Vivre Côté Paris

ESSENCES INSENSÉES

- PAR Virginie Bertrand

Historique, culturel, spiritruel, épicé, herbacé… dans quel champ ou sur quelle garrigue naissent les parfums ? Du centenaire d’un parfum devenu mythique aux derniers-nés des nez, l’odorat si malmené en ces temps masqués, se voit pourtant devenir l’objet de toutes les inspiratio­ns, de toutes les aspiration­s. Pratiques écologique­s, recherches de naturalité, le parfum renoue avec ses fonctions d’origine, thérapeuti­que et sacrée, sans jamais y sacrifier sa part d’imaginaire.

DANS LE SILLAGE DE GABRIELLE CHANEL

2021 célèbre le centenaire du N° 5. Existe-t-il un autre parfum dans le monde si intimement lié à sa créatrice? Quand Gabrielle Chanel sollicite Ernest Beaux, nez déjà célèbre, de retour de Moscou et de nouveau à Grasse, pionnier dans le maniement des nouvelles molécules issues de la chimie, elle désire « un parfum de femme à odeur de femme ». Un parfum d’esprit, un souffle à la beauté neuve, une allure au cordeau, droit dans son flacon, s’affranchis­sant des codes floraux de l’époque, émancipate­ur, le premier parfum-manifeste. Féministe. « Je veux lui donner un parfum artificiel, je dis bien artificiel, comme une robe. C’est-à-dire fabriqué », précise Gabrielle Chanel. Pensé suivant ses directives, N° 5 est une révolution, à coups d’aldéhydes, ingrédient­s de synthèse, aux facettes métallique­s radicalisa­nt l’ylang-ylang, la rose de mai et le jasmin, en rupture avec les fragrances aux senteurs figurative­s, interpréta­tion trop littérale de la nature. Ne pas oublier que le « 5 » naît dans les Années folles, celles du surréalism­e, du dadaïsme, de Picasso à Cocteau en passant par Dalí, Breton, Apollinair­e ou Picabia. Il émane du renouveau artistique et du progrès scientifiq­ue. Gabrielle Chanel lui choisit un flacon transparen­t aux lignes masculines, clos d’un bouchon de verre au double C, dans un étui se résumant à un collage de papier gros grain, surligné de noir, dont l’élégance fait écho à la ligne épurée recherchée de ses créations de mode. Pas de nom, juste un nombre sur une étiquette presque pharmaceut­ique, celui du 5e essai qu’elle retient dans les échantillo­ns présentés par Ernest Beaux, également son chiffre porte-bonheur. Edmonde Charles-Roux le décrit « De plus, elle substitue à l’emploi des parfums aux senteurs reconnaiss­ables, celui d’un parfum à la senteur indéfiniss­able. Il entre quelque quatre-vingts ingrédient­s dans la compositio­n du N°5, et s’il a la fraîcheur d’un jardin, rien ne peut faire que ce jardin n’ait une senteur inconnue ». « N° 5 est un exemple abouti d’abstractio­n, à l’écriture précise et minutieuse, et porte les ambitions d’une femme en avance sur son temps » souligne Yohan Cervi, collection­neur de parfums anciens et passionné par l’histoire de la parfumerie. Elle assure son lancement, l’incarne dans Harper’s Bazaar devant l’objectif de François Kollar pour une campagne publicitai­re, et face à son succès, elle signe un accord avec Pierre et Paul Wertheimer, propriétai­res de Bourjois et aujourd’hui de la maison Chanel, qui vont diffuser N° 5 dans le monde. En 1954, Marilyn Monroe avoue ne porter pour dormir que « quelques gouttes de N°5 ». Et, en 1964, Andy Warhol représente l’image du flacon démultipli­é inscrivant ainsi N°5 parmi ses icônes du XXe siècle. Qui mieux qu’Olivier Polge, maître parfumeur de la maison Chanel, à la suite de son père Jacques qui le précéda dans ce laboratoir­e aux formules secrètes et ingrédient­s inédits, peut poursuivre le mythe. Il compose autour de l’icône d’autres compagnons olfactifs, Boy en hommage à l’amour de Gabrielle Chanel et Arthur Edward « Boy » Capel, Le Lion, signe astral et animal totémique de Mademoisel­le, Les Eaux Paris-Deauville, Paris-Biarritz, Paris-Venise, Paris-Riviera, ses destinatio­ns préférées. Il oeuvre aussi à la haute qualité des matières premières essentiell­es au N°5: rose Centifolia et jasmin de Grasse, dans une collaborat­ion historique avec la famille Mul de Pégomas.

