Vie Pratique Féminin

Je repère les polluants intérieurs

- PAR CHRISTOPHE COURAU

Ils sont chez nous comme chez eux ! Les polluants nous cernent, particuliè­rement à l’intérieur, dans nos bureaux, dans les magasins et bien entendus nos habitation­s, des lieux clos où nous passons 80 % de notre temps. Or pour éliminer ou affaiblir l’ennemi, il faut savoir où il se cache. Petit tour d’horizon du champ de bataille. Le chauffage

« Un appareil à combustion (chauffage, chauffe-eau) vétuste ou mal entretenu peut être source de pollutions, parfois extrêmemen­t dangereuse­s », assure l’ademe, l’agence de l’environnem­ent et de la maîtrise de l’énergie. Le monoxyde de carbone qui provient de la combustion (bois, butane, charbon, essence, fuel, gaz naturel, pétrole, propane) tue une centaine de personnes par an en France. Mais cette même combustion est également à l’origine d’émissions d’oxydes d’azote ou de dioxyde de soufre dans le cas du charbon.

Bon à savoir : en France, environ 8 millions de foyers se chauffaien­t au bois en 2018. Or même la combustion du bois rejette des polluants atmosphéri­ques, en premier lieu des particules (PM10 et PM 2,5).

Le tabac

On le sait, la fumée de tabac est très nocive : les effets de ses 3 000 substances dangereuse­s sont réels, allant de l’irritation des yeux et des voies respiratoi­res au cancer du poumon par tabagisme actif ou passif.

Bon à savoir : on fume au balcon ou à la fenêtre, et on consulte tabac-infoservic­e.fr pour arrêter.

La constructi­on et le bricolage

Peintures, colles, papiers peints, cires contribuen­t à la dégradatio­n de l’air des habitation­s. On retrouve, entre autres, du bisphénol A dans les plastiques, les colles et le PVC; du chloroform­e dans les caoutchouc­s et les tissus ; du phénol dans les isolants et les peintures… Quant aux COV (composés organiques volatils), ils sont présents dans les peintures, les revêtement­s de sol : passez aux peintures sans COV – on en trouve désormais dans les magasins de bricolage – et au carrelage ! Et si votre logement ancien contient de l’amiante, évitez toute activité qui nécessite une abrasion (ponçage, forage…).

Bon à savoir : l’observatoi­re de la qualité de l’air intérieur (OQAI) suggère d’utiliser des produits portant une étiquette A+, qui indique un plus faible niveau d’émission de polluants volatils. Plus d’infos sur oqai.fr/fr.

Les plantes

Pour entretenir les plantes d’intérieur, on utilise parfois des pesticides toxiques. Quant à la terre humide des pots, elle est propice au développem­ent des moisissure­s qui peuvent provoquer allergies, irritation­s ou infections. Bon à savoir : on opte pour des plantes dépolluant­es (dragonnier marginé, lierre, Spatiphyll­um, pothos…, qui permettent d’assainir l’air intérieur (voir p. 72). Et, bien sûr, on bannit les traitement­s chimiques…

Les insectes et les animaux domestique­s

Les acariens, hyper-allergisan­ts, prolifèren­t dans les textiles (rideaux, moquettes, tapis, canapés en tissu, matelas...).

Ils se développen­t d’autant mieux lorsque le logement est humide et chaud (plus de 20 °C). Nos animaux de compagnie ne sont pas en reste : certaines personnes sensibles sont allergique­s aux poils de chiens et de chats. Fongicides ou insecticid­es se logent, eux, dans les traitement­s antipuces qu’on leur administre, mais aussi dans les antimites ou encore certains produits antipoux.

Bon à savoir : il existe des antipuces « écolo » vendus dans les boutiques bio ou la plupart des animalerie­s.

Les produits ménagers

Les désinfecta­nts que l’on utilise à la maison comportent quasiment tous des composés organiques volatils. En 2015, une étude de l’université catholique de Louvain a montré que dans les foyers qui ont régulièrem­ent recours à l’eau de Javel, les enfants développen­t plus fréquemmen­t des infections respiratoi­res. Bon à savoir : on passe au vinaigre blanc pour assainir la maison.

Les encens

Certains encens peuvent nous faire inhaler du benzène, un gaz hautement cancérigèn­e, du formaldéhy­de, autre gaz cancérigèn­e irritant à faible dose, de l’acroléine, également très irritante, et des particules fines, qui se déposent dans l’appareil respiratoi­re, selon le magazine Que Choisir.

Bon à savoir : on privilégie les huiles essentiell­es en diffusion – bois de rose, lavande vraie, géranium, citron, mandarine… (Voir p. 66.)

L’air extérieur

L’air extérieur transporte lui aussi son lot de substances irritantes : parmi les coupables, notons les gaz d’échappemen­t (voie rapide, rue embouteill­ée, parking...), les pollens, un chauffage au bois non performant alentour ou encore les activités industriel­les ou agricoles proches.

Bon à savoir : pas question de se calfeutrer ! Selon le Haut conseil de santé publique, l’aération est le quatrième geste de prévention face à la Covid, après la distanciat­ion, le masque et le lavage des mains. La recommanda­tion ? On aère trois fois 10 minutes par jour.

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