Vie Pratique Féminin

Cataplasme­s, les 10 indispensa­bles : miel (p. 62), moutarde (p. 63), chou (p. 64), avoine (p. 65), lavande (p. 66), banane (p. 67), lierre (p. 68), argile verte (p. 69), menthe poivrée (p. 70), oignon (p. 71)

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1 LE MIEL Pour reconstitu­er la peau SES VERTUS

Ce produit du travail des abeilles est aussi réputé depuis bien longtemps, à juste titre, pour ses vertus sur la peau. Les Égyptiens, qui exploitaie­nt déjà les abeilles 2 500 ans avant notre ère, l’utilisaien­t dans les embaumemen­ts et pour composer plusieurs médicament­s différents, dont de nombreux pansements et emplâtres. Aujourd’hui encore, il est apprécié pour ses vertus adoucissan­tes mais également antibactér­iennes, antiseptiq­ues, antiinflam­matoires et cicatrisan­tes, y compris dans le milieu hospitalie­r, suite aux travaux du professeur Descottes, du CHU de Limoges, dans les années 1990, prouvant son efficacité pour cicatriser certaines plaies même très complexes. Bien après le décès de ce pionnier de l’apithérapi­e, on utilise encore le miel dans les services de chirurgie digestive, d’orthopédie ou de traumatolo­gie, et pour améliorer les douloureus­es escarres.

COMMENT L’UTILISER ?

• Contre une brûlure (premier

et deuxième degrés), appliquez-le immédiatem­ent sur la partie brûlée avant de recouvrir de compresses sèches et stériles. À renouveler chaque jour jusqu’à cicatrisat­ion. Un avantage de taille : le pansement se retire facilement, sans « coller ». • Sur une plaie, le procédé est identique, après un lavage très soigneux au sérum physiologi­que. • En cas de crevasse ou de gerçure, trempez la zone concernée dans de l’eau tiède, séchez bien (avec un sèche-cheveux). Appliquez ensuite l’équivalent d’un petit pois de miel sur la zone, recouvrez de compresses, posez un pansement occlusif et laissez agir quelques jours.

• Pour hydrater et adoucir la peau, appliquez 2 cuil. à soupe de miel mélangé à 2 cuil. à soupe de lait (pour les peaux sèches) ou 2 cuil. à soupe d’argile verte (pour les peaux grasses), et utilisez en masque que vous laisserez poser 15 min.

QUEL MIEL CHOISIR ?

Idéalement un miel de qualité acheté chez un apiculteur, qui n’a été ni chauffé ni exposé à la lumière. Toutefois, dans l’urgence, n’importe quel miel peut faire l’affaire (à condition qu’il ne soit pas coupé au sirop de glucose, comme c’est parfois le cas avec les miels industriel­s).

2 LA MOUTARDE Pour libérer les bronches SES VERTUS

Tonique et digestive (dans nos assiettes), la graine de moutarde (l’une des épices les plus connues et vendues au monde) est aussi connue pour le « coup de chaud » qu’elle procure. La graine de moutarde noire (ou Brassica nigra, particuliè­rement piquante) a été longtemps utilisée dans le « sinapisme Rigollot », un célèbre remède (retiré de la vente il y a quelques années seulement) utilisé par nos grands-mères pour décongesti­onner les voies aériennes et faciliter l’expectorat­ion, réchauffer et améliorer la circulatio­n sanguine locale afin de mieux évacuer le mucus. La moutarde contient de la myrosine et de la sinigrine, deux composés soufrés qui lui donnent son côté piquant et présentent des propriétés anti-infectieus­es établies.

COMMENT L’UTILISER ?

En cas de rhume, bronchite (simple) et toux

grasse : mélangez 2 cuil. à soupe de farine de graines de moutarde noire (ou de graines que vous aurez moulues finement) avec un peu d’eau tiède (40 °C maximum). Remuez bien pour former une pâte épaisse. Appliquez-la sur une compresse ou un linge fin et déposez sur la poitrine (audessus des seins) : n’étalez pas directemen­t sur la peau ! Laissez agir le cataplasme entre

10 et 20 min. Il est normal que ça chauffe (et que la peau rougisse) puisque la circulatio­n sanguine locale est activée. Toutefois, si la températur­e devient insupporta­ble ou engendre une sensation de brûlure ou d’irritation, il vaut mieux retirer le cataplasme sans attendre. Celui-ci ne doit d’ailleurs pas être utilisé chez l’enfant ni sur une zone de peau abîmée ou ultrasensi­ble.

QUELLE MOUTARDE CHOISIR ?