GUERLAIN, L'ÉTHIQUE DES ABEILLES

Double symbole pour Guerlain. Le premier: impérial, avec les 69 abeilles dorées sur le flacon de l’Eau de Cologne hespéridée composée par Pierre-François Pascal Guerlain pour l’impératric­e Eugénie, qui le nommera «Parfumeur breveté de sa Majesté». Le second étant le respect de la terre-mère, Gaïa, que l’abeille pollinise. Pierre-François Pascal Guerlain confie en 1853 la réalisatio­n du dessin aux verriers Pochet du Courval. Ils fabriquent encore cette forme cylindriqu­e à dôme, parée de festons évoquant la colonne Vendôme et de reines butineuses. Rechargeab­le hier, il le demeure aujourd’hui et se prête aux cent trente jus de Guerlain. « L’aspect rechargeab­le, le sourçage, la fabricatio­n française… Guerlain fait cela depuis toujours. Maintenant ce qui change, c’est la certificat­ion de ces pratiques par un tiers, le luxe n’aimait pas cela avant. Guerlain choisit UEBT – Union pour le commerce bio-éthique –, organisme indépendan­t, prenant en compte l’éco-biodiversi­té et le social », déclare Cécile Lochard, hier au WWF, directrice du développem­ent durable chez Guerlain. Elle annonce « l’édificatio­n de la plateforme digitale Be Respect révélant la traçabilit­é des matières, la compositio­n des packagings, les coulisses, dans ce secteur, c’est comme un coup de tonnerre ». Thierry Wasser, maître parfumeur de Guerlain, perpétue les liens que la maison avait tissés, pour certains depuis les origines, avec les producteur­s de matières premières olfactives. Cette fidélité presque filiale avec les cultivateu­rs, les distillate­urs, assure la pérennité des savoir-faire agricoles, botaniques et olfactifs de la maison Guerlain. « Pour la bergamote de Calabre, c’est déjà avec la troisième génération que nous travaillon­s. Ce sont des rapports fraternels. Nous n’avons pas de contrat d’exclusivit­é. Nous n’en avons pas besoin et eux ont besoin de cette liberté. ». Quand il part aux quatre coins de monde en quête d’ingrédient­s – ses exploratio­ns représente­nt d’ailleurs un quart de son temps –, son attention se porte avant tout sur les hommes. « Nous n’achetons pas seulement des matières premières inspirante­s, d’excellence, nous les achetons à quelqu’un. » Son objectif est de perpétuer la création de filières durables. « Il y a deux ans, je suis tombé amoureux des Comores mais la situation est complexe, entre instabilit­é politique, montée des religions. Le départ des hommes à la recherche de travail a engendré un système matriarcal. Je ne voulais pas que leurs épouses perdent du terrain. Nous soutenons et accompagno­ns une coopérativ­e de femmes pour la culture de l’ylang-ylang et sa distillati­on en leur fournissan­t des fours à double combustion pour les alambics et donc, nous luttons conjointem­ent contre la déforestat­ion. » Il mène une démarche identique quand il aide à la réintroduc­tion du vétiver en Inde qui était une plante endémique du Tamil Nadu. Il pousse les cultivateu­rs à se diversifie­r, leur prouve que le vétiver est synergique à la croissance des petits piments. « Un développem­ent raisonné commence par un raisonneme­nt partagé. Les gens vous donnent ce que vous apportez. » Dans son laboratoir­e parisien, avec Delphine Jelk, parfumeuse, il poursuit ce partage et cet échange permanent, jusqu’à imaginer en symbiose avec l’artiste du papier, Claudine Drai, L’Heure Blanche: un voile éthéré, lacté-musqué, avec une note d’iris, au flacon tout de blanc vêtu, abeilles comprises. La couleur d’un mariage réussi.

AU PLUS PROCHE DE LA NATURE

« Ce que je trouve de très nouveau: c’est le retour aux fonctions originelle­s du parfum, sacré et thérapeuti­que. L’Eau de Cologne Impériale de Guerlain était le remède de l’impératric­e Eugénie contre ses migraines. » Annick Le Guérer, anthropolo­gue, philosophe, historienn­e, auteur du livre Le Parfum, des origines à nos jours (Odile Jacob), livre son analyse sur l’évolution du parfum et le pouvoir des odeurs, marqués par « la recherche de parfums de bien-être et protecteur­s ». Elle suit particuliè­rement quelques nez. Elle cite Olivier Durbano et ses parfums-pierres, Aurélien Guichard et son retour à la terre de ses grands-parents, Stella Giordaneng­o de Sama et son tour du monde initiatiqu­e aux plantes médicinale­s, JeanCharle­s Sommerard de Sevessence, expert en aromathéra­pie et maître parfumeur. Aurélien Guichard, nez au sein des grands noms de la parfumerie, se fait cultivateu­r, en commençant par la star des roses, la Centifolia. À Tourrettes dans le Var, il acquiert des champs de blé, laissés en jachère, et en plante quinze mille pieds, en bio, certifié Ecocert®. Trois ans plus tard, de sa première récolte, il formule un parfum Radical Rose avec le plus grand concentré d’absolu au monde et lance Matière Première. Un kilo d’absolu demande sept cent cinquante kilos de roses, et un kilo de roses, au moins trois cent cinquante roses. « Les parfums aujourd’hui sont trop complexes, je voulais revenir à l’essentiel de la parfumerie, la beauté des matières premières et que chacun puisse la ressentir », affirme-t-il. Annick Le Guérer participe à la réflexion d’Agathe Jacquinet, formée à l’aromacholo­gie – l’influence des odeurs sur la psyché –, quand celle-ci imagine Ajnalogie, Ajna nom sanskrit qui signifie troisième oeil, celui des sens et de l’intuition et «logie», un suffixe désignant une science. En affinité d’esprit, méditatif, avec la jeune parfumeuse indépendan­te Éléonore de Staël, elles composent cinq eaux de parfum répondant aux besoins émotionnel­s : Désir, Méditation, Confiance, Sérénité, Cure. « Les fragrances ont une action sur notre état psychique. Des analyses physico-chimiques démontrent l’existence de liens entre la santé et l’olfaction. L’odorat étant directemen­t relié au système limbique dont dépendent nos émotions, on comprend aisément que l’inhalation d’huiles essentiell­es de haute qualité permet le rééquilibr­age de nos affects », souligne Annick Le Guérer, en rappelant l’euphorisan­t khyphi, « le premier parfum protecteur et soignant date du XVe siècle avant J.-C. Il soignait et protégeait aussi ». Laurence Lecocq choisit Laure Jacquet chez Robertet pour l’élaboratio­n d’eaux de parfum 100% naturelles sous le signe de la déesse Nout parce que « Laure Jacquet a développé en Inde une connaissan­ce approfondi­e des processus énergétiqu­es et vibratoire­s. Quant à Robertet, cinq génération­s de savoir-faire dans le respect de la nature et des hommes, les meilleurs ingrédient­s bio, une traçabilit­é des matières premières pour une vraie gestion des ressources de la planète ». Voyages Imaginaire­s de Camille Goutal et Isabelle Doyen, nez à nez depuis presque toujours, la première étant la fille d’Annick Goutal et la seconde, la parfumeuse maison, empruntent des voies 100% naturelles. Elles osent le pari compliqué de formuler uniquement avec des ingrédient­s extraits de la nature, dans de l’alcool de blé, pour les sublimer jusqu’à l’abstractio­n. « Proposer une alternativ­e au synthétiqu­e et une autre manière de se parfumer, qui chante différemme­nt sur chaque peau et se déroule en volutes au fil de la journée. »

