Courant d’airs
Deux architectes projettent la monotonie d’un espace vers de nouveaux horizons.
Coup de frais et changements de perspectives pour cet appartement sous les toits. Les architectes Michel Camus et Antoine Giauffret brisent les lignes et les frontières, sculptent les plafonds, projetant la monotonie de cet espace en couloir vers de nouveaux horizons. .
Convertir la monotonie d’un espace tiroir de trois mètres de hauteur sous plafond dont le morcellement occulte lumière et communication, sera l’enjeu prioritaire de cet appartement de collectionneur. Sculpter le volume, donner du relief, chasser la normalité et personnaliser les lieux par une signature aux accents Art déco, sera l’objectif des architectes Michel Camus et Antoine Giauffret. Ces derniers engagent une métamorphose tournée vers la fluidité et la lumière. Une fois les combles retrouvés, les architectes travaillent chaque plafond avec la création d’un staff à motifs sculptés : comme dans la salle à manger et le séjour, où façon origami plissé, il dessine un relief en escalier. Dans la chambre, une large voûte tendue est bordée de deux plafonds à degrés calés sur une cimaise de douze mètres de long. Au sol, des cadres en marbre de Carrare animent en bordure le parquet en chêne clair. À ce parti pris, s’ajoute l’idée de faire communiquer les pièces entre elles, de créer des transparences nord-sud et d’instaurer des perspectives traversantes. Claustras, portes coulissantes, miroirs, parois vitrées jusqu’à la création d’un puits de jour virtuel dans le séjour par une bâche-écran, tendue au centre du plafond, sur laquelle on peut projeter des images de ciel simulant l’extérieur, tout contribue à prendre l’air et à apprivoiser la lumière. Enfin, le choix du beige et du blanc laisse la parole aux oeuvres. De même, le travail de belle finition se prolonge par des cloisons, des portes coulissantes ou pivotantes, réalisées en panneaux pleins sertis de laiton gris et texturés en résine beige vernie, réalisés par Lallier, ou encore par l’imposante cheminée découpée dans une hauteur de travertin d’aspect brut. La couleur fait une entrée remarquée sous l’impulsion vive et joyeuse de la créatrice Henriëtte H.Jansen. Conseil en style, elle apporte le supplément d’âme à cet espace marqué par le blanc. De même qu’elle dessine et crée des tapis sur mesure en laine et soie, elle filtre la lumière par des stores, des rideaux, mêlant cette douceur soyeuse aux pièces uniques du designer Hervé Langlais. Un univers qui allie la rigueur du dessin à des ponctuations poétiques sans état d’âme. Michel Camus Architecte. mcamus41@gmail.com