NATURE ET PLUS
APRÈS CES LONGS MOIS À L’INTÉRIEUR DE NOUS-MÊME ET DE NOS MAISONS, UNE ENVIE D’AILLEURS SE CONJUGUE À UNE SOIF DE NATURE, D’ATTENTION AU VIVANT, DE CHANGEMENT. DEDANS-DEHORS, RÉEL OU FANTASMÉ, UN ÉLAN REND POSSIBLE LA COHABITATION DES UTOPIES. LA PHOTOSYNTHÈSE DE NOS ENVIES RESPIRE LE GRAND AIR, INVENTE DES ESPACES DE VIE INATTENDUS DÉVOLUS AU TRAVAIL, À L’HABITAT, À L’ÉVASION SENSORIELLE.
Du télescopage des mondes imaginaires de Victoria Magniant et Anthony Authié, naît « L’échappée belle des Daiku », une collection d’images 3D dont le récit visuel interpelle. La nature nous y invite comme un appel à vivre pleinement nos envies. L’évasion 3D au fil de l’eau et au coeur de la nature agit comme catalyseur de liberté et d’émerveillement. Dans un bureau capsule lumineux et transparent, la présence de la forêt devient l’enveloppe bénéfique à la germination d’une pensée instinctive. Les chaises, tables et tabourets en frêne teinté de la collection Daiku mènent la danse pour rejoindre leur forêt originelle. Série de pièces éco-conçues invitant à la simplicité, la surface du bois est poncée en profondeur pour créer des formes fluides mises en valeur par une teinte à l’eau, riche en pigments. La force organique des matériaux ouvre le récit d’une communauté de sens. « Comme dans un conte de fées, depuis Paris, je souhaitais aller à la rencontre d’une nature foisonnante, dit Victoria Magniant. Une mise en situation dehors, en mode évasion de ma collection Daiku a été le point de rencontre de nos mondes imaginaires. Sans aucune censure, des jeux de correspondances pouvaient s’organiser. Entre confiance et pure intuition, entre Anthony et moi, c’est jazz ! » C’est en réfléchissant en termes de masses et de couleurs en lien avec le paysage que Zyva Studio compose ses scénographies fantastiques. En jouant du virtuel autant que de la réalité, la 3D autorise toutes les illusions, comme celle de s’abstraire mentalement d’un 42 espace urbain et de mettre en scène une notion de design qui croise un rêve de nature. À hauteur d’homme, dans un agencement surréaliste, l’architecte Anthony Authié pose l’espace physique de ses images comme un lieu de rencontre, avec cette valeur ajoutée d’imprimer ses créations sur posters pour prolonger la plongée dans un univers méditatif. La série «L’échappée belle des Daiku» sera donc éditée et exposée à la galerie V, du 9 au 18 septembre, lors de la Paris Design Week, le temps d’une immersion informelle. À la manière d’une traversée initiatique à la Jack London, ce retour aux instincts naturels sera l’occasion de découvrir une Lune baladeuse signée Victoria Magniant. Dans le showroom de la Galerie Vivienne, « Luna » sera le prolongement d’une autre sphère d’étrangeté poétique. Une création de luminaire à la fois sculpturale et technologique conçue pour l’extérieur, réalisée en verre de Murano, traitée pour diffuser une lumière douce et dont le pied en aluminium abrite une batterie rechargeable d’une autonomie de neuf heures. Le temps est donc suspendu. La liberté d’abolir les frontières de la perception de la designer Victoria Magniant et de l’architecte Anthony Authié ouvre le champ à tous les possibles. Plus qu’un outil, plus qu’un langage générationnel, l’avenir du monde 3D donne du relief à une créativité décuplée. Choisir de définir son monde et de le vivre intensément reste l’espace de liberté qui précède toute création.