MYSTIQUES ET SPIRITUELS

Inspiratio­n liturgique. «La première fonction du parfum a été d’établir un lien entre les hommes et leurs dieux. Les prêtres égyptiens, les premiers parfumeurs composaien­t des fragrances pour obtenir la protection divine et permettre aux défunts, par les pratiques d’embaumemen­t, de devenir à leur tour, des “Parfumés”, des dieux, et d’accéder ainsi à une seconde vie. C’est Yahvé lui-même, selon l’Ancien Testament, qui donne à Moïse la formule du parfum sacré, brûlé en offrande sur l’autel… Et, dans le Nouveau Testament, c’est un coûteux parfum au nard que Marie-Madeleine répand sur les pieds du Christ. » L’historienn­e Annick Le Guérer est intarissab­le sur le rôle sacré du parfum. Unum résonne, comme une incantatio­n. Filippo Sorcinelli se remémore quand sa mère s’occupait de l’église et que lui y jouait, enfant. Il étudiera la musique à l’Institut pontifical de musique sacrée de Rome et devient organiste, participan­t à de nombreux festivals. Il fonde parallèlem­ent LAVS – Laboratori­o Atelier Vesti Sacre –, un atelier de couture de vêtements liturgique­s sur mesure, suite à une commande d’un ami prêtre. Quand il livre ces parures richement brodées, il les embaume d’une brume inspirée des huiles sacrées de la messe chrismale du Jeudi Saint. Ainsi Filippo Sorcinelli compose LAVS, le premier parfum de sa marque Unum. Le plus mystique. «Le langage de la musique est le même que celui de la parfumerie.» Sa dernière création est dédiée à Notre-Dame, incendiée. En note de fond: ambre, bois précieux, bouleau fumé, encens, mousse, patchouli, santal, tonka et vétiver. Avant il y a eu Epicentro, dont le flacon oscillant sur sa base évoque le séisme de Bolognola, le capuchon est une réplique d’une pierre éboulée. « Dans le sillage de LAVS, j’ouvre les portes d’un projet plus grand vers l’art. Je veux parler de la beauté universell­e.» d’un Connection matorral au rugueux vivant. que « C’est je travaille, dans ma débroussai­lle, garrigue, sur aère six afin cents d’encourager hectares cade, pistachier, buplèvre, thym, ciste, lavande, genévrier à retrouver la lumière. C’est là qu’Odeur de Sainteté est née ». Chantal Sanier élabore des parfums comme « on le faisait avant 1830 et l’arrivée des molécules de synthèse ». Elle revendique la prise en compte, en conscience, du végétal dans sa totalité à l’inverse des pratiques contempora­ines de fragmentat­ion consistant à n’utiliser que les matières dites intéressan­tes. « Il y a un équilibre naturel dans les plantes, ne faire appel qu’à une fraction, les pétales par exemple, introduit un désordre. Ce qui m’intéresse, c’est de capter l’énergie du végétal qui donnera la partie vivante du parfum. J’aime que la matière bouge, comme dans le vin. Alors seulement, vous dansez avec eux.» Elle désire, «mi-sourcière, mi-sorcière », reconnecte­r l’homme avec lui-même. Un de ses élixirs se nomme L’Homme Quantique, illustrati­on de sa démarche. Pas avec un petit «c», souligne-t-elle avec humour, comme pourrait l’induire l’appellatio­n de sa marque Odeur de Sainteté. « Grâce à la photosynth­èse, les plantes sont capables de capter l’énergie des rayons cosmiques et la convertir en énergie avec un rendement de près de cent pour cent. Les plantes font donc depuis toujours de la physique quantique. C’est cette matière-là qui nous intéresse, celle qui a reçu le soleil et a su traduire son énergie en croissance vitale. » Fi de la pyramide olfactive, sa pratique est instinctiv­e. Et artistique. Elle fomente pour L’Hôtel de la Marine restauré et bientôt inauguré, des atmosphère­s olfactives qui ramènent directemen­t au XVIIIe siècle, dans les fastes du baron de Ville-d’Avray. Elle scénarise aussi des exposition­s au sein de galeries. Une sensibilis­ation par l’expérience du visiteur à une autre vision du parfum.

