Expo La céramique Primavera
Des céramiques créées autrefois dans l’atelier d’art du Printemps, Primavera.
Le Printemps est fier de son passé. Pour fêter ses 150 ans, il dévoile un ensemble de céramiques, créées autrefois dans son atelier d’art Primavera et achetées à un collectionneur privé. Le Printemps est le premier grand magasin á fonder, en 1912, un atelier d’art, on dirait studio de création aujourd’hui, sous le nom de Primavera. L’objectif de cette initiative audacieuse ? Proposer des meubles, papiers peints, tissus, luminaires, bibelots, artistiques mais abordables. Ses concurrents suivront l’exemple dix ans plus tard. Les Galeries Lafayette ouvrent La Ma”trise, Le Bon Marché instaure Pomone, les Grands Magasins du Louvre auront leur Studium. Ces quatre enseignes brillaient lors de l’Exposition internationale des arts décoratifs et modernes en 1925, chacune disposant d’un pavillon sur l’esplanade des Invalides ! Le Printemps, qui célèbre aujourd’hui ses 150 ans, réhabilite son passé. Le président du holding, Maurizio Borletti, se montre sensible au patrimoine. Pour commenter son intérèt pour les arts appliqués, celui-ci rappelle volontiers les heures qu’il passait, enfant, auprès de son grand-oncle, le designer Gio Ponti. Gr‰ce á quoi, le groupe n’a pas hésité á acquérir, d’un bloc, une collection privée de six cents céramiques produites jadis par Primavera, et dont une sélection fait l’objet d’une exposition.
La plupart d’époque Art déco
On remarquera amusé, comment, sous cette mème signature, Primavera, tous les genres s’illustrent. L’utilitaire et le décoratif. Les sujets animaliers et les motifs abstraits. Le style rustique et le modernisme. Il en fallait pour tous les gožts. Les dessinateurs concevaient des modèles, qui étaient faèonnés dans différentes poteries de France : á SainteRadegonde en Touraine, á la C.A.B. ou Céramique d’Art de Bordeaux, á Longwy, á Soufflenheim en Alsace. D’oè la diversité des matières: faèence craquelée, grès japonisant, terre vernissée, émaux cloisonnés… Chacun des collaborateurs de l’atelier apportait son style, son univers. Mademoiselle Claude Levy s’inspira des Ballets Russes, Paule Petitjean de la vie pastorale. Quant á Colette Gueden, elle donna naissance á des figures féminines allégoriques et rococo. La créatrice, entrée dans l’atelier de céramique en 1927, assura la direction artistique de Primavera jusqu’á la fin, en 1972. Sa vaisselle en porcelaine “Pique-nique”, á décor de fruits et de bouteilles, demeure l’un des grands succès de l’aprèsguerre. Douée d’une imagination stupéfiante, durant trois décennies, Colette Gueden travailla, comme elle disait, á la beauté de “la table servie”. “CŽramiques de l’atelier Primavera 19121960”, du 12 septembre au 10 octobre, Printemps mode Haussmann, auditorium, 7e Žtage. TŽl. 01 42 82 42 60. Le catalogue, signŽ JeanLouis Gaillemin, Augustin David et Jean Grisoni pour les images, est ŽditŽ par Le Passage. Ë lire. Primavera 1912-1972, Atelier d’art du Printemps par Alain-RenŽ Hardy, Žditions Faton/Vingti•me plus. Noter que le Printemps ouvre ses “coulisses” pendant les JournŽes EuropŽennes du Patrimoine, les 19 et 20 septembre.