D’Hambourg et d’eau fraîche
Hambourg, la porte de l’Allemagne sur le monde. Sur les quais, les grues articulées dessinent autant de bras qui chargent les conteneurs par milliers. Tel un phare dans la nuit, témoin d’une autre époque, la Tour de l’horloge trône au milieu de la jetée. La ville hanséatique serait “La plus belle ville du monde” si l’on en croit les chansons qui la bercent depuis des décennies. La perle de l’Elbe renferme des trésors de culture. Celle qui a vu naître Fatih Akin et accueilli le tournage de nombre de ses films, notamment dans le quartier turc d’Altona, est surtout connue pour sa culture musicale. Les Beatles se sont formés ici à St Pauli, quartier Saint-Paul aussi connu pour les nuits sulfureuses de sa Reeperbahn et son mythique club de foot antifasciste. Dans le registre classique, l’Elbphilharmonie qui se fond admirablement dans le paysage avec son toit en verre en forme de vagues fait le bonheur des mélomanes. Aux prises avec le réchauffement climatique, Hambourg s’arme contre la montée des eaux, comme le rappelle le journal local Hinz&Kunzt distribué par des sans-abris. 60 ans se sont écoulés depuis la terrible inondation de 1962 et la ville a dû adapter son urbanisme avec les années. Face aux inondations répétées, les habitants ont déserté les rez-de-chaussée et la mairie renforce les digues. Dans la ville aux trois chanceliers et au 2500 ponts, on se salue fièrement d’un « Moin, Moin » contraction du traditionnel « Morgen ». En lettres d’eau, sur les quais de son port démesuré, Hambourg écrit son nom. Grande liberté.