Vivre Côté Paris

LUMIÈRE ICONIQUE

ÉLUS PAR LES PLUS GRANDS DÉCORATEUR­S ET ARCHITECTE­S, D’HIER ET D’AUJOURD’HUI, DE JACQUES-ÉMILE RUHLMANN, ROBERT MALLET-STEVENS À JACQUES GRANGE, PETER MARINO, LES LUMINAIRES DES ATELIERS JEAN PERZEL AFFICHENT DES DESTINÉES. LE LES PALAIS DES MAHARAJAHS, L

- PAR Virginie Bertrand

LUMIÈRE ICONIQUE Élus par les grands décorateur­s, les luminaires de l’Atelier Perzel racontent de véritables destinées.

Au commenceme­nt, un magicien de la lumière comme on le qualifie dans les années 1920. Jean Perzel, maître verrier et bronzier, se passionne pour les lois de l’optique. Ses recherches radicales sur la lumière l’amènent à une maîtrise inégalée de cette énergie, qu’il amplifie en utilisant des verres réservés à d’autres domaines, la modelant dans un but de confort extrême. Pour cet inventeur, le rôle de la lumière est de révéler un lieu, de sublimer un décor. Olivier Raidt, troisième génération à la tête des Ateliers Perzel, souligne que cette approche provoque immédiatem­ent «l’adhésion de tous les décorateur­s. Et leurs lignes Art déco, leur confèrent cette élégance intemporel­le, s’intégrant à de multiples architectu­res». Chaque pièce éditée, signée, et pour certaines numérotées, comme la «944», dont le nombre ne dépasse pas deux cents exemplaire­s, est réalisée artisanale­ment par des Compagnons du devoir. Jusqu’à cent cinquante heures de gestes minutieux pour certaines. «Rien n’a changé, le travail du bronze comme du verre, du cristal encore taillé au diamant, est ouvragé à la main: découpe, façonnage, polissage, assemblage, ni colle, ni vis, plus de deux cents patines avec une précision joaillière. Les machines et outils restent les mêmes, et les stocks renferment encore du verre de l’époque. La collection des Ateliers Jean Perzel perpétue et revisite le style des luminaires Art déco tout au long du XXe siècle, soulignant leur modernité et permanente actualité.» Au répertoire, le lampadaire numéro «1», est tel que sur les images d’archives, son verre paré de cabochons de bronze, quant au «32» présenté au 21e Salon des artistes décorateur­s de 1932 et acheté par la Ville de Paris pour l’Exposition des arts et techniques de 1937, il s’affiche dès sa création comme l’un des grands classiques et le demeure aujourd’hui. La lampe «514» prend la mer sur le Normandie, la «162» trône sur le bureau de l’architecte RouxSpitz comme sur celui de la peintre Tamara de Lempicka. La «144» incarne à jamais, de ses verres biseautés coulissant­s et de ses volets ouvrants, ce savoir-faire de haute précision commencé en 1923. Leur cote ne cesse d’augmenter sur le second marché des maisons de vente aux enchères.

Quand un objet devient iconique.

ATELIERS JEAN PERZEL

Luminaires d’art depuis 1923: lampadaire­s, lampes, appliques, suspension­s.

 ??  ?? 1. 1. Photo d’archives des Ateliers Jean Perzel, travail du verre orné de cabochons en bronze pour ce précieux lampadaire. Lampe « 144 », 1926, verres biseautés coulissant­s, volets ouvrants, laiton massif et verre optique extra-blanc, diffusant une lumière d’une puissance équivalent­e à celle d’un lampadaire. Lampadaire «32» exposé au 21e Salon des artistes décorateur­s en 1932, laiton massif et verre optique extra-blanc. 4. Lampe «944», en tirage limité. Lampe «514», choisie par les décorateur­s du paquebot
1. 1. Photo d’archives des Ateliers Jean Perzel, travail du verre orné de cabochons en bronze pour ce précieux lampadaire. Lampe « 144 », 1926, verres biseautés coulissant­s, volets ouvrants, laiton massif et verre optique extra-blanc, diffusant une lumière d’une puissance équivalent­e à celle d’un lampadaire. Lampadaire «32» exposé au 21e Salon des artistes décorateur­s en 1932, laiton massif et verre optique extra-blanc. 4. Lampe «944», en tirage limité. Lampe «514», choisie par les décorateur­s du paquebot

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