Visiter l’art et le gôut
Un musée, un restaurant, une expo… C’est le jeu des poupées russes. En octobre dernier, on découvrait un navire en provenance d’une pensée visionnaire, celle de l’Américain Frank Gehry, qui hissait des voiles de verre en lisière de Paris. Un geste architectural associé à la passion de celui qui a imaginé la Fondation Louis Vuitton, devenu un pôle d’attraction à goûter et à visiter.
COEUR DE SAUMON DAURADE MARINÉE, CREVETTES EN TEMPURA ET LÉGUMES DE SAISON
Un musée conçu comme un vaisseau qui déploie ses ailes de verre en lisière du Bois de Boulogne. Un bâtiment imaginé par l’architecte américain Frank Gehry. Un écrin d’art contemporain avec un restaurant, Le Frank, orchestré par le chef Jean-Louis Namicos. Dans un décor d’acier et de bois, constellé de poissons volants de Frank Gehry, des plats sous le signe de la créativité comme un bar en vapeur de varech, sauce vierge ou un filet de rascasse, rattes et fenouil cru.
S’il te plaît, dessine-moi un musée… Un défi qui vient répondre à “Un rêve devenu réalité” de Bernard Arnault. Avec ses voiles de verre, le vaisseau est ancré entre bois de Boulogne et Jardin d’Acclimatation. Un environnement naturel qui sert l’édifice posé sur un bassin et jouant sur la lumière autant que sur les effets miroir. Pour Paris, la Fondation Louis Vuitton est “la” nouvelle aventure culturelle. On connaissait la proximité de la maison avec les artistes, on se souvient des années de mécénat de LVMH, on a aujourd’hui l’expression de la passion d’un homme pour la création. Entre collections, commandes, expositions temporaires, voici un lieu de découverte dédié à l’art contemporain.
Un restaurant-point de vue par Jean-Louis Nomicos
Devenir cuisinier… l’idée remonte à l’enfance, la plus tendre, la plus imaginative. À 18 ans, Nomicos entre chez Ducasse. Il suit le chef voyageur aux quatre coins du monde. L’Asie est une révélation. Montée en puissance, Ducasse lui propose La Grande Cascade. Autre consécration avec Lasserre où il attrape deux étoiles. En 2010, le chef ouvre son restaurant, Les Tablettes de Jean-Louis Nomicos. Il vient du midi, de la Méditerranée, ça se voit, et ça se savoure. Vapeur anisée du fenouil, intensité de l’oursin, parfum de garrigue, le tout entremêlé d’escales sur la Riviera, en Italie, en Asie. Nouveau rendez-vous avec Le Frank, où il propose une cuisine évoluant au fil de la journée. Au décor blanc, transparent, réfléchissant, la couleur vient de l’assiette. Pour déjeuner, une carte courte qui s’appuie sur la cuisine française où s’inscrivent bar en vapeur de varech, filet de rascasse, rattes et fenouil cru, salade Caesar reconsidérée, composition de saumon et daurade marinés, avec crevettes en tempura et légumes de saison… Et pour finir, le talent sucré d’Emmanuel Ryon – Champion du Monde de Pâtisserie en 1999 et Meilleur Ouvrier de France glacier en 2000 – : tarte au citron cédrat, baba au rhum et vanille et le gâteau de voyage. Goûter, Instant champagne, dîner les vendredi et samedi mais soirée à histoires les mercredi et jeudi (sur réservation), le restaurant accueillent poissons volants et surprises du chef.
Une expo-panoramique
Ou comment convoquer la carte du ciel de la modernité avec Bacon, Dix, Bonnard, Brancusi, Delaunay, Kupka, Giacometti, Kandinsky, Léger, Matisse, Malevitch, Mondrian, Monet, Picabia, Picasso… L’exposition “Les Clefs d’une passion” (jusqu’au 6 juillet) réunit une sélection de monstres sacrés rarement mis en regard. Coup de coeur pour La Danse (1909-1910) et La Tristesse du roi (1952) qui pose en écho l’ampleur et l’amplitude de la pensée-couleur de Matisse. Le Frank. 8, avenue du Mahatma Gandhi, 75116. Tél. 01 58 44 25 70 et restaurantlefrank.fr