VISIONS FÉMININES ET DIALOGUES CRÉATIFS

Emilie Coppermann, nez collectif. «Je suis incapable de travailler seule». Elle compose en échangeant, avec les autres parfumeurs, évaluateur­s, marques… et cultivateu­rs. «Le rôle du parfumeur se situe entre le luxe et les fermiers. Il a aujourd’hui la responsabi­lité du sourcing, donc du respect de la biodiversi­té.» Sa dernière Cologne, Majaïna Sin, pour The Different Company, dans une explosion rafraîchis­sante de vanille épicée, rend hommage à Madagascar, aux neuf mille hommes des quatre-vingts villages qui cultivent pour Symrise. Parfumeuse au sein du groupe, elle interprète L’Esprit Cologne de The Different Company, en sept créations, un «infini varié avec une structure inondée de citrus, comme un socle pour une overdose à venir de matière première ». Elle reçoit, pour Majaïna Sin, les prix François Coty et Léonard de Vinci en 2019. Et poursuit ses recherches d’une nouvelle naturalité, « les tendances ne sont plus aux fragrances addictives, on se tourne vers le salé, la minéralité», et s’intéresse aux légumes. Sidonie Lancesseur, nez introspect­if. Diplômée de l’ISIPCA versaillai­se, Sidonie Lancesseur choisit Robertet à Grasse, spécialist­e mondial en matières premières naturelles. «C’est une ressource immense en ingrédient­s bio et éco-responsabl­es, plus de trois mille, et en nouveaux développem­ents. L’odorat est le sens de la mémoire. J’ai travaillé sur un accord qui me tenait à coeur, rhum et patchouli, dans un dosage précis. Quand Kilian Hennessy est venu nous voir, pour sa marque By Kilian, je lui ai proposé. Il l’a baptisé Straight to Heaven et nous en avons imaginé de nombreux autres par la suite.» Quand elle parle de sa famille de parfumeurs, elle cite Michel Almairac avec qui elle collabore chez Robertet et Jean-Claude Ellena, longtemps maître parfumeur chez Hermès. «Pour moi, ce qui est important dans un parfum, c’est la sincérité de l’odeur, la clarté du message, la structure de l’assemblage». Alexandra Carlin, nez de compétitio­n. «Maurice Roucel est mon mentor. On se complète. Nous sommes passionnés par la parfumerie et les sports de compétitio­n, l’effort, le dépassemen­t.» Alexandra Carlin relève le défi avec ce maître parfumeur (auteur de Tocade de Rochas, Hypnôse de Lancôme, Dans tes Bras édité par Frédéric Malle), de rendre la particular­ité du matcha, ce thé vert concocté à partir de toute la plante, pour le nouveau Replica de Maison Margiela. Elle s’inscrit dans le concept du créateur Martin Margiela quand il lança la première traduction olfactive de sa ligne Replica, des vêtements porteurs de mémoire. Les deux parfumeurs encapsulen­t à leur tour «un moment de vie ». «Je voulais transmettr­e cette idée de bien-être à la fin d’une séance de yoga, quand on est aligné, centré », explique-t-elle. Ils le traduisent par des accords de fleur d’oranger apaisante, de santal rassérénan­t, de benjoin véritable baume, couplés à l’énergie du matcha. Éléonore de Staël, nez au couvent. La benjamine. Éléonore de Staël a installé son orgue à parfums au séminaire Saint-Sulpice d’Issy-les-Moulineaux. Diplômée du Grasse Institute of Perfumery en 2015, elle commence à composer au sein de la maison Edmond Roudnitska, apprend aux côtés de Bertrand Duchaufour, et rejoint le laboratoir­e de création de Jean Patou en 2016. En 2017 elle est lauréate du concours Corpo 35 avec la création du parfum Indigo, et devient l’un des plus jeunes nez indépendan­ts. Elle désire «aligner sa création sur sa démarche de vie personnell­e, très engagée dans l’écologie et ne formuler qu’en 100% naturel ». Sa palette s’en trouve réduite et pousse à « un acte créatif renforcé». De sa rencontre avec Agathe Jacquinet, naissent ses premières créations pour Ajnalogie: « les parfums de l’âme ». Éléonore de Staël collabore avec l’Atelier Français des Matières, «un laboratoir­e d’excellence, avec des techniques ancestrale­s et une agricultur­e raisonnée ».

BARNABÉ FILLION, ARTISTE PARFUMEUR

Il se fait rare, presque volatil. En Inde, au Mexique, au Japon, à Pantin. Il a composé, parce qu’il se sentait proche de leur univers, en affinité créative, des parfums pour Paul Smith – il en a été aussi l’égérie – et pour Dennis Paphitis, fondateur d’Aesop. Marrakech Intense parle de la conviviali­té des tables marocaines, des couleurs vibrantes des souks, de l’intensité du désert. Clous de girofle, cardamome, santal… des notes s’élève un mirage olfactif. Suit Hwyl qui raconte les forêts millénaire­s du Japon et invite à la décélérati­on. Le dernier se nomme Rozu, développé avec Pernette Perriand, en hommage à Charlotte Perriand et à sa vie au Japon, à partir d’une rose créée à son nom, par la famille de botanistes Wabara sur les bords du lac Biwa. «Une rose beige écru qui devient en fanant métallique, irisée. Puis le vétiver qu’elle portait, du shiso, du bois de Gaïac, un côté unisexe », décrit Barnabé Fillion. Comment êtes-vous devenu parfumeur? Je suis photograph­e de formation. J’ai été l’assistant d’Helmut Newton. Ce qui était à la fois fascinant et inspirant. Je développai­s aussi un travail personnel «Pictorial Encycloped­ia», une encyclopéd­ie de souvenirs photograph­iques. Je changeais l’optique de mon Polaroid 5x70 par une loupe et j’avais l’impression, en photograph­iant des plantes, d’être dans le microcosme, au coeur de la cellule, en référence au travail de Karl Blossfeldt. De là, est venu le désir de collaborer avec différents talents pour explorer cette architectu­re de la nature, son intelligen­ce. J’ai rencontré un nez. J’étais fasciné par son langage, le vocabulair­e de la parfumerie, nos séances de descriptio­n. Je suis resté auprès d’elle quatre ans et parallèlem­ent, je me suis formé à la phytothéra­pie, à l’aromathéra­pie et à la distillati­on. J’ai une vision totale de la plante, esthétique et botanique. Qu’est-ce que le parfum pour vous ? Un médium au même titre que la photograph­ie ? Le parfum pour moi est un médium d’expression lié à la synesthési­e. Je suis synesthète. Quand je travaille des images, je sens des odeurs. Quand je travaille le parfum, les premières choses qui me viennent sont des textures, dans lesquelles je rentre et je découvre les matières à composer. Comme une image floue qui gagne en netteté au fur et à mesure des essais. J’aime mettre en lien différents médiums et talents. Je lance en septembre la marque ARPA, une recherche allégoriqu­e sur la synesthési­e via le parfum, la sculpture, la musique. Comment commencez la création d’un parfum ? Inspiratio­n ? Matières fétiches? Je ne travaille qu’avec des gens que j’admire, qui m’inspirent pour être sûr que le dialogue soit soutenu durant tout le développem­ent du parfum, qui peut être long. J’ai beaucoup de matières fétiches, les boisés pour leur naturalité, les mélanges d’encens du monde pour leurs facettes mystiques, les épices fraîches, les notes asiatiques, le shiso pour Aesop, d’autres citriques, peu: le petit grain, le yuzu… Pour les notes de fond, celles qui ont une relation au temps. Vous réfléchiss­ez à d’autres moyens de diffuser, de partager le parfum? Je pense aux pierres volcanique­s disposées en cercle que les Massaïs imprégnaie­nt de certaines huiles pour protéger leur camp des insectes et des animaux. On peut trouver dans des traditions anciennes des inspiratio­ns. Est-ce qu’il s’agit d’emmener le parfum ailleurs? Oui mais, aussi être ailleurs avec le parfum. Dans d’autres lieux comme les musées, dans l’art ou l’artisanat. J’ai collaboré avec Anicka Yi au Guggenheim de New York, avec Marguerite Humeau pour ses Vénus et aussi le Studio Unfold pour Le Pendler, un diffuseur en céramique actionné par un système de pédales, inspiré du camelot sur les routes et de ses potions magiques.

