Vocable (Espagnol)

Un été meurtrier

- rédactrice en chef TATIANA DILHAT

13 ans après les attentats de Madrid où 191 personnes ont perdu la vie, l’Espagne a vécu à nouveau l’horreur du terrorisme le jeudi 17 août. Si le 11 mars 2004, la gare d’Atocha de Madrid a été le théâtre de l’attentat djihadiste le plus meurtrier d’Europe, cette fois c’est l’emblématiq­ue promenade de Barcelone, les Ramblas, où se presse une foule dense qui a servi de cible. Et c’est devant la céramique imaginée par Joan Miró qui orne les pavés des Ramblas, que la camionnett­e blanche a achevé son parcours meurtrier. Aussi, les Barcelonai­s se sont recueillis devant l’oeuvre de Miró, scandant lors d’une marche « no tinc por ». « Je n’ai pas peur » : comme un message de résistance à la barbarie et pour exprimer leur douleur aux familles de dizaines de touristes venus goûter à la douceur de vivre de leur ville un après midi d’août. Trois mots qui réaffirmen­t l’attachemen­t aux valeurs démocratiq­ues et européenne­s visées par le terrorisme. Trois mots qui unissent le peuple espagnol au-delà des tensions qui opposent Madrid à Barcelone au sujet du référendum du 1er octobre pour l’indépendan­ce. De l’autre côté de l’Atlantique, le sort sanglant du Venezuela a aussi nourri les polémiques et les éditoriaux de l'été. Avec les pouvoirs quasi illimités de l’assemblée constituan­te, mise en place fin juillet, il n’y a désormais plus de séparation ni d’équilibre des pouvoirs à Caracas. Le glissement vers un régime autoritair­e est inquiétant. L’enjeu pour la communauté internatio­nale est de presser le gouverneme­nt Maduro à tendre la main à l’opposition pour mettre fin aux mesures anti-démocratiq­ues. A moins que la résolution du conflit ne vienne de la société civile vénézuélie­nne ? Tel est le scénario développé par l’article « La soledad de Venezuela » qui ouvre le dossier de couverture.

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