Vivre Côté Paris

Jean-Philippe Delhomme Artiste-peintre-chroniqueu­r

- PAR VIRGINIE BERTRAND.

Célèbre depuis plus de vingt ans pour les dessins-Polaroids de jeunes filles, les guides Louis Vuitton ou les campagnes publicitai­res du Bon Marché, Jean-Philippe Delhomme saisit de son pinceau les tribus citadines. Cosmopolit­es, ses Parisienne­s parcourent le monde dans ses carnets de voyages, s’affichent dans la presse américaine ou tiennent une chronique dans un quotidien allemand.

Avec une ironie empathique et à grand trait d’esprit, il partage avec son lecteur – oui, lecteur, car ses dessins dialoguent avec phrases d’appoint ou simplement malice – les premiers rangs des défilés, les soirs de vernissage, les dîners mondains, les balades au grand air des capitales, l’engouement pour la course effrénée du shopping ou son contraire la pause yoga méditative… On rit de se voir si semblable ou pas. Un des derniers-nés de ses personnage­s longiligne­s aux cheveux un peu longs est un hipster. “The unknown hipster” se montrait dans un blog entre New York et Paris à grands traits de crayons hachurés et puissants. Ses acolytes furent si nombreux qu’un livre puis deux ont été édités et aujourd’hui épuisés. Le très connu magazine allemand Zeit donne page blanche à l’artiste pour une série “Pariser Tagebuch”, un journal de Paris. Ses Parisiens s’expriment sur les

murs de nombreuses galeries internatio­nales et jusqu’en septembre à Paris, chez Martine Gossieaux, la galerie des affinités électives qui réunit Sempé, Pierre Le Tan, Avril. Ses gouaches interagiss­ent avec la vie quotidienn­e. Jean-Marc Savoye ne s’y est pas trompé en demandant à Jean-Philippe Delhomme de faire revivre la Villa Savoye conçue par Le Corbusier sur une commande de ses grands-parents dans l’espace d’un livre Les heures claires de la Villa Savoye. Il a ainsi illustré la vie de cette maison au plus proche de ce qui est vraisembla­ble. “Dessiner c’est suggérer des pensées”.

Qu’elle serait “The cultivated life” – un opus de J.-P. Delhomme aux éditions Rizzoli – à la parisienne ?

À Paris, ça change tout le temps. C’est ce qui est bien, il faut suivre, devancer, bouger. Le lieu qui me captive le plus, qui foisonne d’images à saisir, c’est le Palais de Tokyo. J’aime voir les gens dans une architectu­re, ils ressortent comme sur une scène de théâtre.

Les “Scènes de la vie parentale” – un livre de J.-P. Delhomme aux éditions Denoël – où se jouent-elles dans Paris ?

Le Haut-Marais comme Brooklyn, et certains coins du XIe… On croise plein d’enfants, des parents mais l’espace le plus emblématiq­ue reste le parc à jouer du jardin du Luxembourg, unique ! Des situations irrésistib­les où chaque dessin fait apparaître sous un angle à la fois familier et inattendu le drame contempora­in de l’éducation impossible.

Les repères du “The unknown hipster” ?

Toujours le Haut-Marais, le Xe…

Les vôtres ?

Les livres à La Chambre Claire pour la photo, Bookmarc, et bien sûr Colette. Pour dîner ou sortir, Castel. Pour prendre un café : café Kitsuné au Palais-Royal mais je fréquente les restos à côté de mon atelier, Le Cette, rue Campagne-Première, et la brasserie Fernand, boulevard Montparnas­se.

Votre Paris ?

Les quais, une marche quotidienn­e avec mon chien, entre l’Institut du Monde Arabe et les Beaux-Arts, suivre le mouvement de l’eau, une énergie fluide, respirer, s’inspirer au fil de l’eau. jphdelhomm­e.com Galerie Martine Gossieaux.56, rue de l’Université, 75007. galerie-martine-gossieaux.com

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 ??  ?? 02 01, 02 et 03. Les illustrati­ons sont extraites du catalogue de l’exposition Chroniques contempora­ines édité à 700 exemplaire­s par la Galerie Martine Gossieaux. 04 et 05. Jean-Philippe Delhomme et la couverture de son catalogue.
02 01, 02 et 03. Les illustrati­ons sont extraites du catalogue de l’exposition Chroniques contempora­ines édité à 700 exemplaire­s par la Galerie Martine Gossieaux. 04 et 05. Jean-Philippe Delhomme et la couverture de son catalogue.
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