LIGNES DE CONTRASTES
PAGE DE GAUCHE
Dans la chambre, fauteuil Arts and Crafts de Gustav Stickley, chiné, table de chevet en céramique, Yixing Jardin à la CFOC. Dans la cheminée, sculpture
de Sabine Pigalle, au-dessus en papier de Dominique Mercy, à droite,
Vénus de Philippe Droguet. Suspension en céramique, Bazar d’Électricité.
PAGE DE DROITE 1.
Collection de bijoux fantaisies, pichet bleu et tableau chinés.
Dans l’une des chambres, au pied du lit de manoir XVIIe provenant du Passé Simple, grande photo et portrait au sol de Sabine Pigalle. Fauteuil « Strandmon », Ikea. Peinture, Farrow & Ball.
2.
Quitter Paris, son effervescence, son rythme cadencé, prendre ses distances, pour mieux renouer avec la nature. L’époque a fait de la maison d’un couple de collectionneurs, un remède salutaire aux contraintes du moment. « Un lieu propice à la contemplation où retrouver le silence et se recentrer question de perdre le fil des origines !
Pas blanche contraste avec un pan de mur entièrement noir accueillant un plan de travail et une collection d’appareils électroménagers ton sur ton. Un noir sur noir, vibrant, sculpté par le jeu de textures multiples, passant de l’ardoise satinée mate aux reflets brillants de surfaces laquées à une structure en béton ciré lustré. La lumière glisse d’un espace à l’autre. Du blanc sur blanc, de la pierre chaulée d’une chambre monochrome aux murs fumés et brumeux du salon, jusqu’au bleu doux, elle sculpte le décor. Sur toute la hauteur, la cage d’escalier, ouverte lors de la rénovation, dessine une architecture en X traversant l’espace du rez-de-chaussée à l’étage. Ce geste manifeste inscrit une dynamique contemporaine dans la pierre vernaculaire. « Me servir d’un élément existant, comme ici la cage d’escalier entièrement murée à mon arrivée, m’a autorisé ce jeu de lignes sans dénaturer l’ensemble. En évidant les parties inutiles, le dessin en X épousait ainsi la radicalité ambiante et semblait avoir toujours existé », explique la propriétaire. De la cuisine-salle à manger surdimensionnée aux petits salons confidentiels, les pièces livrent des volumes contrastés. Mais aussi, de l’intimité aux grands espaces, entre contemplation méditative d’un coin de cheminée en solitaire comme au partage d’une tablée festive. « Une parfaite combinaison », soulignent ses habitants qui vivent ces murs comme une ressource nécessaire ouverte à une forme de spiritualité.