« Dès mes premières photographies, il y a trente ans, j’ai travaillé sur les mains dans tous les pays que je traversais.

Empreintes, identité, lignes de vie, elles concentrent tout cela. La main est aussi détentrice du seul sens qui ne relève pas du visage, celui du toucher. Elle est constitutive de l’évolution de l’homme. Quand il se relève et passe de la station de quadrupède à bipède, la main se libère et donne naissance aux premiers outils. Elle permet de projeter l’intelligence dans la matière. » Jean-Baptiste Huynh sublime dans ses images, comme suspendues sur fond noir, les signes de prière, de communion, d’amour. Du Mali ou de l’Éthiopie, en passant par l’Inde, jusqu’au Vietnam ou au Japon, il établit un alphabet pictural d’un langage universel. Empruntant une démarche identique à celle du portrait, il traque la narration du temps à travers les rides, celles de la vie dans les marques creusées par les usages et, toujours, l’élégance du geste. « Je cherche une présence, entre eux et moi, un calme, un abandon, une plénitude, qui n’est pas seulement esthétique. »