Interview : Éric Cantona et Rachida Brakni
Éric Cantona et Rachida Brakni reviennent sur la création de leur marque de cosmétiques écoresponsables Nostra, qui sent bon le Sud. Des confessions simples et inspirantes, entre naturalité et engagement.
De quand date votre prise de conscience écologique ?
Rachida Brakni : Depuis que je suis toute petite, sans vraiment en être consciente. J’ai été élevée avec des principes comme ne pas gaspiller, finir mon assiette, éteindre la lumière… Davantage pour des raisons économiques qu’écologiques d’ailleurs.
Éric Cantona : Mes parents nous ont transmis le goût de l’observation de la nature – ses saisons, ses lumières… –, et donc à l’aimer et à la respecter. Ce qui implique, par ricochet, l’amour et le respect de l’autre, de l’être. L’homme et la nature ne font qu’un.
Quelle est l’action dont vous êtes le plus fier ?
É.C. : Je n’ai pas de smartphone ! J’ai un vieux téléphone, sans mail, sans appli, juste pour être joignable. R.B. : Je cuisine frais et de saison, comme mes parents. Mes enfants de 10 et 6 ans n’ont jamais consommé de produits transformés, par exemple... Je privilégie les petits producteurs, le local, et j’ai appris à cuisiner les légumineuses – pois chiches, haricots… Côté consommation, je préfère acheter un tee-shirt un peu plus cher mais fabriqué en France, pas dans un pays qui ne respecte pas les enfants. Nostra, c’est ce bon sens. Éviter le gâchis avec des produits pour toute la famille, travailler avec des petits producteurs situés autour du bassin méditerranéen, être écoresponsables, écarter le plastique pour la canne à sucre, le verre ou le bois.
Qui a eu l’idée de lancer la marque Nostra ?
É.C. : J’aime marcher dans la nature en famille. Toucher, sentir, me laisser imprégner par les odeurs des plantes. Ça vient sans doute de mon enfance en Provence. Et un jour, j’ai découvert une plante sauvage, la menthe pouliot, à l’odeur exceptionnelle… R.B. : Éric s’est dit : “Mais pourquoi il n’y a pas un savon qui sent cette odeur ?” À partir de là, en rêvant à haute voix, on a commencé à lister ce qu’on voudrait et ce qu’on ne voudrait pas dans une gamme de cosmétiques. On s’est lancés de façon presque innocente…
Entre le zéro plastique, cruelty free et tous végans, quel mouvement green pourriez-vous suivre ?
É.C. : Je choisis l’option zéro plastique. Difficile pour nous, par exemple, de ne pas prendre l’avion… on essaie de faire notre maximum.
R.B. : Nos enfants n’ont presque jamais vu d’écrans, pas de smartphone ni de tablette, très peu de télé…
Le domaine green dans lequel vous avez encore des progrès à faire ?
R.B. : La prochaine étape – j’en parle depuis des mois –, c’est de nous mettre à la permaculture. Je potasse le sujet en ce moment. Bientôt, nous aurons notre potager !
Quelles sont les pratiques non respectueuses de la planète qui vous énervent le plus ?
R.B. : Le « trop plastique ». J’ai vu des paysages entiers en Algérie détruits par le plastique. C’est désolant.
É.C. : La durée de vie limitée des appareils, puis le fait de tout envoyer ensuite en Afrique, le continent poubelle du monde. C’est scandaleux.
Qui est le plus écolo des deux ?
R.B. : Je m’occupe des courses écoresponsables et lui, c’est l’éveil à la nature. Nous sommes complémentaires !
Quelles valeurs voulez-vous partager, notamment avec vos enfants et les générations futures ?
É.C. : Apprendre à observer la nature pour mieux la respecter. Se promener, capter l’énergie, entourer un arbre. C’est aussi prendre conscience de ce que nous apporte la nature.