Les faux amis du stress
Le stress nous pousse parfois à des gestes qui ne font pas de bien : ce qui nous apaise est parfois néfaste… On fait le point, sans culpabiliser, sur ces habitudes à réguler et la façon de les remplacer.
L’alimentation dite « de remplissage »
Qui n’a jamais dévoré un paquet de chips ou de gâteaux pour se « détendre » ? « Que ton aliment soit ton médicament » aurait dit Hippocrate, le père de la médecine moderne. Certes, mais Hippocrate vivait avant l’invention des pâtes à tartiner huile de palme-chocolat-noisette… La sensation sucrée nous ramène à l’enfance, au bonbon donné en récompense. Le sucre augmente la production de dopamine, un neurotransmetteur du plaisir, dont le rôle est pointé dans bien des addictions. Mélangé au gras, il stimule – momentanément – l’activité de notre cerveau. Autre engrenage : le stress et la fatigue nous poussent à ne pas cuisiner, donc à manger des aliments trop transformés… et la mauvaise alimentation entretient le stress.
La bonne idée :
la piste numéro un, c’est de consulter un hitparade des aliments anti-stress. Trois sont particulièrement intéressants et faciles à emporter au bureau : la banane, les amandes, le chocolat noir (voir notre sujet p. 28). Et ils sont riches en magnésium, bon pour l’humeur et la détente. L’autre piste, c’est l’alimentation en pleine conscience : très loin des régimes qui nous privent, on apprend à se concentrer sur ses sensations, à écouter les vrais signaux de la faim.
À lire :
Mon cahier poche je mange en pleine conscience, d’audrey Donatoni et Marine Fort, éd. Jouvence, 5,70 € (plus d’infos sur editions-jouvence.com).
Un mini-guide pour se reconnecter au plaisir de déguster !
Les excitants
Le café fait l’objet d’études contradictoires quant à ses effets, mais une chose semble faire consensus : il est préférable d’en consommer raisonnablement, entre 2 et 4 tasses par jour. Quid de son effet excitant ? La sécrétion de cortisol, l’hormone activée par le café, connaît un pic entre 6 et 8 heures, entre 12 et 13 heures, entre 17 et 18 h 30. En résumé, l’organisme en produit naturellement et régulièrement, donc pas besoin d’un expresso ! Quant au tabac, il reste la première cause de décès suite aux problèmes cardio-vasculaires qu’il provoque. Selon Santé publique France, 27 % des fumeurs ont déclaré que leur consommation de tabac avait augmenté lors du confinement. La bonne nouvelle, c’est qu’il est possible d’arrêter : eh oui, pour la troisième année consécutive, les Français fument moins.
La bonne idée :
ce sera cette année la 4e édition du défi « Moi(s) sans tabac ». Plus de 800 000 personnes s’y sont inscrites depuis la création, et l’application d’e-coaching conçue par l’assurance Maladie en partenariat avec Santé publique France et la Société francophone de tabacologie a été téléchargée 128 000 fois ! On teste cette appli bien pensée et gratuite ! Plus d’infos sur https://www.tabacinfo-service.fr/j-arrete-de-fumer/ Je-telecharge-l-ecoaching
Le petit verre de trop
Le confinement a parfois été l’occasion de multiplier les apéros Skype. Les appels sur les lignes d’écoute comme Drogue Info Service (0 800 23 13 13) ou Alcool Info Service (0 980 980 930) ont augmenté de 27 % selon un relevé de début avril 2020, durant les premières semaines du confinement. Comment se situer ? On commence par évaluer sa consommation, au regard des critères : 2 verres par jour au maximum et pas tous les jours, sans dépasser 10 verres par semaine. Certes, les marques tentent parfois de présenter l’alcool comme un produit « santé ». Pourtant, c’est la deuxième cause de mortalité, en France, après le tabac. La question n’est pas de tout arrêter, mais de se faire aider au bon moment si la consommation devient problématique (sautes d’humeur, réveils difficiles, multiplication des conflits…). Vous avez le sentiment que la prise d’alcool est associée à des choses négatives, vous vous posez la question ou une copine vous en parle ? C’est le moment de consulter.
La bonne idée :
soutien psychologique, groupe de parole, sevrage avec des médicaments adaptés, chaque mode d’accompagnement a un intérêt. Le site d’alcool Info Service (alcool-info-service.fr) est un bon point de départ. Les thérapeutes des lignes d’écoute pratiquent la réduction des risques, ce qui sous-entend l’absence de jugement ou de propos infantilisants. En clair, on ne vous fera pas la morale si vous passez un coup de fil au 0 980 980 930.
En cas d’addiction, les lignes d’écoute et les applis gratuites peuvent apporter de l’aide, sans jugement et en toute discrétion.