USM Haller joue l’énergie couleur nature. La nature ne cesse de nous parler. Vivre en bonne intelligence avec elle stimule une perception toujours plus exigeante de nos espaces de vie. Avec ses supports d’aménagement pratiques et esthétiques qui se fondent dans divers environnements, USM Haller intègre de nouvelles configurations qui intègrent des plantes dans ses structures techniques. Les gènes USM, économes en ressources et engagés dans le développement durable vivent ainsi la réalité augmentée de meubles qui respirent, qui ressourcent. « L’homme est le rêve de la plante », répètent les chamanes. Tandis que le monde change, un îlot de verdure pour cloisonner les postes de travail, pour structurer naturellement les grandes pièces apporte ce supplément d’air, fruit d’une réflexion sur les frontières de plus en plus floues entre lieux de vie et de travail. L’émergence de tiers-lieux qui ont plusieurs usages induit de nouvelles perspectives. En s’intégrant dans des ensembles modulaires existants, la nouveauté USM propose l’installation de pots dans des découpes de panneaux métalliques. Des pots en terre cuite étanche dont la réserve d’eau hydrate les plantes en permanence, avec un bénéfice d’autonomie durable. Le design des modules USM trouve là un point de bascule esthétique autant qu’un enracinement dans les forces vives du bien-être. Couleurs, fleurs, feuillages et modularité démultiplient à l’infini le compagnonnage avec un paysage en devenir. Au rythme de saisons, de cette création tournée vers l’univers végétal, retenons l’importance de cultiver notre jardin intérieur. CV Hugo Drubay, en co-création avec les arbres. Jeune designer, diplômé de l’École Bleue (Design et architecture d’intérieur) en 2015, Grand Prix du Mobilier National à la Design Parade 2019, Hugo Drubay a choisi de se rapprocher au plus près de la forêt de Fontainebleau pour l’installation de son atelier. Après avoir assisté les artistes Théo Mercier et Loris Gréaud, les architectes d’intérieur Didier Gomez et Jacques Garcia, il puise son inspiration au creux des arbres, dans la torsion des branches, les nervures des écorces. Afin de rendre la magie de la morphogénèse, d’inviter la nature à l’intérieur des maisons, il s’en empare virtuellement. Les troncs scannés de tous côtés, interprétés par un logiciel, sont ensuite sculptés robotiquement. Hugo Drubay les retravaille à la gouge puis les assemble en banc, tabouret ou guéridon. Ce tour de passe-passe donne l’impression qu’il les extrait de la forêt, les invitant à peupler, à poétiser les maisons. Aucune matière n’est extraite de son milieu, seules les bonnes vibrations de la forêt sont captées par le designer. « Si tu veux créer des choses qui apportent des énergies positives, il faut être soi-même bien, aligné, en accord. J’ai vraiment besoin de m’immerger dans la nature, de comprendre le processus de développement des éléments, libres et vierges d’impression humaine afin de le transmettre. » Il restaure actuellement une maison avec cour et granges dans le village de Bourron-Marlotte avec le designer-ornemaniste et illustrateur Victor Cadene. À terme ils y feront leurs ateliers et showroom et accueilleront en résidences d’artistes d’autres créateurs, dans la même dynamique de fabrication au plus près des éléments, en accord avec l’environnement. VB
Jean-Guillaume Mathiaut, micro-architecture sur nature. Des cabanes d’un autre type pour d’autres fonctions, d’autres usages. Elles ne protègent pas, elles exposent à ciel ouvert, en autant de points de vue sur la faune et la flore à l’oeuvre, aux alentours. Le regard est aiguillé, l’attention aiguisée, les sens tout autant. Jean-Guillaume Mathiaut, auteur de ces drôles de perchoirs, en prise directe avec la nature, entend reconnecter l’homme avec l’ensemble du vivant, et… avec lui-même, lui « redonner sa part d’enfance ». Jeune architecte, se formant par la suite auprès d’Édouard François, de Jean Nouvel puis de Patrick Blanc, il remporte le concours du prestigieux Van Alen Institute avec, déjà, une cabane sur pilotis à Long Island. Vingt ans plus tard, il les conçoit et les construit, sur commande. Elles se posent dans le domaine Laroche en Camargue, dans le Perche, en Sologne et bientôt dans les Marais de Larchant. Cette dernière se partagera avec les visiteurs de cette première réserve de biodiversité d’Ile-de-France. Il les dissémine aussi dans la forêt de Fontainebleau, non loin de son Centre d’art, Château-Marmotte, dont l’inauguration attend les beaux jours. Elles sont de plusieurs types, dessinant un parcours au coeur du végétal, une cartographie mystérieuse, propice à l’imagination. N’est-ce pas ce qu’il recherche, cette capacité d’émerveillement, transmise aussi par ses meubles-paysages? «Certaines cabanes sont très structurées, dans une écriture Bauhaus, aux ombres portées rectilignes sur fond d’ondulations végétales. D’autres sont oniriques, semblables à des vortex de branchages entremêlés. Les troisièmes évoquent un esprit dogon. » « À chacun son nid de partage d’amour, dans une relation très forte avec la forêt ». VB Un fleuve et une île flottante. « Je m’engage à ne pas participer à l’étalement urbain ni à l’artificialisation des sols. Je propose un immobilier des territoires qui met en valeur les zones trop longtemps délaissées ». Dans cette déclaration-manifeste, la fondatrice Lauranne Schied de LSRE, une entreprise de promotion immobilière d’un autre type, écologique, évoque les fleuves et leurs berges auxquels la ville a tourné le dos durant les deux derniers siècles de construction. Elle conçoit des maisons flottantes, faites d’éléments modulables en bois, une centaine de mètres carrés avec patio et bain nordique. Créées à la commande, elles sont fabriquées en six mois grâce au concours de Marchi Architectes, des cabinets d’étude Bow et Berim et du constructeur modulaire Vestack. Nul besoin de permis de construire, simplement d’une autorisation appelée Convention d’Occupation Temporaire (COT) délivrée par l’administration et qui garantit un emplacement à son possesseur. Lauranne Schied entend faire prendre conscience à l’homme de sa force géologique, « de son devoir de réintégrer la nature dans ses modes de consommation et de vie ». Elle rappelle « la nécessité d’observer la nature, qu’il s’agisse de la faune ou de la flore, pour que nos innovations soient le reflet d’une harmonie biomimétique. Donc de repenser et de recréer un immobilier à impact positif et qui saura s’adapter à la planète, au lieu de lui dicter sa loi ». Une maison flottante est en cours d’édification. Elle se chauffe grâce à l’hydrothermie brevetée par Enyseo : un système de pompe qui puise la chaleur dans une source d’eau – en l’occurrence, celle du fleuve. Un habitat vertueux. VB