Vivre Côté Paris

PICASSO, CAP SUR LE MIDI

- PAR Marie- Hélène Balivet

Quels liens l’artiste entretient-il avec l’espace méditerran­éen ? Une nouvelle exposition.

QUELS LIENS L’ ARTISTE ENTRE TIENT-IL AVEC L’ ESPACE MÉDITERRAN­ÉEN? LABORATOIR­E, REFUGE, DÉCOR INTIME, LA MÉDITERRAN­ÉE FUT POUR LE PEINTRE UN POINT DE DÉPART ET LE LIEU D’UN ÉTERNEL RETOUR. UNE NOUVELLE EXPOSITION AU MUSEE PICASSO- PARIS NOUS FAIT VOYAGER DANS CE MIDI QU’IL AFFECTIONN­AIT TELLEMENT.

« Son oeuvre immense et multiple échappe à toute limitation, absorbe tous les courants mais reste obstinémen­t méditerran­éenne malgré ses convulsion­s, par la naissance et le tempéramen­t de son auteur, ses lieux de séjour, ses obsessions mythiques et sa syntaxe impérieuse. » (Jean Leymarie, Picasso et la Méditerran­ée, 1983). Pour étudier l’intense relation de Pablo Picasso à la Méditerran­ée, un hommage exceptionn­el a été rendu à l’artiste depuis le printemps 2017. À l’initiative du musée national Picasso-Paris, « Picasso Méditerran­ée », voyage au long cours dans l’inspiratio­n de l’artiste, a mobilisé soixante institutio­ns culturelle­s de dix pays différents. Cette séquence trouve aujourd’hui une forme de conclusion, dans une exposition qui tente de définir quel laboratoir­e fut la Méditerran­ée pour Picasso. Le visiteur chemine depuis le paysage natal des ports espagnols jusqu’aux ateliers des dernières années en passant par les villégiatu­res azuréennes d’Antibes, Vallauris et Cannes. Grand atelier à ciel ouvert, la Méditerran­ée est aussi, pour Pablo Picasso, décor intime et précieux refuge. En s’installant dans le Midi, terre lumineuse aux paysages épargnés, le peintre poursuit un désir hédoniste, la quête d’une Arcadie rêvée. Sous le soleil, Picasso va se baigner, se passionne pour les courses de taureaux, achète des espadrille­s, écume les marchés… Il rend fréquemmen­t visite à son ami Matisse, l’un des rares peintres dont l’opinion compte à ses yeux. Méditerran­éen jusqu’au bout des ongles, jovial et cabotin, il se met en scène sur la plage avec famille et amis, invitant photograph­es et autres personnes à immortalis­er ces moments de bonheur. On retrouve cette liberté dans ses oeuvres où de nombreux personnage­s (baigneuses, couples et enfants, acrobates et lutteurs…), se retrouvent devant une même toile de fond : la mer. Dans un flamboieme­nt de l umière et de couleur, l’Éden méditerran­éen devient ainsi une véritable scène de théâtre en plein air, un espace mental rayonnant qui relie et diffuse toutes les figures de l’imaginaire picassien.

 ??  ?? 1. 3. 1. 2. 1. Pablo Picasso, La Flûte de Pan, 1923, huile sur toile, musée national Picasso- Paris, dation Pablo Picasso, 1979. 2. Pablo Picasso, Plaque décorée d’un faune musicien, 1948, terre blanche, décor aux engobes, musée national Picasso-Paris. 3. Dora Maar, Picasso, plage de Mougins, photograph­ie, 1937. Centre Pompidou - Musée national d’art moderne.
1. 3. 1. 2. 1. Pablo Picasso, La Flûte de Pan, 1923, huile sur toile, musée national Picasso- Paris, dation Pablo Picasso, 1979. 2. Pablo Picasso, Plaque décorée d’un faune musicien, 1948, terre blanche, décor aux engobes, musée national Picasso-Paris. 3. Dora Maar, Picasso, plage de Mougins, photograph­ie, 1937. Centre Pompidou - Musée national d’art moderne.

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