Un prix Nobel qui fait débat
Olga Tokarczuk et Peter Handke ont été désignés prix Nobel de littérature 2018 et 2019. Cette double distinction est due au scandale mêlant accusations de viol, de harcèlement sexuel, de conflits d’intérêts et de délit d’initiés qui a éclaboussé des membres de l’Académie suédoise l’année dernière. Une affaire qui a pris de telles proportions que le prix 2018 n’a pas été remis.
Mais en décernant le Nobel de littérature 2019 à Peter Handke, l’Académie a créé une nouvelle polémique. Certes, l’Autrichien est incontestable sur le plan littéraire. En revanche, il est plus controversé sur le plan politique, à cause de positions pro-serbes expimées pendant la guerre en ex-Yougoslavie et après. L’écrivain avait encore aggravé son cas en prononçant un discours aux obsèques de l’ancien président serbe Slobodan Milošević, accusé de crimes contre l’humanité et de génocide. En 2014, le lauréat avait même affirmé qu’il fallait « supprimer le Nobel de littérature, s’agissant d’une fausse canonisation ».
Nonobstant, les académiciens suédois ont tenu à célébrer l’un des auteurs de langue allemande les plus lus et les plus joués dans le monde. Peter Handke est l’auteur de plus de 80 oeuvres, une quarantaine de romans, une quinzaine de pièces de théâtre, autant d’essais et de recueils.
Lui-même, qui réside depuis 1990 en région parisienne à Chaville, refuse désormais de commenter les réactions provoquées par sa distinction.