La social-démocratie c’est fini ?
Le parlement espagnol n'a que jusqu’à fin octobre pour investir un président et constituer un gouvernement après 10 mois d’impasse. Sinon de nouvelles élections législatives auront lieu le 18 décembre prochain. Craignant une déroute électorale avec le risque d’un « sorpasso » de Podemos, les barons du PSOE ont poussé leur chef de file, Pedro Sánchez à la démission. Celuici refusait que l’abstention socialiste permette la reconduction d’un gouvernement conservateur. Il espérait secrètement une alternative à gauche. La crainte de l’appareil socialiste n’était-elle pas d’essuyer un nouveau revers en cas de nouvelles élections ? Mais ce parti n’est-il pas pris au piège, englouti quoi qu'il en soit ? Après le PASOK grec, le PSOE est le parti socialiste européen à avoir enregistré la plus grosse chute aux urnes depuis 2005. Avec 22,6 % des voix lors des élections de juin dernier, le PSOE se fissure et se divise. En France, au Royaume-Uni, en Allemagne, en Scandinavie, les partis sociaux démocrates ont perdu, eux aussi, beaucoup d’électeurs tandis que l’on assiste à un essor des populismes. Si la France, doit faire face à la montée de l’extrême droite, l’Espagne, elle, s’est orientée vers l’extrême gauche. La social-démocratie, née dans les années 20 en Suède, s’est construite sur l’adéquation à une économie de marché avec des concessions sociales. En pleine reconstruction de l’Europe après guerre et en période de plein emploi, ce modèle s’était imposé avant de connaître des revers avec la crise économique et la globalisation de l’économie. Aujourd’hui la social-démocratie peut-elle se réinventer ?