Pierre Paulin
Il a dessiné des meubles emblématiques, agencé des vitrines de boutiques de design mais a également réaménagé le palais de l’Élysée, l’Hôtel de Ville et le palais d’Iéna. Un parcours hors pair auquel la galerie Pascal Cuisinier, le Centre Pompidou et la galerie Jousse Entreprise rendent hommage.
L’aventure de Pierre Paulin avec Paris se situe surtout en 1971. L’Élysée lui confie l’aménagement de certains espaces et plus tard la décoration des appartements présidentiels. Un challenge difficile car le lieu est classé et il ne doit pas toucher aux murs. Alors, il relooke le fumoir, le salon des tableaux, la salle à manger et le dressing en créant des parois en tissu, et en dessinant un mobilier en fonte d’aluminium, des luminaires édités par Verre et Lumière, et des sièges déhoussables. C’est ce que dévoile la galerie Jousse Entreprise, les pièces présentées ont une valeur indéniable aussi bien en terme de design qu’en terme sociétal et démontrent à l’époque l’aura de la création française à l’échelle internationale. Mais son destin avait débuté bien avant, à l’école Camondo de 1947 à 1950 où il rencontre sa consoeur Janine Abraham. Il rejoint ensuite l’agence Marcel Gascoin et présente en 1953
son “appartement idéal” au Foyer d’Aujourd’hui au Salon des arts ménagers, vitrine des premières réalisations comme la “Banquette 119” éditée par Meubles TV, réactualisée depuis 2014 par Ligne Roset. En 1961, le designer travaille pour le foyer des artistes de la Maison de la Radio, l’atelier de Marc Bohan chez Dior, la devanture du showroom de Roche Bobois et le stand Artifort au Salon des artistes décorateurs. En 1968, première collaboration avec le Mobilier National et surtout avec André Monpoix et JosephAndré Motte pour les réaménagements du Louvre… Quatre ans de travail pour orchestrer palette chromatique, architecture intérieure, éclairage et réalisation des vitrines, création de la banquette “La Borne”… Le tourbillon se poursuit avec Geneviève Pons qui lui confie le département déco des Galeries Lafayette mais surtout avec Maia Wodzislawska, fondatrice de l’agence Architectural Design. Il fondera en
1975 avec elle l’ADSA & Partners et l’épousera en 1982. Sa relation avec le Mobilier National reprend dans les années 1980, avec une ligne de mobilier en bois, puis en 1984 avec le bureau de François Mitterrand, et en 1985 avec la salle des tapisseries de l’Hôtel de Ville, la salle hypostyle du palais d’Iéna et enfin le Conseil économique et social. Des travaux récompensés en 1987 par le Grand Prix National de la Création Industrielle. Parallèlement à la rétrospective du Centre Pompidou, la galerie Pascal Cuisiner présente une partie plus méconnue de son travail, celui de 1952 à 1959, illustré par le “Chandelier 129” diffusé par Disderot, les sièges Thonet et des meubles où le textile synthétique devient structure à part entière. Du 14 avril au 28 mai. Galerie Pascal Cuisinier. 13, rue de Seine, 75006. Du 11 mai au 22 aožt. Centre Pompidou. Du 13 mai au 11 juin. Galerie Jousse Entreprise. 18, rue de Seine, 75006.