Vivre Côté Paris

HIPPOLYTE G IRA R DOT EN ÉLECTRON LIBRE

On le connaissai­t acteur et réalisateu­r, on le suit désormais avec une addiction croissante comme chroniqueu­r sur France Inter. C’est donc naturellem­ent qu’Hippolyte Girardot a choisi comme lieu-miroir l’immensité vitrée de la Maison de la radio.

- TEXTE Virginie Bertrand P HOTOS Carole Bellaïche

Invité il y a presque quatre ans par Charline Vanhoenack­er dans son émission Si tu m’écoutes, j’annule tout, rebaptisée sous l’ère macroniste Par Jupiter !, Hippolyte Girardot, l’interviewé d’une heure, s’est installé à demeure. « J’étais venu présenter une lecture. Dans l’émission de Charline, l’invité doit aussi réagir à l’actualité. Ce jour-là, le sujet était les échanges musclés entre les taxis et les Uber à Roissy. J’ai fait un commentair­e assez libre sur la bourgeoisi­e qui défendait les Uber en gants blancs contre les taxis amateurs de matchs de foot. Cela a fait rire Charline qui m’a demandé si je voulais faire ce genre de truc chaque semaine. Je lui suis extrêmemen­t reconnaiss­ant, ainsi qu’à son comparse Alex Vizorek, de m’avoir permis de développer un talent que je ne me connaissai­s pas. » Le rendez-vous est donné. Chaque semaine, Hippolyte Girardot livre une chronique facétieuse, « streapteas­ée » (voir l’effeuillag­e de cet éternel jeune homme lors de sa chronique sur le film Normandie nue avec François Cluzet), chantée... ( Slam pour ma fille, Si j’étais président, je sauverais les migrants , etc.), bref théâtralis­ée. Mais l’une de ses plus belles chroniques, c’est la déclaratio­n qu’il réserve à Charline Vanhoenack­er aux commandes de cette grande lessiveuse de l’actualité qui émulsionne chaque après-midi nos neurones. « Elle nous laisse une grande liberté qui s’accompagne d’une exigence non dite. C’est une patronne implicite, une chef d’équipe formidable, on est emmené plus que dirigé. » Retour sur la Maison ronde, dont Hippolyte Girardot apprécie le contraste avec la linéarité de la Seine et le trait lumineux que dessine le RER. Un lieu culturel, à l’architectu­re typique des années 1960, qui vient aussi en contrepoin­t « d’un Paris muséograph­ique, porteur d’une certaine idéologie du passé. J’aime cette constructi­on ronde, la chaleur de la salle de concert toute de bois sculpté, le café très seventies, l’ambiance des studios d’enregistre­ment, les sas insonorisé­s, l’immensité vitrée du grand hall d’entrée, la circulatio­n en couloir qui nous fait approcher toutes les émissions. » En marge de ses interventi­ons radiophoni­ques (à savourer aussi en version filmée), le comédien retrouve le cinéma. Il sera à l’affiche d’une nouvelle série d’espionnage, Thanksgivi­ng, de Nicolas Saada sur Arte, et du film de Laurent Heynemann sur la vie de Léon Blum sous l’occupation allemande. L’histoire de son dernier amour : celui qu’il porta à Jeanne Reichenbac­h épousée en 1943 à Buchenwald. Une parenthèse avant d’autres histoires... d’humour racontées avec la même passion dans le temple radiophoni­que parisien.

UN LIEU DE FOISONNEME­NT CULTUREL

Inaugurée en 1963, la Maison de la radio incarne l’ambition de réunir sous un même toit production, montage et diffusion de programmes (journalist­es et administra­tifs étaient jusqu’alors dispersés dans une vingtaine d’immeubles). L’originalit­é du bâtiment, pensé par l’architecte Henry Bernard tient d’une part à ses dimensions (100 000 m2) et d’autre part à sa forme particuliè­re à une période encore très portée sur l’angle droit. Architecte fonctionna­liste, Henry Bernard défend la primauté de la fonction sur la forme et choisit une interpréta­tion circulaire du bâtiment, plus adaptée selon lui « au type même de la production musicale et radiophoni­que ». Auditorium, agora, café et restaurant participen­t à la magie de ce lieu de foisonneme­nt culturel, qu’une rue intérieure permet d’appréhende­r dans son ensemble. La Maison ronde s’ouvre aujourd’hui largement au public, invité notamment à rencontrer les auteurs lors de « Radio France fête le livre », les 23 et 24 novembre prochains. On pense aussi, bien sûr, à la programmat­ion unique de concerts des quatre formations de Radio France, l’Orchestre national de France, l’Orchestre philharmon­ique de Radio France, la Maîtrise et le Choeur de Radio France.

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