Vie Pratique Féminin

Crèmes antirides : le vrai-faux d’une pro

Effacer ou atténuer les rides : quelle est l’action réelle de nos crèmes de jouvence ? Pour nous aider à faire le point, le docteur Marie-thérèse Bousquet, médecin esthétique sincère et pédagogue, nous éclaire.

- PAR LUC BIECQ

Peut-on vraiment parler de produits anti-rides ?

En réalité, non. « Les crèmes ont un effet sur les ridules, en cas de déshydrata­tion, elles réduisent la flétrissur­e de surface. Mais il est plus honnête de parler d’anti-âge. On agit sur la fermeté, l’éclat, la texture, on améliore la qualité de la peau, mais indiquer une baisse des rides avec un pourcentag­e, c’est une “sur-promesse” », affirme le docteur Bousquet. Une crème ne peut pas non plus retendre l’ovale du visage, ça, c’est l’action d’un lifting chirurgica­l.

L’hydratatio­n, voilà le geste essentiel !

C’est vrai. Marie-thérèse Bousquet le dit à toutes ses patientes, notamment aux femmes jeunes qui souhaitent se passer de crème. « S’il fallait n’en mettre qu’une seule, ça serait la crème hydratante. Démaquilla­ge et hydratatio­n sont deux étapes à ne jamais zapper. » Parmi les meilleurs actifs à repérer sur l’emballage, n’oublions pas l’urée, qui retient l’eau dans la peau. Une crème très riche en urée permettra également de traiter l’eczéma ou le psoriasis. La glycérine, quand elle est synthétiqu­e, n’est pas recommandé­e, pas plus que les silicones. Quant aux huiles végétales, elles ont un bon pouvoir de pénétratio­n, à condition de trouver celle qui convient à votre peau.

Puis-je choisir le même anti-âge que ma copine ?

Non, chaque cas est particulie­r. Ce sont votre profil perso, votre hygiène de vie, l’évolution de vos tissus cutanés et, bien sûr, vos gènes qui comptent, plus que votre âge. Certaines femmes de 60 ans qui n’ont jamais fumé, se sont peu exposées au soleil, ont hydraté leur peau avec constance et se sont soigneusem­ent démaquillé­es tous les soirs affichent une peau superbe. Pour anticiper et adopter les bons gestes, adaptés à vos besoins, consultez un dermatolog­ue ou un médecin esthétique.

Un sérum, ça suffit ?

C’est souvent suffisant. « J’en prescris beaucoup, commente l’experte. Le sérum, plus concentré en actifs, peut agir en profondeur, en hiver, ou en période de stress cutané, et pas forcément avec une crème. En effet, les fonds de teint que vous appliquez ensuite contiennen­t de plus en plus d’éléments hydratants. » Certaines peaux très sèches vont cependant gagner en confort avec un duo sérum + crème. Notre spécialist­e n’est pas fan des rituels beauté qui cumulent les soins multicouch­es. Pour le docteur Bousquet, il vaut toujours mieux en faire peu, mais le faire bien.

À la crème de nuit, je dis oui !

Vrai et faux. « Oui, si elle n’est pas trop grasse. Laisser travailler un actif la nuit assure une peau plus reposée au réveil. Mais de temps en temps, laissons notre peau se reposer, pour la stimuler et ne pas lui offrir trop de confort », recommande le médecin.

Une peau jeune sait travailler elle-même. À partir de 45 ans, un coup de pouce est conseillé. C’est aussi la nuit que les cellules se renouvelle­nt le mieux, alors dormez bien !

Il existe des anti-âge à l’efficacité démontrée.

C’est vrai. D’abord, un trio de vitamines : A acide, C et E. Ensuite, la collection des acides : férulique, glycolique (celui des acides de fruits, les AHA), hyaluroniq­ue. Les protéoglyc­anes également. La vitamine A acide, très efficace, a eu son heure de gloire dans les années 2000, mais se révèle parfois irritante. L’acide hyaluroniq­ue, paré de mille vertus, hydrate en surface, mais est bien moins efficace qu’en injection.

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