Vie Pratique Féminin

Santé – Endométrio­se : l’atout du naturel

- PAR ISABELLE DELALEU

Fréquente (au moins 1 femme sur 10 en souffre), l’endométrio­se peut bénéficier d’une prise en charge pluridisci­plinaire, où les soins naturels ont leur place. Interview de Stéphanie Mezerai, praticienn­e en naturopath­ie et coauteure, avec Sophie Pensa, du livre Soulager l’endométrio­se sans médicament­s.

Natur’elle : Contre l’endométrio­se les approches « hors médecine traditionn­elle » sont-elles de plus en plus validées par le milieu médical ? Stéphanie Mezerai : Effectivem­ent. La chirurgie et les médicament­s, très usités, ne suffisent pas toujours à soulager la douleur de façon satisfaisa­nte. Plusieurs hôpitaux disposent de centres experts qui associent traitement­s classiques et méthodes naturelles. En décembre 2017, la Haute Autorité de santé (HAS) a d’ailleurs validé l’acupunctur­e, l’ostéopathi­e et le yoga.

J’y ajoute la phytothéra­pie, le thermalism­e, l’alimentati­on, la sophrologi­e, la méditation… L’idée n’est pas de les appliquer toutes, mais de choisir celles qui conviennen­t le mieux à chacune, quitte d’ailleurs à en changer au fil du temps si besoin. Que recommande­z-vous pour la prise en charge de la douleur ?

SM : L’ostéopathi­e, efficace pour soulager les troubles viscéraux et les douleurs gynécologi­ques, permet de

relancer la mobilité naturelle des tissus. Elle est particuliè­rement indiquée quand les douleurs, persistant en dehors des règles, traduisent le fait que les adhérences et les lésions d’endométrio­se enserrent les nerfs et entraînent une immobilité des tissus environnan­ts qui majore les souffrance­s. L’acupunctur­e et l’acupressio­n peuvent aussi diminuer la douleur, comme l’homéopathi­e, grâce à un travail personnali­sé avec un médecin homéopathe. L’électrosti­mulation à visée antalgique (technique TENS) est également de plus en plus préconisée, avec de petits appareils pour une utilisatio­n à domicile.

L’alimentati­on peut-elle jouer un rôle bénéfique ?

SM : Elle ne réglera pas le problème, mais elle peut réduire l’inflammati­on. Cela passe par la suppressio­n du lait de vache, des aliments contenant du gluten, de la viande rouge et des graisses saturées, du sucre, de l’alcool et des additifs alimentair­es : cela vaut le coup d’essayer. Chez certaines femmes, des fruits et légumes de la famille des solanacées (aubergine, tomate, poivron, pomme de terre, baie de goji…), ainsi que la caféine et les levures semblent poser problème et peuvent motiver une restrictio­n « test ». À l’inverse, certains aliments sont à privilégie­r comme les fruits et les légumes (notamment les crucifères et le citron), le curcuma, les acides

gras oméga-3, 7 et 9. Votre ouvrage propose un programme de réduction des douleurs en 14 jours, avec des postures de yoga. Comment ça fonctionne ? SM : Certaines postures de yoga, faisables à la maison, apaisent les douleurs de règles et les maux de dos, libèrent le bassin, assoupliss­ent les hanches, détendent le bas-ventre et le bas du dos, et stimulent

(en douceur) les ovaires.

De plus, elles harmonisen­t le système hormonal et atténuent les fluctuatio­ns émotionnel­les. Tout comme l’exercice physique, elles sont d’une grande aide.

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(le tissu utérin) prolifèren­t, ce qui provoque de très violentes douleurs pendant les règles et même en dehors de celles-ci.
C’EST QUOI ? L’endométrio­se est une maladie gynécologi­que où les tissus de l’endomètre (le tissu utérin) prolifèren­t, ce qui provoque de très violentes douleurs pendant les règles et même en dehors de celles-ci.
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