Ines l’alchimie de l’élégance
Égérie, ambassadrice, muse, styliste, auteur, Ines de la Fressange multiplie les rôles mais n’incarne qu’une seule image, la Parisienne. Elle revendique aimer un Paris de clichés, tel que les touristes se l’imaginent. Elle en est devenue l’une des icônes.
De São Paulo à Sydney, de Shanghai à Moscou, d’idées en projets, Inès de La Fressange électrise sur son passage. De l’énergie pure, un sourire ravageur, des jambes toutes en longueur, une voix de bonne humeur. Ses collections pour Uniqlo s’arrachent dans les mille magasins de la chaîne, son guide La Parisienne se traduit en dix-sept langues. Éternelle amoureuse de la rive gauche, même si elle trouve de bons spots sur la rive droite, elle lance rue de Grenelle son “chez soi”, son “souk-concept”, “sa droguerie-quincaillerie”. “Créer n’est pas seulement dessiner, c’est aussi savoir choisir, sélectionner, assembler”. Ines de la Fressange traduit sa définition d’une Parisienne et sa vision du luxe à travers sa marque et un grand shopping d’objets, d’accessoires, de textiles qu’elle aime. C’est l’alchimie du mix qui fait l’allure, l’élégance, l’impertinence de la Parisienne. “C’est Sagan pieds nus à SaintTropez, en espadrilles à Paris”. Elle désire que son lieu soit aussi une plate-forme de lancement de jeunes talents et d’artisans parisiens et d’ailleurs, un vaste va-et-vient entre Paris et le monde, les vases tunisiens de Tinja, les tissages guinéens de couleurs vives de Tensira…
Votre Paris intime ? J’aime Paris tel que les touristes se l’imaginent, le Paris des clichés, le Paris “dans son jus”… la rive gauche, le Panthéon, Saint-Germain, mais aussi un petit bout du XVIe qui me fait penser à Sacha Guitry
ou des endroits secrets, l’hôtel de Bourrienne rue d’Hauteville. J’aime aussi penser dans la rue comme un touriste le ferait, trouver des endroits où tout est condensé… comme la rue du Mont-Thabor avec La Maison Darré, les vêtements en cuir de Stoul, le restaurant Da Rosa, les bijoux White Bird… Marie-Hélène de Taillac rue de Tournon, Adelline, rue Jacob.
Quelles sont les Parisiennes de la nouvelle génération ?
“Une Libanaise à Paris” sur Instagram, toujours en robes légères, bouche rouge et stilettos, Lou Doillon en smoking Pallas, Valérie Lemercier, humour pétillant, sans oublier mon amie Fifi Chachnil, créatrice de lingerie, sur son vélo, blonde platine et jambes au vent… La Parisienne n’a pas d’âge. C’est aussi une entrepreneuse comme Marie-France Cohen avec Bonpoint, Merci. Une adresse très parisienne ? Sarah Rozenbaum aux Puces de Saint-Ouen. Si vous étiez maire de Paris ? Multiplier les bus électriques petit format et les rendre gratuits, revoir aussi les trajets, que tous les Parisiens aient envie de les prendre afin de chasser la pollution, des petits bateaux sur la Seine, repenser les transports. Aussi des parcs pour les chiens en liberté, un “Jardin d’acclimatation” de la culture ou un miniBeaubourg pour les enfants. Ines de la Fressange Paris. 24, rue de Grenelle, 75007. Tél. 01 45 48 19 06 et inesdelafressange