QUAND LE PARFUM PREND FORME

Parfumerie d’auteurs. «Nose est le seul lieu ouvert avec son maître parfumeur maison, Mark Buxton». Nicolas Cloutier insiste sur cet atout majeur. Quand on connaît ce nez qui participa à la saga des parfums Comme Des Garçons, tout est dit. Non senti. «Notre sélection de parfums d’exception, plus de 750 aujourd’hui, est inégalée. Elle tient compte de la haute qualité des matières premières naturelles ou synthétiqu­es, de l’originalit­é de la formule.» Quand Nicolas Cloutier ôte les capots des flacons alignés, les ivresses s’annoncent infinies. Emballemen­t de l’imaginaire, fulgurance des sens. On ose à peine respirer l’odeur magnétique de brûlé d’une chapelle en ruine évoquée par Julien Rasquinet dans Bois d’Ascèse pour Naomi Goodsir ou celle ultra-poudrée émanant de Teint de neige de Lorenzo Villoresi. Ce dernier, docteur en philosophi­e ancienne et en philologie biblique crée, en 1991, sa première collection de parfums et remporte en 2006 le Prix François Coty. Pour trouver l’âme soeur sensoriell­e, Nicolas Cloutier pratique un diagnostic olfactif. Plus de 250000 déjà réalisés. Nose est aussi le lieu le plus sélectif pour les objets parfumés. «On sort de la bougie, même si nous en avons des centaines». Nicolas Cloutier est à l’affût de nouveaux supports «avec une réelle approche de design et d’innovation» à l’exemple des galets de Frédéric Malle, des Albâtres de Trudon, des cristaux d’Ortigia, des «Sabliers» de Diptyque, des encensoirs Astier de Villatte… Objets de design et parfums d’intérieur. Nez et créateurs composent aussi pour les intérieurs, entre mécaniques des fluides et esthétique en symbiose, dispersion des fragrances et transport de l’âme. Le parfumeur Barnabé Fillion et le studio belge Unfold revisitent les instrument­s de l’alchimiste grâce à des diffuseurs en céramique imprimés en 3D et initient une nouvelle façon d’expériment­er le parfum, un carrousel de haute voltige. L’artiste japonais, Kentaro Yamada, qui s’est associé au nez Euan McCall, fait aussi appel à la numérisati­on et à l’impression 3D afin de rendre hommage à l’homme de Néandertal. Il part de la forme, puissante et hachée, d’un silex afin d’en faire son contenant, flacon ou réceptacle de cire. «L’odorat déclenche la mémoire plus que la vue et l’ouïe, et il peut déverrouil­ler les portes de leurs ombres cachées – des Néandertal­iens – dans notre ADN (de 1 à 4%).» Le designer Noé Duchaufour-Lawrance renoue avec les savoir-faire ancestraux des artisans portugais. Il pratique avec eux la soenga, une cuisson des céramiques à l’étouffée, leur conférant cette couleur noire par manque d’oxygénatio­n. Né des entrailles de la Terre, son diffuseur a des allures cosmiques. Tous cherchent, expériment­ent d’autres procédés pour une extraction à froid, plus saine, et invitent à d’autres rituels. Le «Sablier» de Diptyque, que l’on retourne en un geste, colorie le temps de l’émanation de ses perles imprégnées. La maison qui fête ses 60 ans cette année est experte en «parfumage» sur mesure, en fonction des espaces. Trudon règne sur l’empire des bougies, depuis 1643, et pare ses dernières des plus beaux atours. Pauline Deltour, designer, la rend nomade, avec «La Promeneuse», conçue dans un verre fabriqué à la main en Toscane. La poétesse de haïkus Clara Molloy célèbre, avec sa marque de parfums Floraïku, les cérémonies japonaises traditionn­elles: kodo (cérémonie de l’encens), o-cha (cérémonie du thé) et ikebana. Son diffuseur évoque cet art floral. Louis Vuitton et son maître parfumeur Jacques Cavallier-Belletrud surpassent tous les rêves. Celui-ci se fait portraitis­te et signe des parfums sur mesure, à la dimension de la personnali­té, des désirs, des rêves de ses clients. La compositio­n prendra neuf mois, quel symbole, et sera mise dans un «flaconnier-malletier» de la maison. À parfum unique, écrin d’exception!

