Le temps d’aller mieux
Enfermement prolongé, inquiétudes, craintes pour l’avenir… l’actualité de ces derniers mois n’a pas épargné notre moral. Comment en sortir renforcé et avancer d’un pas plus serein ? Nous avons interrogé une psychothérapeute qui nous rassure.
DOSSIER RÉALISÉ PAR ISABELLE DELALEU, AVEC LAURENCE GALIANA
Au printemps dernier, le confinement a créé un climat d’incertitude ou d’anxiété, souvent pesant.
Comment gérer cet « après » pas toujours confortable ?
Nous avons tendance à continuer de nous inquiéter, mais c’est un comportement nécessaire. Il peut nous user nerveusement s’il est permanent et devient une façon d’être. On ne peut pas vivre tout le temps en guerre, et je pense qu’il faut faire preuve d’un « égoïsme sain » : rester conscient des difficultés (personnelles, familiales, sociétales), mais aussi cultiver son jardin personnel.
Par quoi commence-t-on ?
On ne se focalise pas seulement sur le négatif ; on essaie de mesurer notre chance, de porter notre attention sur ce qui « va bien ». On ne peut pas se laisser démolir par toutes les horreurs qui surviennent chaque jour sur la planète, alors on continue à profiter malgré tout de ce qui nous est possible… Ainsi, on s’épargne et on résiste.
Faut-il mettre de côté ses ressentis ?
Non, il ne s’agit pas de les oublier ou de les nier, car quels qu’ils soient, ils sont légitimes. Mais juste de ne pas les subir, et de travailler plutôt à rayonner et à faire perdurer le meilleur de cette période de crise. Car si rien n’est facile, si la peur s’est répandue partout, on a également vu émerger de jolies choses : alors que nous étions enfermés, infantilisés, nous avons observé de beaux élans de solidarité envers nos proches, les personnes âgées, les soignants ou encore les SDF, nous avons connu des moments de partage (concerts virtuels collectifs, pièces de théâtre et oeuvres de musée en ligne…). Nous avons aussi redécouvert le silence, le bruit des feuillages et de la pluie et même, en plein coeur des villes, le chant des oiseaux, ce qui nous a permis de nous reconnecter avec la nature, et ce qu’il y a de plus naturel en nous. N’oublions pas ces moments, ne perdons pas ces bénéfices : il nous faut nous souvenir du meilleur vécu, comme lors de toute expérience de vie qui apporte toujours son lot de paradoxes…
Que pourrions-nous développer qui nous ferait du bien ?
Cette période nous a sortis de la frénésie permanente dans laquelle nous vivons, de cette surconsommation