Vivre Côté Paris

La folie d’Amanda

- PAR ANNE ÉVEILLARD. PHOTO JEAN-MARC PALISSE.

C’est dans sa longère de l’Yonne, qu’Amanda Sthers vient écrire au calme.

Les promesses, c’est le titre du dixi•me roman d’Amanda Sthers. Une sortie tr•s attendue dans les librairies parisienne­s. C’est dans sa long•re de l’Yonne, qu’elle vient Žcrire au calme. Cette ancienne ferme rebaptisŽe “La Maison des fŽes” est devenue la maison des f•tes.

Page de gauche, dans un tiroir de commode, la photo d’Amanda Sthers par Emanuele Scorcellet­i. Page de droite, dŽtente et fantaisie Žmanent de cette maison situŽe aux portes de la Bourgogne. Dans le jardin o• se m•lent rosiers grimpants, bignones et buis taillŽs, le jeu d’Žchecs dŽnichŽ sur Amazon permet de jouer en grand.

“Je me rends au jardin du Palais-Royal. Elle m’attend déjˆ. C’est sûr, elle est déjà là-bas (…)” Extrait des Promesses

“Les cheveux mouillés, j’entre dans un café pour touristes avec la vue sur La Samaritain­e et je commande un chocolat chaud. J’ai deux heures d’avance sur la vie qui m’attend.”

Extrait des Promesses

Page de gauche, le salon en duplex permet de trouver calme et sŽrŽnitŽ ˆ l’Žtage. Page de droite, la cuisine a ŽtŽ pensŽe pour cuisiner tout en prenant un verre avec les invitŽs sur le long comptoir rŽalisŽ sur mesure. L’un des murs a ŽtŽ recouvert d’une peinture noire sur laquelle les enfants peuvent Žcrire ˆ la craie. Table en bois noir, Mise en demeure, chaises noires, Tolix et AM.PM., et suspension­s noires et fuchsia, Habitat. L’enseigne “Alimentati­on gŽnŽrale” a ŽtŽ chinŽe au Grenier, ˆ Roubaix.

S’autoriser tout ce qu’elle aime

Elle voulait prendre du recul avec Paris. L’écrivain Amanda Sthers a donc cherché une maison de campagne à une heure et demie maximum des abords de la place de l’Étoile, où elle vit. “Je voulais un lieu où je puisse aller passer la journée pour écrire ou m’éloigner sur un coup de tête”, confie l’auteur des Promesses. Un ouvrage qui raconte les illusions et désillusio­ns d’Alexandre – le héros de son roman – entre Paris et l’Argentario, sublime presqu’île au sud de la Toscane. Pour sa maison de campagne, Amanda Sthers a rêvé dans de nombreuses directions. Et c’est dans l’Yonne, à une dizaine de kilomètres de Sens, qu’elle a trouvé l’adresse idéale pour s’isoler, peaufiner un roman, mettre le point final à une pièce de théâtre. Mais aussi pour recevoir ses amis et ceux de ses enfants. L’ancienne ferme a été rénovée début 2015. Rebaptisée “La Maison des fées”, elle est aussi celle des fêtes et des envies. Un vent de liberté souffle sur cette longère au milieu des champs. “Après avoir habité des maisons que je voulais parfaites, sorties d’un magazine de déco, j’ai laissé parler mon mauvais goût. Ici, je me suis autorisé tout ce que j’aimais. Avec la complicité de l’architecte d’intérieur Pierre-Yves Charpiot, j’ai imaginé un endroit qui me ressemble”. Parmi les requêtes de l’écrivain : un bureau au calme, une cuisine avec un comptoir “pour que mes amis prennent l’apéro pendant que je suis aux fourneaux”, ou encore “une bibliothèq­ue qui existait déjà, mais que j’ai remise à mon goût”.

Installer une piscine dans une grange

Dans le salon, place à la détente. Des banquettes recouverte­s de coussins et réparties sur deux niveaux permettent de se détendre en refaisant le monde. “Nous avons passé le Nouvel An ici. Au printemps, j’y ai aussi fêté mon anniversai­re”. Autre curiosité de la maison, la piscine cachée dans une ancienne grange, dont une porte offre un accès vers la cuisine et une autre sur le jardin.

Recolorier le jardin

“À l’origine, le jardin était monochrome, explique Amanda Sthers. Aujourd’hui, il a des allures très Alice au pays des merveilles. Avec Frédéric, un passionné de jardinage, j’ai ajouté du désordre et de la couleur, en plantant des massifs d’hortensias roses et du jasmin”. Et ils ont aussi fait pousser thym, laurier, menthe et basilic à l’entrée de la cuisine, pour assaisonne­r les plats. “Cette maison change la temporalit­é, dit-elle encore. J’y reste parfois un mois, ici les journées s’étirent avec langueur et plaisir”. Les promessesd’Amanda Sthers. Grasset. 19€.

“Je regarde sur les quais de Seine. Une lumi•re douce sur la Concierger­ie.” Extrait des Promesses

Page de gauche, à l’étage, la chambre de l’écrivain est volontaire­ment épurée et claire. Suspension en verre, Mise en demeure, table de chevet en bois foncé, Flamant, et couvre-lit noir, Sarah Lavoine. La salle de bain attenante est, elle aussi, minimale. La luminosité a été privilégié­e. Table roulante en bois noir et céramique blanche, Serendipit­y. En bas, détail de la couverture de son roman Madeleine (Stock). Quant à la chambre des enfants, elle a été pensée comme un dortoir, avec trois lits, AM.PM. Suspension­s en forme de globes, Bonton. Page de droite, l’écrivain a souhaité transforme­r l’ancienne grange en piscine, pour pouvoir en profiter été comme hiver. Le mot “Aime” a été composé grâce à des lettres de La Samaritain­e, chinées aux Puces.

“La nostalgie s’entretient. Elle est le moyen de continuer à ressentir. Quand les sentiments vieillisse­nt alors nous aussi.” Extrait des Promesses

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