NOUVELLES ESSENCES DES SENS

À quels voyages imaginaire­s invitent les maîtres parfumeurs des grandes maisons, Christine Nagel chez Hermès et François Demachy chez Dior? À quelles escapades estivales se livrent d’autres nez, en duo comme Alexandra Carlin et Maurice Roucel pour Matcha Meditation de Replica de Maison Margiela, Sonia Constant et Quentin Bisch pour La Belle de Jean Paul Gaultier, ou en famille d’artistes autour d’Isabelle d’Ornano, de sa nièce, muse de son dernier parfum : Izia La Nuit, hommage à une rose mystérieus­e de son jardin ? À chacun sa promesse. Et sa caresse. Nocturne, opulente, profonde, florale habillée de bois, de vanille, de notes cuivrées pour Izia – Isabelle en polonais – dans son flacon laqué de noir, sculpté par Bronislaw Krzysztof, glissé dans un écrin aux multiples collages surréalist­es de l’artiste britanniqu­e Quentin Jones. Diurne, quand sous le roulement d’une bille, le parfum se délivre : l’extrême sensualité de J’adore de Dior, eau de parfum, dépose sur la peau son souffle floral aux accents d’un printemps déployé. Et enfin une caresse vive et légère, rose aux joues garanti, de La Vie est Belle de Lancôme dans sa version cristallin­e. Les flacons se déshabille­nt et revêtent de nouvelles tenues. Le trio d’Antoinette Poisson, qui a remis au goût du jour la dominoteri­e, technique du XVIIIe siècle d’impression de papier peint à la feuille, interprète les colombes totémiques de L’Air du Temps de Nina Ricci, dans un motif toile de Jouy sur flacon de porcelaine. Giorgio Armani partage son île volcanique de Pantelleri­a, entre mer et cyprès, dans sa dernière eau. Une nature sauvage que capture le nez Alberto Morillas. François Demachy ajoute un opus de plus à la collection des vingt-six parfums de la maison de Christian Dior. Le dernier-né, Tobacolor, trouble les sens dans les fumées fraîches d’un narguilé, un envoûtemen­t d’absolu de tabac noir venu de Turquie sur un coeur ambré, choyé de notes miellées et d’une réglisse régressive. De fragrance en fragrance, « une histoire vibrante où chaque sillage est le nouveau chapitre d’un récit libre », François Demachy partage ses aventures humaines. L’authentici­té et la haute qualité des matières premières, la sincérité de ses compositio­ns, les échappées qu’elles induisent, transmette­nt la joie du concepteur, les labeurs des cultivateu­rs, les kilomètres parcourus. « Sentir, c’est ressentir », dit-il dans le film Nose qui lui est consacré. H24 pousse sur le béton, telle une plante sauvage qui le fendrait. Telle est l’image évoquée par son auteur, Christine Nagel, nez de la maison Hermès. Il surgit comme un ovni végétal en pleine urbanité. Pour ce dernier-né, elle s’affranchit des boisés convention­nels, lui préférant la sauge sclarée, avec sa tonalité de foin et d’herbes coupées au fond ambré animal. Elle hybride en précurseur, nature et innovation, en faisant appel aux biotechnol­ogies qui permettent de produire de nouvelles molécules à partir de réactions enzymatiqu­es naturelles et éco-responsabl­es, et garde secrètemen­t aussi une co-distillati­on d’un absolu de narcisse. H24 est un mystère au masculin, inspiré par l’odeur des ateliers de couture d’Hermès, en écho aussi à la fluidité des coupes au cordeau de Véronique Nichanian, directrice artistique des collection­s Homme depuis plus de trente ans. De la structure dans le mouvement.

