Vie Pratique Féminin

Changement de vie – Les fleurs à dévorer de Blanche et Amandine

À moins de 30 ans, Blanche et Amandine quittent la vie de bureau pour vendre des fleurs cultivées en France, à déguster ! C’est écolo, gourmand et surprenant ! Les créatrices de Fleurivore racontent.

- PAR ALEXANDRA RAILLAN

« La bourrache a un délicieux goût d’huître. La capucine se substitue au poivre. En hiver, le camélia a des accents de betterave ; en été, les tagètes rappellent la mandarine… » Dans son atelier en plein coeur de Paris, Blanche est incollable sur les vertus gustatives des fleurs à savourer comme... du bon vin. Depuis plus d’un an, Amandine et elle ont lancé Fleurivore, les bouquets de fleurs qui se dévorent. Pourtant, ces presque trentenair­es n’avaient pas pour vocation de vivre dans les champs.

« MAMIES TISANES »

Diplômées de la même école, elles se sont rencontrée­s dans une agence de publicité. « Dans ce milieu très rock, on détonnait un peu toutes les deux. On nous appelait les mamies tisanes », confie Blanche. De la tisane aux

fleurs, un seul pas ? « En fait, j’ai toujours eu envie de monter une boîte, d’être indépendan­te. Mais c’est plutôt Amandine qui nous a soufflé l’idée. »

Née en 1991, Amandine a grandi dans un camping tenu par ses parents au Bar-surloup (Alpes-maritimes). C’est là qu’elle découvre, quand ses parents sont un peu trop occupés, que les plantes se mangent. Un client lui enseigne même les bonnes et les mauvaises fleurs à consommer. Blanche, quant à elle, a été élevée par des viticulteu­rs travaillan­t en biodynamie près de Bordeaux « bien avant que ça soit à la mode ».

L’APPEL DE LA NATURE

Après deux ans dans les bureaux de l’agence de pub, une envie de liberté et de naturalité s’empare d’elles.

« Nous aspirions à un retour aux sources, nous voulions nous reconnecte­r avec la nature… participer à notre niveau à la bonne marche du monde », avoue Blanche, le sourire aux lèvres. L’idée de Fleurivore est née. Des fleurs qui se mangent, des bouquets qui s’admirent.

« Nous pensions naïvement trouver des récoltants, faire notre petit marché et vendre nos bouquets », commente Blanche. Pas si simple quand on sait que « 85 % de la production de fleurs vendues en France vient… d’afrique et de Colombie ». 100 % LOCAL

Dans une démarche écorespons­able, Fleurivore ne vend que des fleurs cultivées en France et surtout non traitées. « Après de longs mois à chercher, nous avons enfin trouvé des horticulte­urs en Île-de-france ou en Bretagne qui ont accepté de suivre notre projet, même si au début ils nous disaient : “Faire pousser des fleurs non traitées ? Pour quoi faire, les fleurs ne se mangent pas !” » se souvient Blanche en riant. À force de persévéran­ce, le duo a même trouvé des « cueilleurs » qui leur proposent des fleurs sauvages fraîchemen­t ramassées. Dans un but didactique, les bouquets sont proposés avec un petit fascicule sur l’art de consommer les feuilles, les pétales, les tiges. Par petits bouts ou incorporés dans les plats… c’est tout un nouvel univers gustatif qui s’ouvre à nous !

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