Quand les femmes suisses luttent pour leurs droits

1971. Alors que le monde occidental vibre au rythme de la révolte sociale, du black power et de la libération sexuelle, à Appenzell la vie suit son cours imperturbable. Dans la bourgade reculée des Alpes suisses, le vieux schéma patriarcal a la peau dure. L'homme travaille et la femme tient le foyer, jusqu'ici personne ne semble s'en soucier. Après tout, tout a toujours parfaitement fonctionné comme cela. Le référendum sur l'accès des femmes au droit de vote doit se tenir bientôt et tous les habitants du village semblent acquis à la cause du non. Un jour Nora, mère de famille accomplie, tombe sur une annonce d’emploi, elle aimerait bien postuler, mais son mari refuse catégoriquement. Nora portait jusqu’ici peu d'intérêt à la politique, mais elle s'est informée, et elle veut sensibiliser le village au droit des femmes. Elle se heurte aussitôt au poids des traditions, au rejet violent des partisans de l'immobilisme. Petit à petit, elle parvient cependant à convaincre les femmes du village engoncées dans leur rôle de mère ménagère, qu'elles ont aussi leur mot à dire.

Dans « Les Conquérantes » qui sortira en salles le 1er novembre prochain, Petra Volpe pointe avec beaucoup d’humour cet épisode peu glorieux de l’histoire de la Suisse, qui a instauré le suffrage féminin en 1971 bien après ses voisins européens. Elle nous rappelle que nos droits sont fragiles, que s’ils nous paraissent évidents aujourd’hui, ils ont souvent été acquis au prix de rudes luttes sociales.