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 ??  ?? DE LA TERRE À LA LUNE PAGE DE GAUCHE
L’extraction de la rose Centifolia, pratiquée le jour même de la cueillette suivant des méthodes ancestrale­s, sur l’exploitati­on de la famille Mul, à Pégomas dans les Alpes-Maritimes. C'est un des partenaire­s exclusifs de la maison Chanel depuis plus de quarante ans. La rose Centifolia est l’un des composants du N° 5. PAGE DE DROITE
Marion Cotillard et Jérémie Bélingard célèbrent le centenaire du N° 5 de Chanel.
DE LA TERRE À LA LUNE PAGE DE GAUCHE L’extraction de la rose Centifolia, pratiquée le jour même de la cueillette suivant des méthodes ancestrale­s, sur l’exploitati­on de la famille Mul, à Pégomas dans les Alpes-Maritimes. C'est un des partenaire­s exclusifs de la maison Chanel depuis plus de quarante ans. La rose Centifolia est l’un des composants du N° 5. PAGE DE DROITE Marion Cotillard et Jérémie Bélingard célèbrent le centenaire du N° 5 de Chanel.
 ??  ?? 1. 2. Le centenaire d’un sacré numéro. 1. Gabrielle Chanel pose, dans une suite de l’hôtel Ritz, sous l’objectif du photograph­e François Kollar pour une campagne du parfum N° 5 (Harper’s Bazaar, États-Unis, 1937). Elle sera la première égérie de son parfum. Depuis la maison a fait appel à de grandes figures féminines, Catherine Deneuve en 1972, Carole Bouquet en 1987, Marion Cotillard en 2021. 2. N° 5 sur fond de Lune pour la campagne publicitai­re du centenaire, 2021. 3. Le laboratoir­e de Création et de Développem­ent des Parfums Chanel à Neuilly-sur-Seine dont Olivier Polge est le maître parfumeur.
1. 2. Le centenaire d’un sacré numéro. 1. Gabrielle Chanel pose, dans une suite de l’hôtel Ritz, sous l’objectif du photograph­e François Kollar pour une campagne du parfum N° 5 (Harper’s Bazaar, États-Unis, 1937). Elle sera la première égérie de son parfum. Depuis la maison a fait appel à de grandes figures féminines, Catherine Deneuve en 1972, Carole Bouquet en 1987, Marion Cotillard en 2021. 2. N° 5 sur fond de Lune pour la campagne publicitai­re du centenaire, 2021. 3. Le laboratoir­e de Création et de Développem­ent des Parfums Chanel à Neuilly-sur-Seine dont Olivier Polge est le maître parfumeur.
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 ??  ?? 1. 2. Iconique de la maison Guerlain. 1, 2. Le flacon aux abeilles butine l’histoire depuis presque 170 ans. Le temps de collaborat­ions privilégié­es, il s’orne de parures d’exception qui associent art et savoir-faire. Pour le Muguet Millésime 2021, élixir porte-bonheur, il s’offre aux mains de Lucie Touré, jeune designer, textile et papier. Elle l’orne d’une parure dans un esprit haute couture. Les Dames de table des Ateliers Guerlain revêtent ensuite les flacons numérotés, à la main, et l’entourent d’un fil de soie argenté scellé d’une perle. 3. Le flacon est toujours fabriqué, depuis sa création en 1853, par les verreries Pochet du Courval, puis remplis à la main par les Dames de table des Ateliers Guerlain.
1. 2. Iconique de la maison Guerlain. 1, 2. Le flacon aux abeilles butine l’histoire depuis presque 170 ans. Le temps de collaborat­ions privilégié­es, il s’orne de parures d’exception qui associent art et savoir-faire. Pour le Muguet Millésime 2021, élixir porte-bonheur, il s’offre aux mains de Lucie Touré, jeune designer, textile et papier. Elle l’orne d’une parure dans un esprit haute couture. Les Dames de table des Ateliers Guerlain revêtent ensuite les flacons numérotés, à la main, et l’entourent d’un fil de soie argenté scellé d’une perle. 3. Le flacon est toujours fabriqué, depuis sa création en 1853, par les verreries Pochet du Courval, puis remplis à la main par les Dames de table des Ateliers Guerlain.
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 ??  ?? 1. En lien avec la terre. 1. Les champs de roses Centifolia du parfumeur Aurélien Guichard, à Tourrettes dans le Var. 2, 9. Naturalité pour les «parfums engagés et unisexes», bio et vegan, de Nout: Pure Blanche, bouquet d’ylang-ylang et frangipani­er sur un accord marin et ozonique et Esprit Vétiver, révélé par le bois de cèdre 3, 4. Agathe Jacquinet, créatrice d’Ajnalogie, ligne de parfums thérapeuti­ques, lancée en mai 2020 avec Éléonore de Staël. 5, 6. Aurélien Guichard a créé sa marque Matière Première. Son orgue à parfums et la main réalisée par sa mère sculpteur. 7, 8. Les co-créatrices de Azahar, Voyages Imaginaire­s, Camille Goutal et Isabelle Doyens, qui ont pris le pari du 100% naturel.
1. En lien avec la terre. 1. Les champs de roses Centifolia du parfumeur Aurélien Guichard, à Tourrettes dans le Var. 2, 9. Naturalité pour les «parfums engagés et unisexes», bio et vegan, de Nout: Pure Blanche, bouquet d’ylang-ylang et frangipani­er sur un accord marin et ozonique et Esprit Vétiver, révélé par le bois de cèdre 3, 4. Agathe Jacquinet, créatrice d’Ajnalogie, ligne de parfums thérapeuti­ques, lancée en mai 2020 avec Éléonore de Staël. 5, 6. Aurélien Guichard a créé sa marque Matière Première. Son orgue à parfums et la main réalisée par sa mère sculpteur. 7, 8. Les co-créatrices de Azahar, Voyages Imaginaire­s, Camille Goutal et Isabelle Doyens, qui ont pris le pari du 100% naturel.
 ??  ?? 2. 5. 7. 3. 6. 8. 4. 9.
2. 5. 7. 3. 6. 8. 4. 9.
 ??  ?? 1. Transes olfactives. 1. Le créateur de Unum, Filippo Sorcinelli, et son premier parfum LAVS, baptisé comme son atelier de couture de vêtements liturgique­s. 2. Filippo Sorcinelli et ses flacons Extrait de Musique, en hommage à l’orgue et à la musicalité du parfum. 3. Chantal Sanier, créatrice et nez d’Odeur de Sainteté, conçoit des parfums surnaturel­s, qui reconnecte­nt l’homme au vivant et à lui-même. Elle scénarise des installati­ons olfactives qui transporte­nt en une fraction de seconde à un endroit donné, dans une situation ancienne. 4, 5, 6. Les flacons à parfum Odeur de Sainteté dans leur verre protecteur: État de grâce, L’Homme Quantique, L’Amer Supérieur, L’Eau Culte et d’autres tout aussi fulgurants. 2.
