S’INSPIRER D’UNE MUSE
Le luxe et la mode ne se sont jamais autant incarnés dans des égéries, chanteuses, actrices… Certains créateurs donnent carte blanche à leur muse pour une collection. Le nouveau nez de Chanel, Olivier Polge réveille dans une effluve Misia Sert.
Réactivation de cette “reine de Paris”, surnom donné par ses amis, ou activation de la magie créative qui a marqué les débuts du XXe siècle. Le nouveau nez de Chanel depuis 2013, Olivier Polge, innove avec sa première création, “Misia”. Il traduit non l’empreinte d’un lieu dans la lignée des Exclusifs de la maison mais l’énergie artistique d’une femme Misia Sert et sa relation avec Gabrielle Chanel qui propulsa cette dernière dans le jeu de l’art moderne. Misia, femme fatale, piquante, cultivée, élégante, muse des peintres, de Renoir à Picasso, amie des musiciens, mécène, rassemble et magnétise le Tout-Paris. D’origine slave, pianiste reconnue – elle a appris sur les genoux de Litz et son professeur était Fauré. Ravel lui dédicace Le Cygne. Elle pose pour Vuillard, Lautrec, Bonnard, inspire Proust et Mallarmé, est un sujet de conversation ininterrompu entre Picasso et Cocteau. Dans sa rencontre avec Gabrielle Chanel, elle détecte dans la jeune fille timide celle qui va révolutionner l’allure féminine. Elle introduit Coco dans les milieux culturels, lui ouvre les portes de la modernité. Coco deviendra en compagnie de Misia, la mécène de leur ami Serge Daghilev, l’âme des Ballets russes. Cette troupe et leur chorégraphe Nijinsky incarnent la révolution artistique, décors de Picasso, Delaunay ou Braque, musique de Stravinsky, de Prokofiev. Elle souffle à Coco l’idée de lancer une eau Chanel et elles imaginent des découpages-assemblages “dadaïstes” où le chiffre 5 apparaît sous toutes ses formes, leurs prénoms s’entrelacent, les mots s’entremêlent et inscrivent la ligne du parfum, amour, éternité, empreinte, mystère. “Il y a tout dans la femme et il y a toutes les femmes dans Misia”, disait Gabrielle Chanel. “Misia” les Exclusifs de Chanel. chanel.com