée par sa volonté de proposer un produit naturel, à base d’une cire non toxique. « J’ai toujours aimé les bougies parfumées, mais je regrette que beaucoup soient faites en paraffine très polluante, même lorsque ce sont des bougies de grande marque. » C’est un marché compliqué, car les fournisseu­rs ne sont pas légion, mais elle s’oriente donc vers la cire de soja, choisit des mèches de coton tressé, opte pour les parfums de Grasse et suit une formation pointue chez Fragonard.

DE MARCHÉ EN MARCHÉ

Agnès commence alors à vendre ses bougies sur les marchés locaux, et c’est là l’occasion de faire de jolies rencontres.

« Je suis toujours surprise par la gentilless­e des gens qui s’intéressen­t à mes bougies et me donnent de précieux conseils. » Elle se retrouve un jour sur le marché de Champeix, où le maire, enthousias­mé à l’idée de redynamise­r sa petite localité, vient lui proposer, sur son stand, d’ouvrir un commerce dans sa ville, à moindres frais. Une nouvelle vie commence pour Agnès. Elle n’oublie pas sa passion pour la musique, et chante tous les mercredis soir devant ses clients et ses admirateur­s, à l’occasion de ses dîners-concerts…

 ??  ?? Agnès s’est lancée avec une mise de départ très faible, une allocation­chômage et aucune subvention de l’état ! C’est un banquier, qui croyait en elle et en son projet, qui a accepté de lui faire son premier prêt. Il la suit encore aujourd’hui dans son aventure.
Agnès s’est lancée avec une mise de départ très faible, une allocation­chômage et aucune subvention de l’état ! C’est un banquier, qui croyait en elle et en son projet, qui a accepté de lui faire son premier prêt. Il la suit encore aujourd’hui dans son aventure.
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