Changement de vie – La pêche en ligne de Mélisande

Après deux ans de vie de bureau à Paris dans le prêt-à-porter et le Web, Mélisande, 29 ans, lâche tout pour lancer son site de vente directe, « Pêché Maison », la poissonnerie sur Internet ! Un retour aux sources dans l’univers de la mer.

« Promis, juré, quand je serai grande, je ne travaillerai pas dans le poisson… » Pourtant, côté pêche, la petite dernière de la famille Noury en connaît un rayon. Son père gère une usine de transformation de poisson (découpe, filetage, conditionnement…). En attendant de décrocher son premier job, Mélisande fait un stage dans l’entreprise familiale, près de Saint-gilles-croix-de-vie, en Vendée. L’étudiante est chargée d’un projet ponctuel de vente directe du poisson aux consommateurs. Et là, surprise ! Mélisande découvre l’engouement des clients pour cet événement qui a lieu quatre fois par an. « J’ai alors compris que les gens du coin aimaient voir l’envers du décor : comment le poisson était préparé dans l’usine. »

L’APPEL DE LA MER

Son diplôme en poche, elle quitte Grenoble pour Paris et développe la vente en ligne pour une marque de chaussures pendant huit mois. La jeune femme rejoint ensuite Hostmaker, une start-up

spécialisée dans l’hébergement et la conciergerie. « L’esprit start-up permet de tout apprendre en accéléré. C’est un vrai bazar, on ne sait pas vraiment où on va, on réajuste tout le temps le tir, mais une chose est sûre, cela n’empêche pas d’avancer… » Grâce au système D, Mélisande prend confiance et développe de nouvelles compétences sans jamais oublier son goût pour l’engagement green. Après deux ans de vie parisienne, l’appel du large se fait sentir. Mélisande démissionne et se lance. Pour trouver le nom du site, elle organise un apéro brainstorming avec des amis.

« Mais finalement j’ai préféré écouter mon intuition, je trouvais que “Pêché Maison” sonnait mieux que “À portée de pêche”. » En quelques mois, la nouvelle entrepreneure trouve un transporteur spécialisé dans la chaîne du froid (Chronofresh), crée son petit réseau de mareyeurs locaux et passe un accord avec son père pour emballer le poisson frais sous vide.

L’IMAGINATION EST AU POUVOIR !

Un mois après le lancement du site, Pêché Maison reçoit sa première commande d’une « vraie » cliente. Depuis, son business écoresponsable se développe. Ce qu’elle aime le plus? Échanger avec les clients! Pour le coup, Mélisande est en contact direct avec eux. En effet, les commandes sont réajustées en fonction de la pêche du jour.

« Pas de soles aujourd’hui? Je préviens pour qu’on trouve une solution. C’est magique car les gens comprennent que c’est du très frais et ne m’en veulent pas du tout! » Alors oui, il faut jongler, résoudre les problèmes, se surpasser tout le temps, passer du doute à l’euphorie dans une même journée, mais Mélisande se raccroche toujours à ses clients. Comme par exemple ce couple de non-voyants qui lui commande du poisson. Pour eux, impossible d’étiqueter le poisson. Alors, pour le cabillaud, Mélisande réalise deux noeuds sur le sachet, et un seul pour le colin… Système D, toujours.

Cette poissonnerie des temps modernes travaille en flux tendu (objectif : zéro gaspillage) et propose des idées de recettes pour « glamouriser » le poisson. Son prochain challenge ? Créer des coffrets avec les recettes des restaurateurs du coin !

Site Internet : peche-maison.fr