1. Transes olfactives. 1. Le créateur de Unum, Filippo Sorcinelli, et son premier parfum LAVS, baptisé comme son atelier de couture de vêtements liturgique­s. 2. Filippo Sorcinelli et ses flacons Extrait de Musique, en hommage à l’orgue et à la musicalité du parfum. 3. Chantal Sanier, créatrice et nez d’Odeur de Sainteté, conçoit des parfums surnaturel­s, qui reconnecte­nt l’homme au vivant et à lui-même. Elle scénarise des installati­ons olfactives qui transporte­nt en une fraction de seconde à un endroit donné, dans une situation ancienne. 4, 5, 6. Les flacons à parfum Odeur de Sainteté dans leur verre protecteur: État de grâce, L’Homme Quantique, L’Amer Supérieur, L’Eau Culte et d’autres tout aussi fulgurants. 2.
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3. 5. 4. 6.
 ??  ?? 1. 1. 2. 4. 3. 5. Paroles de nez. 1. Le nez en plâtre illustre la place des senteurs et des arômes dans les produits Aesop, photo extraite du livre Aesop (Rizzoli), consacré à la marque et à son design d’avant-garde. 2. Alexandra Carlin, co-auteur du dernier Replica Maison Margiela, Matcha Meditation, avec le maître parfumeur Maurice Roucel, chez Symrise. 3. Sidonie Lancesseur, nez chez Robertet, signe Velvet Mughetto de Dolce & Gabbana et Rose Tangerine pour Chloé. 4. Éléonore de Staël, indépendan­te composant uniquement à base de matières premières 100% naturelles. 5. Emilie Coppermann, parfumeuse chez Symrise, est l’auteur des Cologne de The Different Company, et du dernier Kâshâm Rose.
1. 1. 2. 4. 3. 5. Paroles de nez. 1. Le nez en plâtre illustre la place des senteurs et des arômes dans les produits Aesop, photo extraite du livre Aesop (Rizzoli), consacré à la marque et à son design d’avant-garde. 2. Alexandra Carlin, co-auteur du dernier Replica Maison Margiela, Matcha Meditation, avec le maître parfumeur Maurice Roucel, chez Symrise. 3. Sidonie Lancesseur, nez chez Robertet, signe Velvet Mughetto de Dolce & Gabbana et Rose Tangerine pour Chloé. 4. Éléonore de Staël, indépendan­te composant uniquement à base de matières premières 100% naturelles. 5. Emilie Coppermann, parfumeuse chez Symrise, est l’auteur des Cologne de The Different Company, et du dernier Kâshâm Rose.
 ??  ?? 6. 7. Complicité­s parfumées. 6. Barnabé Fillion est l’auteur des trois parfums Aesop: Marrakech, Hwyl et le dernier Rözu ainsi que des bougies parfumées en ligne directe avec les constellat­ions. 7. L’architectu­re de la boutique Saint-Honoré a été réalisée par Rodney Eggleston de March Studio, partenaire d’Aesop depuis la première ouverture de Melbourne, avec une iconoclast­e mise en scène en bois brut. D’autres architecte­s ont collaboré avec Aesop, Ogata, Studio Dimore, les Campana, Ilse Crawford ou encore la jeune agence Ciguë, le livre Aesop co-écrit par le fondateur d’Aesop, Dennis Paphitis, témoigne de ses avant-gardes architectu­rales. Il est iIllustré par des clichés du photograph­e Yutaka Yamamoto.
6. 7. Complicité­s parfumées. 6. Barnabé Fillion est l’auteur des trois parfums Aesop: Marrakech, Hwyl et le dernier Rözu ainsi que des bougies parfumées en ligne directe avec les constellat­ions. 7. L’architectu­re de la boutique Saint-Honoré a été réalisée par Rodney Eggleston de March Studio, partenaire d’Aesop depuis la première ouverture de Melbourne, avec une iconoclast­e mise en scène en bois brut. D’autres architecte­s ont collaboré avec Aesop, Ogata, Studio Dimore, les Campana, Ilse Crawford ou encore la jeune agence Ciguë, le livre Aesop co-écrit par le fondateur d’Aesop, Dennis Paphitis, témoigne de ses avant-gardes architectu­rales. Il est iIllustré par des clichés du photograph­e Yutaka Yamamoto.
 ??  ?? 1. Fragrances de niche et objets parfumés. 1. Nose, rue Bachaumont, est un lieu de découverte olfactive et cosmétique: parfums d’auteurs, marques rares, fragrances d’intérieur. 2. L’arche en osier tressé du diffuseur de Floraïku. 3. Boule à parfum «Soenga» en céramique, Barro Negro de Noé Duchaufour-Lawrance. 4. Parfum Neandertal Dark. 5. Pierres en céramique imprimées en 3G imaginées par le nez Barnabé Fillion. 6. The Peddler, installati­on olfactive née de la collaborat­ion entre Barnabé Fillion et le studio de design belge Unfold. 7. «La Promeneuse» de Trudon. 8. Le «Sablier» de Diptyque. 9. «Les Fontaines Parfumées» de Jacques Cavallier-Belletrud, maître parfumeur de la maison Louis Vuitton.
1. Fragrances de niche et objets parfumés. 1. Nose, rue Bachaumont, est un lieu de découverte olfactive et cosmétique: parfums d’auteurs, marques rares, fragrances d’intérieur. 2. L’arche en osier tressé du diffuseur de Floraïku. 3. Boule à parfum «Soenga» en céramique, Barro Negro de Noé Duchaufour-Lawrance. 4. Parfum Neandertal Dark. 5. Pierres en céramique imprimées en 3G imaginées par le nez Barnabé Fillion. 6. The Peddler, installati­on olfactive née de la collaborat­ion entre Barnabé Fillion et le studio de design belge Unfold. 7. «La Promeneuse» de Trudon. 8. Le «Sablier» de Diptyque. 9. «Les Fontaines Parfumées» de Jacques Cavallier-Belletrud, maître parfumeur de la maison Louis Vuitton.
 ??  ?? 1. Quelques lancements printemps-été. 1, 8. Izia La Nuit de Sisley, d’Isabelle d’Ornano en hommage à sa tante Dolly Radziwill. 2, 5. H24, Hermès, un masculin entre nature et technologi­e signée par Christine Nagel, la sauge sclarée en est la colonne vertébrale. 3. «Cyprès Pantelleri­a», Armani/Privé dans la collection Les Eaux. 4. La Belle de Jean Paul Gaultier. 6. Tobacolor de maison Christian Dior, les effluves rafraîchis­sants d’un narguilé frais, par Christian Demachy. 7. J’adore, eau de parfum infinissim­e roller-pearl. 8. L’Air du Temps de Nina Ricci dans un flacon d’Antoinette Poisson. 10. La Vie est Belle de Lancôme dans sa version cristallin­e. 11. Matcha Méditation, Republica Maison Margiela. 2.
1. Quelques lancements printemps-été. 1, 8. Izia La Nuit de Sisley, d’Isabelle d’Ornano en hommage à sa tante Dolly Radziwill. 2, 5. H24, Hermès, un masculin entre nature et technologi­e signée par Christine Nagel, la sauge sclarée en est la colonne vertébrale. 3. «Cyprès Pantelleri­a», Armani/Privé dans la collection Les Eaux. 4. La Belle de Jean Paul Gaultier. 6. Tobacolor de maison Christian Dior, les effluves rafraîchis­sants d’un narguilé frais, par Christian Demachy. 7. J’adore, eau de parfum infinissim­e roller-pearl. 8. L’Air du Temps de Nina Ricci dans un flacon d’Antoinette Poisson. 10. La Vie est Belle de Lancôme dans sa version cristallin­e. 11. Matcha Méditation, Republica Maison Margiela. 2.
 ??  ?? 6. 7. 5. 3. 4. 8. 11. 9. 10.
6. 7. 5. 3. 4. 8. 11. 9. 10.

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