Voyage intérieur
En mars dernier, pour fêter ses 20 ans, Caravane a imaginé un appartement éphémère dans le paysage très parisien de l’Hôtel de Sauroy, rue Charlot. À cette occasion, l’équipe a planté un décor qui fait du métissage, une pensée autant qu’un art de vivre. Côté Paris faisait partie du voyage.
Page de gauche, photographie indienne vintage encadrée, Caravane Bastille La Maison. Page de droite, dans la chambre, sur la cheminée, lampe “Cocoon”, 675 €, posée sur un tabouret “Keshi” en bois de manguier, 90 €, et bouteilles en grès émaillé blanc et noir, PM 45 €, GM 115 €. Tapis kilim afghan 1 650 €, Caravane Bastille La Maison et chaise “Trombone” en velours Smooth, coloris Paon, 445 €. Au fond, le bureau, avec un pouf d’une chauffeuse “Kaar” en velours Smooth, coloris citrine, 2 315 €. Tapis “Square” en jonc de mer, coloris Noir, 170 x 240 cm, 250 €.
Non, les moulures ne sont pas réfractaires à un goût cosmopolite. Oui, le parquet et la hauteur sous plafond savent apprivoiser autre chose que des références classiques et convenues. Affirmation et preuve à l’appui avec cet… appartement en transit. Mais regardons au-delà, et surtout au coeur de cette évasion immobile. L’invitation au voyage n’est pas l’apanage des hôtels ou des compagnies aériennes. La possibilité d’une île est autant dans nos têtes que dans l’envie d’en découdre avec le conformisme. Caravane fête ses 20 ans, et nous rappelle que les voyages forment la jeunesse mais aussi les rêves du moment que l’esprit est ouvert comme une porte qui laisserait entrer tous les possibles. En vingt ans, cet univers a eu le temps d’inspirer des générations, d’infuser nos décors, distillant un vent d’ici mais surtout un souffle d’ailleurs. Vingt ans que Caravane part en éclaireur visiter le monde pour nous en ramener des objets autant que des idées. Chercheur d’or en textiles, en céramique, en tapis, comme en associations de couleurs ou de matières. En tout, du moment que cela nous rapproche de l’authenticité. Pour fêter l’événement, les têtes pensantes et créatives de la maison, Véronique et Jack-Éric Piedeleu, ont imaginé un appartement qui encapsulerait quelques jours ce style métissé, épicé, coloré.
Inviter l’ailleurs
Derrière un lourd portail en bois peint du Marais, découvrir une cour aux pavés chahutés, sonner et entrer dans un hôtel très particulier. Monter un escalier éclairé par des lanternes, passer le vestibule-préambule, puis l’entrée-sas de décompression et pénétrer dans l’ailleurs. Celui de Caravane, celui imaginé et conduit par Françoise Dorget, il y a vingt ans. Celui repris et accompagné par le couple Piedeleu, il y a cinq ans. Dans ces murs, l’idée que rien ne s’éteint, l’idée que la flamme brille d’une autre lumière, et qu’un souffle nouveau mais respectueux de l’histoire de la maison, ouvre une ère de projets. Avec l’ouverture d’une adresse rive gauche, d’une autre à Londres, d’un corner au Bon Marché, de la création d’une boutique en ligne, d’une collection de peinture, d’une offre de conseils déco… Ce panorama rayonne bien au-delà de ses enseignes, puisqu’il s’adapte aux maisons du Sud, de l’Ouest, de l’Est et des villes. C’est pourquoi, nous avons eu envie de partager cette fête. Parce que depuis vingt ans les Côtés invitent dans leurs pages l’esprit Caravane.
Une chambre éphémère associant un style métissé et des moulures XVIIIe