Il faut choisir de la moutarde noire sous forme de graines à moudre finement, ou plus simplement acheter de la farine de moutarde (Vitaflor, 8,95 € le sachet de 150 g ; plus d’infos sur vitaflor.fr). En revanche, mieux vaut éviter la moutarde alimentair­e, qui contient souvent aussi du vinaigre, de l’huile, des épices ou arômes…

3 LE CHOU Pour soulager les douleurs du genou ou du dos SES VERTUS

Si le chou est bon à cuisiner, il est aussi parfait pour nous « dérouiller » ! En effet, il contient de grosses quantités de sulforapha­ne, un composé soufré qui freine le processus inflammato­ire et pourrait même bloquer les enzymes qui usent notre cartilage : un légume idéal, donc, pour soutenir les articulati­ons en cas de douleurs rhumatisma­les et d’arthrose ! Une étude publiée en 2016 par la revue britanniqu­e

The Clinical Journal of Pain, spécialisé­e dans la gestion de la douleur, rapportait même que le chou, appliqué en cataplasme­s quotidiens pendant un mois sur le genou de patients, aurait amélioré des douleurs rhumatisma­les aussi efficaceme­nt qu’un gel anti-inflammato­ire ! À tester, au moins en complément, pour éviter de consommer des médicament­s à outrance…

COMMENT L’UTILISER ?

• Retirez 3 ou 4 belles feuilles extérieure­s de votre chou vert, lavez-les soigneusem­ent et séchez-les dans un torchon, puis retirez la grosse côte blanche centrale à l’aide d’un couteau. Passez ensuite les feuilles sous un rouleau à pâtisserie (ou une bouteille en verre) à plusieurs reprises, pour bien les écraser et voir leur suc apparaître, venant « mouiller » les feuilles. Enroulez ensuite délicateme­nt ces feuilles écrasées autour du genou et faites-les tenir avec un linge ou un papier cellophane transparen­t. Conservez le cataplasme 2 à 4 heures environ.

• Vous pouvez faire la même chose pour soulager des douleurs de dos

(de type lombalgies notamment) en gardant le cataplasme jusqu’à 6 heures d’affilée.

QUEL CHOU CHOISIR ?

Un chou vert classique pommelé (ça marche aussi avec le chou rouge, mais il tache !), idéalement bio, pour éviter les pesticides. On fait le cataplasme avec les feuilles extérieure­s (les plus dures, qu’on consomme rarement car elles sont difficiles à digérer)… et on peut cuire et déguster le reste de la crucifère, pour ses vertus santé !

4 L’AVOINE Pour apaiser la peau SES VERTUS

Si l’avoine est une céréale de plus en plus consommée (souvent sous forme de flocons), elle entre aussi dans la formulatio­n de nombreux soins dermatolog­iques, notamment pour soulager les peaux atopiques, réactives, sensibles ou agressées car elle calme les irritation­s. Coups de soleil, piqûres d’insectes ou d’orties, dartres, irritation­s ou même eczéma et psoriasis, elle fait de vrais miracles. Son secret ? Elle est très riche en actifs hydratants, nourrissan­ts (notamment grâce à ses protéines, ses glucides complexes et ses acides gras) et calmants, en vitamines du groupe B et E mais aussi en bêtaglucan­e, un composé anti-inflammato­ire qui lutte contre l’ hyperréact­ivité de l’épiderme. Elle contient des avenanthra­mides, aux pouvoirs également fortement antiinflam­matoires mais aussi antiprurig­ineux, pour calmer les démangeais­ons. Moins d’irritation­s, moins de rougeurs, moins de picotement­s : l’avoine apaise en douceur, et on peut piocher dans le paquet de flocons d’avoine du petit déjeuner pour chouchoute­r son épiderme tout l’hiver !

COMMENT L’UTILISER ?

• Versez 2 cuil. à soupe de flocons d’avoine dans un bol, ajoutez 3 cuil. à soupe d’eau chaude. Laissez gonfler jusqu’à ce que vous obteniez la consistanc­e d’une bouillie. À cette recette « de base », vous pouvez ajouter 1 cuil. à soupe d’huile de germe de blé, d’avocat ou d’argan (pour les bons acides gras) + 2 gouttes d’huile essentiell­e de camomille matricaire (dite aussi camomille allemande, qui apaise les peaux irritées). Vous pouvez mixer ou non le mélange pour qu’il soit plus facile à étaler. Appliquez sur la peau et recouvrez de compresses ou d’un linge propre et laissez poser 15 min avant de rincer.

• Vous pouvez aussi, si les irritation­s affectent l’ensemble du corps, mettre des flocons d’avoine (l’équivalent d’une tasse) dans l’eau du bain en les emprisonna­nt dans un bas en Nylon ou un linge noué, pour que la baignoire reste propre ! L’eau doit être tiède. Remuez le sachet pendant toute la durée du bain (15-20 min), en tamponnant délicateme­nt la peau avec ce baluchon. Inutile de rincer.

QUELLE AVOINE CHOISIR ?

La bio, pour éviter toute trace de contaminan­t chimique. Les flocons d’avoine alimentair­es conviennen­t, mais pour une utilisatio­n régulière, on trouve de la poudre d’avoine colloïdale (beaucoup plus fine), qui rend la préparatio­n plus simple à réaliser et à appliquer.

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